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France-Amérique le blog de Gérald Olivier
10 octobre 2015

Livre: Babayaga, ou ma sorcière bien aimée

Babayaga Toby Barlow

Dans le folklore slave la « babayaga » est une femme, mi-gitane, mi-sorcière. Elle habite une maison dans la forêt, où elle emmène ses victimes, le plus souvent de jeunes garçons, pour les dévorer. Elle communique avec la faune et la flore et peut commander aux animaux… Dans le roman éponyme de Toby Barlow, le second de ce publicitaire de Detroit, il n’y a pas une babayaga mais deux.  L’une est vieille et aigrie, Elga, l’autre est encore jeune et séduisante, Zoya. Toutes deux hantent l’Europe depuis des siècles mais vivent, au commencement du récit, dans le Paris de 1959.

babayaga illustration

Quand Zoya tue son amant parce qu’il s’interroge un peu trop sur son éternelle jeunesse, et qu’un inspecteur de police, remontant la piste du crime, débarque chez Elga, la guerre entre les deux femmes est déclarée. Ce combat va déclencher une cascade d’événements tous plus invraisemblables les uns que les autres, et bouleverser la vie d’un jeune américain, Will, le nouvel amant de Zoya, ignorant sa vraie nature, et lui-même pris au piège d’une indémêlable affaire d’espionnage… Les acteurs secondaires de cette tragi-comédie sont un inspecteur de police changé en puce sauteuse, un play-boy américain qui se prétend  écrivain, des jazzmen chasseurs de primes, un chercheur de l’armée américaine expérimentant des drogues hallucinogènes sur des cobayes humains, un séminariste changé en rat et une poule pondeuse adepte du kung fu…
Entrecoupé de « chants de sorcière », comme une tragédie grecque laisse  la parole à un « chœur », ce récit passerait pour du grand guignol sans le talent imaginatif de l’auteur et cet autre ingrédient essentiel, l’amour. Car derrière une intrigue qui finira par se démêler, de façon quasi miraculeuse, se cache l’histoire d’une liaison impossible entre Zoya, condamnée à une éternelle fuite et Will, passager inconscient d’une formidable aventure initiatique…

Babayaga Toby Barlow 2

Le roman n’est pas à prendre au sérieux, et l’on s’interroge sur le pourquoi d’un tel vacarme narratif. Mais Babayaga est une épopée pleine de charme, un roman d’évasion distrayant,  un divertissement dépaysant, bref un conte plein de bruit et de fureur, et dont la signification est dans le simple plaisir procuré par le  récit.

Babayaga, Toby Barlow, éditions Grasset, 464 pages , 23,00 €.

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