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France-Amérique le blog de Gérald Olivier
21 février 2016

Primaires Américaines: Premier bilan après trois tours

Donald Trump wins South Carolina favorite to get nomination 2016

Au lendemain de la 3e étape des élections primaires américaines, un bilan s’impose. D’autant que les choses sont désormais beaucoup plus claires. Voici les grands enseignements des scrutins du 20 février 2016.
Cette étape a vu trois vainqueurs : Hillary Clinton, Donald Trump et Marco Rubio.
Tous les autres sont sortis perdants : Bernie Sanders, Ted Cruz, Jeb Bush, John Kasich et Ben Carson.
Côté républicain, la course se joue désormais à trois, entre Trump, Cruz et Rubio.
Côté démocrate, Sanders est passé à côté de l’exploit et pour lui c’est peut-être, déjà, le début de la fin…
Jeb Bush est le seul à avoir tiré les leçons du scrutin et des deux précédents. Il s’est retiré de la course. Il l’a fait avec humilité, élégance et discrétion, après une campagne sans éclat, terne, mais toujours polie.


Voyons tout cela en détail. D’abord, les Démocrates.

hillary-clinton 2016 Nevada

Hillary Clinton se devait de gagner après sa déroute du New Hampshire. C’est fait. Elle a obtenu 52% des suffrages contre 48% à son adversaire. Cette victoire étriquée, qui rappelle celle de l’Iowa (0,3% d’écart), a surtout pour résultat de couper l’élan de son adversaire, Bernie Sanders. Après trois votes les deux candidats ont le même nombre de délégués, 51 chacun, mais grâce à cette victoire, Hillary évite les innombrables articles de presse sur la viabilité de sa candidature qui auraient inévitablement suivi une défaite. Elle évite de voir Bernie Sanders parader sur les plateaux de télévision en clamant qu’il a l’électorat avec lui, et qu’Hillary est rejetée par les électeurs parce qu’elle appartient au système. Enfin elle rétablit une hiérarchie naturelle et aborde la primaire de Caroline du Sud (qui aura lieu le 27 pour les démocrates) en confiance. Elle va très probablement remporter cet Etat, qui compte près de 50% d’électeurs noirs chez les démocrates. Dès lors, sa campagne retrouvera l’aura d’inévitabilité et d’invincibilité qui l’accompagnait au début.

Bernie Sanders fails to win Nevada

Bernie Sanders peut s’honorer du score serré. Il tient la dragée haute à Hillary. Mais ça ne suffit pas. Et il le sait. C’est pourquoi, quoi qu’il dise ce résultat est mauvais, voire très mauvais pour lui. En tant que candidat du sursaut et de l’insurrection, Sanders a besoin de ce que les Américains appellent le « momentum », c’est-à-dire, d’une dynamique, d’un élan.  Il a besoin d’additionner les victoires, à la fois pour prouver que sa candidature est viable sur le long terme, mais surtout pour déstabiliser son adversaire, pour introduire le doute dans sa campagne et dans l’esprit des électeurs. Il y était parvenu grâce son écrasante victoire dans le New Hampshire et il avait besoin de confirmer. Il ne l’a pas fait. C’est un échec d’autant plus regrettable que  l’écart est étroit. Car ce même écart, en sens inverse, aurait été transformé par les médias en un gigantesque fossé où ils auraient jeté, pêle-mêle, tous les doutes qui accompagnent la candidature d’Hillary Clinton.
Sanders se voit privé de ce coup de pouce médiatique et il aborde les scrutins à venir, quasiment le dos au mur. La Caroline du sud n’est pas pour lui un terrain favorable, pas plus que tous les Etats du sud qui voteront en bloc le 1er mars à l’occasion du « supermardi ». Or Sanders, pour survivre, devra réaliser un gros score ce jour-là, sans quoi son étoile pourrait pâlir inexorablement…

Donald Trump wins south Carolina 2016

Côté Républicain, le vainqueur est Donald Trump. Le milliardaire newyorkais est arrivé largement en tête, avec 34% des voix, loin devant Marco Rubio 23% et Ted Cruz 22,5%. Mais en ce début de campagne – la Caroline du sud n’est que la troisième étape d’un parcours qui en comptera 27 – le jeu est encore celui des attentes et des prédictions. La victoire de Trump était annoncée et  attendue. Elle n’est pas une surprise. De sorte qu’il y a un second vainqueur à ce scrutin. Il s’appelle Marco Rubio.

Marco Rubio second in South Carolina

Le sénateur de Floride se devait de faire un bon résultat après son faux pas du New Hampshire où il était arrivé un décevant 5e . En terminant à la deuxième place il devance Ted Cruz, jusqu’à présent le premier challenger de Trump et se place à son tour comme un recours. Car compte tenu de la personnalité de Donald Trump, beaucoup, au sein du parti sont convaincus que sa candidature n’ira pas au bout et que c’est parmi ses deux principaux challengers qu’il faut chercher le futur candidat républicain…

Ted Cruz conservative 2

Tandis que Cruz est le choix des conservateurs les plus durs, Rubio est le choix des cadres du parti. Juste avant le vote de Caroline du Sud il a reçu le soutien de Nikki Haley, gouverneur de cet Etat, dont les parents sont des immigrants sikhs venus d’Inde, de Tim Scott, son sénateur républicain, qui est noir, et de Trey Gowdy, un grand blond qui est un de ses représentants au Congrès. De sorte que Rubio, qui est d’origine hispanique,  est apparu sur scène accompagné d’une femme, d’un noir et d’un blanc aux cheveux blonds, tous quadras ! Une photo de famille aux airs de publicité pour la marque Benetton (comme le fit remarquer Nikki Haley) qu’il n‘a pas hésité à qualifier de « nouveau visage du conservatisme chez les Républicains »… De quoi dépoussiérer certains vieux clichés qui associent conservatisme et vieux mâles blancs renfrognés… et placer Rubio dans le trio de tête des prétendants.

Marco Rubio with Nikki Haley, Tim Scott & Trey Gowdy

Il ne fait plus aucun doute que, côté républicain, la course se joue entre Trump, Cruz et Rubio!
Jeb Bush l’a compris et il a logiquement et sagement jeté l’éponge. On se demande ce que John Kasich attend pour l’imiter. L’Ohio, l’Etat dont Kasich est gouverneur, ne vote que le 15 mars et c’est bien le seul Etat qu’il soit en mesure d’emporter. Ben Carson est un cas à part. Ses chances de l’emporter sont nulles, mais il veut faire passer un message et poursuivra sans doute sa route avec les modestes moyens dont il dispose. Bush, au contraire, avait fait de la Caroline du Sud son premier vrai test. Son père avait largement  gagné en 1988, son frère aussi en 2000. Tous deux s’en étaient alors allés vers la nomination et la Maison Blanche. Bush se devait de les imiter, ou de renoncer.

Jeb Bush retires his campaign 2016

A l’issue d’une campagne de neuf mois, on se demande toujours ce qui a fait courir Jeb Bush ! Il a été incapable de définir sa vision de l’Amérique de demain. Si ce n’est suivre une ligne modérée et compassionnelle, à l’image de celles déjà suivies par ses proches, Bush a échoué à fédérer les électeurs républicains derrière un projet tangible.

Donald Trump for president 2016

Tout le contraire de Donald Trump. Le « trublion » de la campagne offre une vision de l’Amérique dans laquelle les électeurs républicains se reconnaissent et ils le manifestent en votant massivement pour lui, malgré tous ses défauts. De sorte que la question qui se pose désormais au sujet de Trump est : « que se passera-t-il s’il emporte la nomination ? ». Car il en est parfaitement capable. Sa popularité ne baisse pas. Rien ne le touche, rien ne le désarçonne. Le pape lui a fait l’immense honneur de le prendre pour cible la semaine passée… Il captive l’attention, il fait les gros titres,  et il attire de nouveaux électeurs. La participation lors de la primaire républicaine de Caroline du sud a été de 750 000 personnes, un record et 20% de plus qu’en 2012. Trump est l’homme du moment. La Caroline du Sud lui a permis d’asseoir sa positon de prétendant numéro un à la nomination républicaine. Et peut-être de révolutionner la politique américaine dans la foulée…

George W

Seul bémol à ce succès, Trump s’en est violemment pris à George W. Bush lors d’un récent débat. Il a accusé l’ancien président d’avoir délibérément menti pour envahir l’Iraq en 2003 ! Jusqu’à présent ce type d’accusation provenait du camp de Bernie Sanders, pas des Républicains. Et la bonne foi de George W. Bush vis-à-vis des informations fournies par les services de renseignements n’avait jamais été mise en doute par ses propres troupes…Car même s’il a battu en brèche certains principes sacrosaints du conservatisme, Bush reste une icône chez les sympathisants républicains pour sa fermeté et sa détermination après le 11 septembre… Les électeurs suivront-ils Trump sur ce chemin là ? La réponse viendra en partie le 1er mars lors des onze scrutins du supermardi.

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