Le vrai Russiagate: Pourquoi les Démocrates ont tout à en craindre
Russiagate : 2eme partie
Pourquoi les Démocrates ont tout à craindre de la vérité
Depuis la victoire présidentielle de Donald Trump, le 8 novembre 2016 les démocrates, appuyés par tous les grands médias américains, s’évertuent à nous faire croire à l’existence d’une « collusion » entre la campagne de Trump et Vladimir Poutine, via les services de renseignement russes, pour manipuler l’élection et offrir la Maison Blanche au milliardaire newyorkais. C’est pour eux la seule explication possible à la défaite d’Hillary Clinton (ce qui en dit surtout très long sur leur méconnaissance de l’état d’esprit de l’Amérique profonde ! Mais c’est une autre histoire… ).
Toutefois, malgré 15 mois d’enquête et la désignation, au printemps 2017, d’un procureur spécial, Robert Mueller, rien de tel n’a été démontré. Aucun lien concret, aucun accord secret, aucune relation spéciale, aucune transaction financière ou échange d’informations entre Trump et le Kremlin !
Cela ne signifie pas que les russes n’ont pas essayé d’influer sur le résultat de l’élection présidentielle. Ils le font à chaque campagne. Et 2016 n ’a pas fait exception. Il y a effectivement eu ingérence des services russes. Une ingérence avérée mais complaisamment ignorée, pour l’instant, par les enquêteurs et les médias, car elle concerne le camp démocrate, pas Donald Trump. Toutefois, si l ‘enquête de Robert Mueller poursuit son cours, elle finira inévitablement par examiner des liens embarrassants entre le couple Clinton et le Kremlin.
Voici donc les faits que les grands médias américains, et leurs homologues français, s’ingénient à ignorer depuis plus d’un an, à commencer par la véritable ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016.
Cette ingérence a pris la forme d’une cyberattaque ! Le système informatique du parti démocrate a été piraté par deux « hackers » localisés en Russie et surnommés « cozy bear » (ours doux) et « fancy bear » (ours capricieux) par le FBI ! (Dans l’imaginaire américain, l’ours est l’animal totem de la Russie quand l’aigle symbolise les Etats-Unis). Ce piratage remonte au printemps 2015 et s’est poursuivi jusqu’en juin 2016. Le FBI l’a découvert dès août 2015 mais le grand public américain n’en a été informé que fin juin 2016 dans un article du Washington Post. Son ampleur est apparue dans la foulée quand des centaines d’emails échangés par les dirigeants du DNC, dont sa présidente d’alors Debby Wasserman Schultz, ont été publiés sur le site Wikileaks.
On y apprenait que les instances du parti avait délibérément favorisé la candidature d’Hillary aux dépends de celle de son challenger Bernie Sanders. En violation des règles internes et des principes démocratiques ! Wasserman Schultz dut d’ailleurs démissionner dans la foulée de ces révélations.
Quelques semaines plus tard ce sont les emails du directeur de campagne d’Hillary Clinton, M. John Podesta, qui commencèrent de circuler via Wikileaks. Ils détaillaient les difficultés de la candidate et les dissensions au sein de son camp. Les discours qu’elle avait toujours cachés, notamment ses interventions, rémunérées deux cent mille dollars, auprès des grands banquiers de Wall Street, furent rendus public. Ces révélations mirent au grand jour le vaste réseau de connivences au service de la candidate démocrate au sein de l’élite financière américaine. Des révélations particulièrement inopportunes face au message populiste de Donald Trump….
En retour la Direction des Renseignements américains et le Département de la Sécurité intérieure émirent un avertissement officiel au FSB russe. Depuis juillet déjà leurs services ainsi que ceux du FBI, de la CIA et de la NSA (les fameuses « grandes oreilles » des Etats-Unis) travaillaient ensemble pour contrer les pirates et l’origine de ces attaques ne faisait plus de doutes. Il s’agissait des services de renseignement militaires russes.
Pour l’administration Obama, alors au pouvoir, il ne fait aucun doute que l’opération de piratage a été commanditée et téléguidée par le Kremlin et son locataire en chef Vladimir Poutine avec l’objectif de nuire à Hillary Clinton. Un rapport « déclassifié » rendu public en janvier 2017 détaille cette ingérence reprenant les faits alors connus du public.
A la vérité cette ingérence n’a rien d’extraordinaire ou même de surprenant. Les services russes, comme tous les services dignes de ce nom, travaillent à déstabiliser leurs adversaires, et les campagnes de désinformation sont une arme majeure dans leur arsenal.
Dans la foulée de la publication du rapport du FBI, en janvier 2017, quelques jours avant l’investiture de Donald Trump, un épisode « grandguignolesque » met l’Amérique en émoi. Le rapport du FBI fait en effet référence à l’existence d’un « dossier », détenu par les services russes, concernant Donald Trump. Ce dossier serait si compromettant que le tout nouveau président des Etats-Unis pourrait faire l’objet d’un chantage de la part de Moscou, mettant en péril la sécurité nationale!
Ce dossier, qui circulait sous le manteau depuis des mois est rendu public par le site internet d’information à sensation Buzzfeed. Il s’agit de 32 pages dactylographiées, rédigées par un agent britannique du nom de Christopher Steele où il est fait référence à une vidéo montrant Donald Trump à Moscou en compagnie de prostituées se livrant à des actes grossiers - comme d’uriner sur le lit où le président Obama aurait lui-même dormi lors d’une visite officielle en Russie… Le contenu du document est si salace et si peu fiable que les journalistes font la grimace en l’évoquant, mais ne manquent de l’évoquer tout de même.
Trump dénonce le dossier comme un faux. Pour lui, c’est une banale tentative de désinformation sans aucune base factuelle. Il parle de « fake news » (fausse information) et met en cause l’honnêteté des médias qui y donnent crédit. Ceux-ci sont néanmoins nombreux à reprendre son contenu. Les démocrates du Congrès aussi. Alors que Donald Trump entre à peine à la Maison Blanche, certains appellent déjà à sa destitution (« impeachment » en anglais) et ils comptent sur le Russiagate et ce tout nouveau « dossier » pour fournir un motif justifiant la procédure.
C’est dans ce contexte explosif que Donald Trump décide de limoger le directeur du FBI, James Comey. Une erreur tactique. Car même si le directeur nommé par Obama en 2013 était en difficulté avec ses propres services, les opposants à Trump dénoncent une tentative d’étouffer l’enquête en cours sur le Russiagate.
Tous s’agitent tant et si bien que le ministre de la Justice, Jeff Session, pourtant allié de Trump de la première heure, autorise la nomination d’un procureur spécial, en la personne de Robert Mueller, lui-même ancien directeur du FBI (2001 à 2013) . Sa mission est d‘enquêter sur tous les éléments « directement et indirectement liés » à l’ingérence russe dans la campagne 2016.
Robert Mueller réunit autour de lui une équipe de deux douzaines d’avocats chevronnés, et met sur pied des Grands Jurys dans différents Etats pour y conduire des audiences. Il mène une enquête en grand et l’on commence à spéculer de part et d’autre sur l’ampleur des inculpations à venir… D’autant que des révélations embarrassantes font surface.
Il apparait que le fameux « dossier » sur Trump est non seulement un faux, mais qu’il a été commandité par… le Parti Démocrate ! Le principal informateur, et rédacteur du dossier Christopher Steele été spécialement engagé à cet effet. En tout près de neuf millions de dollars (somme hallucinante pour justifier 32 pages de rumeurs et commérages sans aucune pièce à conviction pour les soutenir) ont été dépensés par le parti pour obtenir des informations compromettantes sur Trump dans le cadre de leur « opposition research ».
Tout est parti d’un think-tank républicain, le Washington Free Beacon. A l’aube des primaires républicaines, cette institution avait engagé une firme de relation publique, Fusion GPS, pour mener des recherches sur les candidats républicains aux primaires, dont Donald Trump. Quand celui-ci devint assuré d’emporter la nomination, les recherches avaient cessé. Fusion GPS avait alors cherché à revendre les informations collectées sur Trump à quiconque serait intéressé. Perkins Coie, un cabinet d’avocats travaillant pour Hillary Clinton et le parti démocrate s’était porté candidat. Ils avaient mandaté Fusion GPS de poursuivre leurs recherches et d’engager Christopher Steele. Ce dernier se vantait de contacts privilégiés avec les services russes, sans préciser, ou savoir, que les services en question étaient ceux du FSB. Du coup Hillary Clinton et son équipe de campagne étaient devenues, consciemment ou pas, les agents de la propagande russe aux Etats-Unis. Cela est non seulement embarrassant mais surtout illégal. Car quiconque travaille pour un service étranger à Washington doit se déclarer comme tel, ce que ni Fusion GPS, ni Perkins Coie n’ont fait.
Néanmoins les proches d’Hillary nient toute participation à cette étrange affaire! John Podesta , le directeur de campagne d’Hillary Clinton a même témoigné devant le Congrès ignorer absolument tout des tractations concernant ce dossier, alors même qu’il était accompagné pour sa déposition par son avocat, Marc Elias, membre du cabinet Perkins Coie, celui-là même qui avait commandé le dossier… !
L’affaire ne s’arrête pas là. Le « Steele Dossier » comme on l’appelle aux Etats-Unis est la partie émergée de l’iceberg. Car les milliers d’emails examinés par le FBI et Mueller ont révélé une partie immergée. Celle-ci concerne la vente de la compagnie Uranium One au consortium russe Rosatom, monopole d’Etat, en 2013. Uranium One est une compagnie canadienne contrôlant 20% des réserves d’uranium aux Etats-Unis. L’uranium est le combustible de l’énergie nucléaire, civile ou militaire. C’est une matière première hautement stratégique. L’idée qu’une telle matière première puisse passer sous le contrôle de la Russie est en soi surprenant. La transaction, négociée pendant plusieurs années, n’a pu se faire qu’après avoir été approuvée par le Département d’Etat des Etats-Unis, alors dirigé par Hillary Clinton.
Or durant le cours des négociations, Uranium One a fait une donation de 2,35 millions de dollars à la Clinton Foundation. Quelques jours après l’annonce du projet d’acquisition, Bill Clinton a été invité à Moscou et rémunéré cinq cents mille dollars pour un seul discours. C’est une banque contrôlée par le Kremlin qui a versé les fonds. Durant sa visite Bill Clinton a rencontré Vladimir Poutine. De là à considérer ces fonds comme des pots de vins, il n’y a qu’un pas, qu’aucun grand média américain n’a pour l’instant franchi. Tout au plus évoquent-ils timidement un « pay for play ». En clair la fondation Clinton était utilisée comme un moyen d’obtenir les faveurs de l’administration américaine.
Cette accusation ne se limite pas au dossier russe. Durant ses quatre années à la tête de la diplomatie américaine, Hillary Clinton a permis à la Clinton Foundation de récolter des sommes astronomiques de la part d’acteurs internationaux pour qui le meilleur moyen d’influer sur les positions de l’administration américaine était de remplir les coffres de son mari et ex-président Bill Clinton…
L’enquête sur l’ingérence russe durant la campagne 2016 se poursuit toujours.
Il n’est pas exclu que très rapidement ce ne soit plus Trump et son entourage qui soient dans le collimateur du procureur spécial, mais Hillary Clinton et les démocrates, voire même les ex-membres de l’administration Obama.
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