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France-Amérique le blog de Gérald Olivier
4 mars 2022

Président Biden, Message sur l’état de l’Union : Mensonges, Omissions et Incohérences

 Joes Biden state of the union address march 2022 2

Le président américain Joe Biden a prononcé son premier discours sur l’état de l’Union. Une intervention très attendue. C’était l’occasion d’un premier bilan après treize mois à la Maison Blanche, alors qu’une guerre tragique  provoquée par la Russie, puissance nucléaire, vient d’éclater en Europe.

La tradition veut que dans ce discours le président américain affirme que « l’état de notre union est fort ». Difficile à faire vu les problèmes économiques qui plombent les Etats-Unis et vu la dangereuse instabilité du monde. Difficile à dire quand seulement 37% des Américains approuvent l’action de leur président.

Ukraine russian invasion 4

 Biden y est néanmoins parvenu, en toute fin de propos, au prix d’une certaine gymnastique rhétorique : « L’état de notre union est fort, a-t-il dit , parce que le peuple américain est fort.  Nous sommes plus forts aujourd’hui que nous l’étions il y a un an. Nous serons plus forts dans un an que nous le sommes aujourd’hui

 Ces affirmations ont été applaudies par les Démocrates - Nancy Pelosi, la « speaker » de la Chambre des Représentants, endossant le rôle d’adulatrice amourachée du président – mais elles ont suscité des sourires ironiques chez les Républicains. Car pour eux, et pour quiconque a prêté attention à l’agenda « America First » de Donald Trump, le président Biden, depuis qu’il est entré à la Maison Blanche a tout fait pour affaiblir les Etats-Unis. Et il y est parvenu. Tout le prouve : crise migratoire, crise énergétique, crise sanitaire, crise de l’enseignement,  crise internationale, inflation galopante, criminalité et homicides hors de contrôle, addictions dévastatrices aux opiacés, etc.  Tous ces maux ont été aggravés, et parfois provoqués, par l’administration Biden.

Nancy Pelosi , Biden cheerleader

 Que le président s’obstine à poursuivre la même politique, en dépit de ses conséquences désastreuses pour l’économie et la puissance américaines, a de quoi inquiéter. M. Biden semble vivre dans une réalité alternative, déconnecté des préoccupations quotidiennes des Américains moyens.

 Surprotégé par son staff, épargné par des médias complaisants, voire complices, limitant ses déplacements à de simples allers-retours entre la Maison Blanche et sa résidence de week-end, Joe Biden est un président Potemkine, inconscient des réalités américaines et internationales.  Son discours fut une litanie d’approximations, de mensonges, d’omissions commodes, d’incohérences et de vœux pieux,  qui n’aura rien fait pour restaurer la confiance des Américains à son égard.

 Voici donc un « décryptage-recadrage » des propos du président  Biden.

U

 D’abord, le discours sur l’état de l’Union est une obligation constitutionnelle (article II, section 3, clause 1) qui impose au président – chef de l’exécutif – d’informer régulièrement le Congrès – l’appareil législatif – sur l’état de la santé de la nation américaine. Longtemps cela s’est fait par l’envoi d’un simple message signé de la main du président. Woodrow Wilson, à partir de 1913, a inauguré la tradition du discours solennel devant les deux chambres réunies. Depuis, le discours sur l’état de l’Union est devenu l’occasion d’un bilan de l’action de l’administration et d’une présentation de politique générale de la part du président.

Woodrow Wilson state of the Union address

 Pour Joe Biden c’est là que les difficultés commencent. Car au contraire de ce qu’il a affirmé, l’Amérique va beaucoup moins bien en ce mois de mars 2022, qu’elle n’allait en janvier 2021.

 A l’époque, en dépit de dix mois d’une pandémie de Covid-19 (le « virus chinois » comme l’appelait Donald Trump), les Etats-Unis affichaient une solide santé économique et tenaient une place respectée sur la scène internationale.  

 La guerre en Ukraine déclenchée par le président russe Vladimir Poutine, malgré les mises en garde répétées de l’administration américaine, est la preuve que cette place a été perdue.

Ukraine russain invasion 4

 Sur le front économique, l’horizon est également sombre.

 Les Etats-Unis connaissent une inflation qui dépasse 8% l’an et pourrait rapidement dépasser les 10% l’an.  Une situation que le pays n’a pas connue depuis les années 1970. C’était il y a un demi-siècle.

 Pour combattre cette inflation Joe Biden a dit : « Faites baisser les coûts de production, pas les salaires. Il faut produire plus de voitures et de semi-conducteurs en Amérique. » L’absurdité du propos est indigne d’un président.

 D’abord parce que baisser les coûts de production ne se décrète pas, et ne s’effectue pas d’un coup de baguette magique ! Ensuite parce que c’est pour profiter d’un coût salarial infiniment plus bas que les entreprises américaines se sont délocalisées au cours des trente dernières années.  D’autre part, un obstacle majeur à la production de biens sur le sol américain est constitué par les réglementations, juridiques, environnementales et autres, dont les Démocrates sont les champions. Enfin, parce qu’en même temps qu’il appelle les grandes compagnies à revenir au bercail, Biden promet de les taxer davantage, estimant qu’elles ne payent pas « leur juste part d’impôts ». On ne peut souhaiter une revitalisation du secteur manufacturier américain en cassant en permanence du sucre sur le dos des entreprises et des entrepreneurs…

Gasoline price U

 Le prix de l’essence à la pompe a doublé, passant de deux dollars le gallon (un gallon = 4 litres) à quatre dollars, en moyenne, et pourrait continuer d’augmenter, à cause de la guerre en Ukraine et des sanctions économiques contre la Russie. Le président a assuré ses concitoyens qu’avec une voiture électrique ils « n’auraient pas à passer à la pompe et économiseraient 80 dollars tous les mois». Le problème est que ces véhicules coûtent à l’achat le double d’une voiture à essence et sont bien au-delà du budget d’un Américain moyen.  Quelques lignes plus haut dans ce même discours,  il avait d’ailleurs souligné que « de nombreuses familles américaines arrivent à peine à boucler les fins de mois. » Mais, à bientôt 80 ans, Joe Biden n’est plus à une incohérence près…

Donald Trump thumbs-up

 Joe Biden n’a rien dit de la production de pétrole des Etats-Unis, dont la baisse est en partie responsable de cette inflation à la pompe. En un an les Etats-Unis ont perdu leur « indépendance énergétique », si chèrement souhaitée depuis le premier choc pétrolier en 1973, et finalement acquise sous Donald Trump. En 2020 les Etats-Unis avaient produit plus de produits pétroliers qu’ils n’en avaient consommés : 18,4 millions de barils de pétrole / jour contre 18,1 millions de barils. Depuis, les importations pétrolières sont reparties à la hausse, tandis que la production américaine est repartie à la baisse. Les courbes se sont inversées et à nouveau croisées. La production américaine a diminué de près de deux millions de barils jour et les Etats-Unis ont même dû se tourner vers de nouveaux fournisseurs, dont la Russie, pour subvenir à leurs besoins. Conséquence de la politique hostile aux énergies fossiles mise en place par l’administration Biden à partir de janvier 2021.

oil and gas revolution, oil rigs,

 Pour contrer la hausse du prix du pétrole, et faire pression sur la Russie, Joe Biden a promis de libérer « 60 millions de barils de la réserve stratégique américaine »… Un geste dérisoire sachant que cela représente trois jours de consommation américaine. Ce qui incite à se demander si Biden a conscience de la nature du problème.

 « Diminuons les dépenses consacrées à l’énergie pour les familles, jusqu’à cinq cents dollars par an, en combattant le réchauffement climatique », a proposé le président américain. Proposition totalement incohérente. C’est le prétexte de la lutte contre le changement climatique qui pousse à l’abandon des énergies fossiles, très bon marché, au profit d’énergies renouvelables chères, insuffisantes et peu performantes ce qui fait exploser le prix de l’énergie.

 Joe Biden antin fossile fuel policy

 « Notre économie a créé 6,5 millions d’emplois l’an dernier, plus que pour toute autre année de l’histoire des Etats-Unis. » a également dit le président Biden. Sur le papier c’est vrai. Mais ces créations d’emplois n’ont pas compensé les 9,5 millions d’emplois perdus en 2020 pour cause de pandémie. Les Etats-Unis n’ont toujours pas retrouvé le niveau d’emploi de début 2020, sous la présidence de Donald Trump, et les entreprises se plaignent au contraire d’un manque de main d’œuvre. Il y a onze millions d’offres d’emploi non satisfaites aux Etats-Unis.

U

 Quant au redémarrage économique, rendu possible par l’affaiblissement de la pandémie, il a été financé par l’emprunt, en injectant des centaines de milliards de dollars dans l’économie.  La dette publique américaine a cru de trois mille milliards de dollars en un an et dépasse désormais les trente mille milliards, soit 130% du PIB !  Un niveau sans précédent.

 Biden n’a pas évoqué le sujet mais s’est vanté au contraire « d’être le seul président à avoir réduit le déficit de mille milliards en un an. » Affirmation mathématiquement correcte mais qui n’a rien à voir avec sa politique. Les années 2020 et 2021 ont vu une contraction économique due au Covid couplée avec plus de cinq mille milliards de dépenses exceptionnelles auprès des Américains pour compenser les pertes de revenus. Ces fonds ont plus que doublé le déficit, qui retrouvera son niveau d’antan en 2022. Indépendamment de la volonté de Joe Biden. Bref le président s’est tressé une couronne de laurier qu’il n’a en rien méritée.

Covid Anti mask mandates

 « Il est temps de mettre un terme aux fermetures d’écoles et de bureaux. Il est temps pour l’Amérique de retourner au travail... » a lancé le président Biden. Comme si ses opposants  l’empêchaient de le faire. Ce qui n’est pas le cas. Les Républicains et le président Trump en tête ont toujours été opposés aux « lockdowns » (confinement). Ce sont les Démocrates qui ont toujours insisté pour stopper l’économie au nom de priorités sanitaires. N’hésitant pas d’ailleurs à payer les travailleurs… pour rester chez eux…

Defund the police 1

 Le pompon de l’incohérence doit être décerné au président Biden sur la question de la police. Après deux années de manifestations, parfois violentes, et de déclarations intempestives de la part des Démocrates comme quoi il fallait « réduire les budgets de la police » (Defund the police ) Biden nous assure à présent qu’il faut « financer la police » (fund the police). Un virage à 180 degrés pris comme si de rien n’était. « Nous devrions tous être d’accord : la réponse n’est pas de ne plus financer la police. La réponse est de financer la police, de la financer, de la financer ! De la financer avec des ressources et des formations pour qu’elle protège leurs communautés. »

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 Le pompon de l’hypocrisie concerne le système électoral. « En Amérique, a- scandé Joe Biden,  le droit de de vote est attaqué. Les uns après les autres, les Etats passent des lois pour réprimer  le droit de vote, et même détourner des élections entières».  La phrase a dû faire grincer des dents du côté de Mar-a-Lago, la résidence de Floride de la famille Trump,  sachant que Donald Trump n’a jamais accepté le résultat officiel de l’élection présidentielle de 2020.  Et il a dû irriter tout l’appareil républicain sachant que cette accusation est fondamentalement fausse. S’assurer que chaque personne voulant voter est d’abord un citoyen Américain, ensuite en droit de voter, et enfin ne l’a pas déjà fait ailleurs n’est pas réprimer le droit de vote. C’est au contraire garantir l’intégrité et la crédibilité du résultat. C’est le but des lois votées dans différentes Etats ! Si elles mettent tant les Démocrates hors d’eux, c’est simplement parce qu’elles les empêchent de tricher… Et Joe Biden le sait très bien.

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 Enfin, et comme gardant le meilleur pour la fin le président Biden a remarqué que « pour faire avancer la cause de la liberté et de la justice, il faut sécuriser notre frontière et réparer notre système d’immigration. »  Depuis un an qu’un invraisemblable chaos organisé règne à la frontière avec le Mexique, du fait d’un afflux sans précédent d’immigrés clandestins, c‘est la première fois que le président Biden reconnaît l’existence du problème. Alors que les Républicains du Congrès et les médias conservateurs tels Fox News le dénoncent en vain avec véhémence.

Biden's border crisis 6

 Le problème de l’immigration clandestine avait été résolu par le président Trump à travers une politique articulée en trois axes : un, dissuader les gens de tenter le passage ; deux, payer les gouvernements d’Amérique centrale pour garder chez eux les candidats à l’asile politique ; trois, bloquer les entrées illégales et le trafic de drogue par la construction d’un mur le long de la frontière avec le Mexique. C’est l’administration Biden qui a  mis fin à cette politique en stoppant la construction du mur, en accueillant les candidats à l’asile sur le sol américain, et en encourageant la régularisation des clandestins. Bref le problème migratoire a été entièrement fabriqué par l’administration Biden. Pour le résoudre il n’a besoin de personne. Il lui suffit d’en revenir aux politiques de l’administration Trump qui avaient fait leur preuve.

Donald Trump and the border wall

 Joe Biden s’est adressé aux anciens combattants américains, avec une hypocrisie douteuse. « Ils sont la colonne vertébrale de notre pays » a-t-il dit. « Ce sont les meilleurs d’entre nous, nous avons une obligation sacrée de bien les équiper quand ils vont à la guerre et de bien nous occuper de leur famille quand ils rentrent chez eux.»  Mais il n’a pas eu un mot, ni même une pensée, pour les treize soldats tués dans un attentat suicide le 26 août 2021 à Kaboul lors du chaotique et catastrophique retrait d’Afghanistan.

aFGHANISTAN u;s; WITHDRAWAL kABUL AIRPORT BOMBING AUGUST 26 2021

 L’Iraq et l’Afghanistan ont bien été évoqués dans le discours du président… mais c’était pour parler de son fils ainé Beau Biden décédé en 2015 ! Tel un vieil homme fragilisé par les tragédies de la vie, le président Biden est incapable d’empathie envers quiconque sinon lui-même.

Au cours de ce discours, ponctué par les inévitables lapsus et bafouillements de Joe Biden (il a confondu les «Ukrainiens » avec les « Iraniens »), le président américain a projeté  une image de fragilité physique et mentale (il aura 80 ans en novembre), à une heure où le monde aurait besoin de force et de détermination.   

Afghanistan american withdrawal chaos 2

 Les Américains perçoivent ces faiblesses et cela se reflète dans l’effondrement de la cote de popularité de Joe Biden en treize mois. Lors de sa prise de fonction, ils étaient 55% à lui faire confiance pour diriger le pays. Aujourd’hui ils ne sont plus que 37%.

 Dans un sondage récent, le Washington Post (quotidien pro-démocrate qui appartient au milliardaire Jeff Bezos, fondateur d’Amazon) avait demandé si « Joe Biden vous semble un dirigeant fort, ou pas ? ». 59% des personnes interrogées avaient répondu « non » ! Seuls 36% avaient répondu « oui ».

 Même au sein des supporters du parti démocrate le nombre de ses soutiens ne cesse de baisser. Cette cote dépasse à peine les 70%. En comparaison durant toute sa présidence, Donald Trump a eu le soutien de 95% des Républicains !  

Donald Trump supporters 2

 

 

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