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France-Amérique le blog de Gérald Olivier
11 juin 2024

Hunter Biden : fin de la récréation

Aux Etats-Unis, un procès chasse l’autre. A peine la mascarade Newyorkaise contre Donald Trump terminée, c’est le fils du président qui s’est retrouvé devant les juges. Et cette fois l’affaire était plus sérieuse.

Hunter Biden, fils cadet de Joe Biden, âgé de 54 ans, a été jugé coupable par un tribunal du Delaware d’achat et possession illégale d’arme à feu ainsi que de fausses déclarations sur un formulaire fédéral. Il encourt vingt-cinq ans de prison.

C’est la première fois de l’histoire américaine qu’un fils de président en exercice est condamné par la justice et pourrait se retrouver derrière les barreaux. On n’ en est pas là. La sentence, qui sera déterminée par le juge, sera connue d’ici quelques semaines et les avocats d’Hunter Biden feront très certainement appel…

C’était néanmoins une condamnation attendue, car les faits sont incontestables. Ils remontent à octobre 2018.

Hunter Biden était alors dans l’une de ses périodes les plus noires. Il consommait régulièrement du « crack », une drogue dérivée de la cocaïne et menait une vie dissolue. Son quotidien se limitait à fumer (du crack), boire (de l’alcool) et forniquer (avec des prostituées). Sa famille était en décomposition. Il était en instance de divorce avec sa première épouse, Kathleen Buhle et la relation amoureuse qu’il avait entamée avec Hallie Biden, la veuve de son frère ainé, Beau, tournait déjà au vinaigre. Il passait son temps entre New York, Los Angeles et Wilmington, ville du Delaware ou les Biden ont leur résidence, en compagnie de « call girls » et de dealers de drogue. Il avait d’ailleurs ressenti le besoin de posséder une arme à feu car son mode de vie le confrontait à des personnages et des milieux aussi malsains que dangereux.

Cet épisode sulfureux de la vie du fils cadet de Joe Biden est relaté en détails dans mon livre « Cover Up, le clan Biden, l’Amérique et l’Etat profond ». Le chapitre s’intitule « le fils maudit ». Et si l’histoire d’Hunter à ce moment de sa vie semble sordide, c’est parce qu’elle le fut véritablement pour lui et pour tout son entourage.

Le vendredi 12 octobre 2018, Hunter Biden achète un Colt Cobra de calibre 38 chez un armurier de Wilmington, StarQuest Shooters & Survival Supply. Sur le formulaire fédéral requis pour l’achet de ce type d’arme, à la question « Consommez-vous de la drogue ? », il coche la case « non ».  C’est un mensonge. Et donc un délit fédéral. Car même s’il n’est peut-être pas alors sous l’emprise du crack, Hunter en consomme régulièrement. Il peut même passer des journées et des nuits à ne faire que cela. Se droguer. Dans son ordinateur personnel, il y a une photo de lui le regard éthéré, une pipe de crack à la bouche. Elle a été prise le 4 octobre 2018. Une semaine avant l’achat de colt. Plus tard, devenu sobre, il racontera sans retenu, dans son autobiographie « Beautiful Things », ces mois de déchéance. Son addiction était indéniable.

Le 12 octobre, donc, Hunter quitte l’armurier avec une arme à feu, achetée illégalement. Dans les jours qui suivent il manipule régulièrement cette arme. On le sait car il s’est pris en photo des dizaines de fois, habillé ou nu, l’arme à la main, seul ou en compagnie de jeunes femmes dénudées et, semble-t-il, là pour ses satisfactions personnelles…

Le 23 octobre Hallie Biden, dont Hunter partage encore la vie et la résidence trouve le colt dans sa voiture. Elle prend peur à l’idée que sa fille ou quelqu’un d’autre tombe sur l’arme et ne se blesse, ou pire, qu’Hunter l’utilise contre lui-même…. Elle s’en débarrasse en la jetant dans une poubelle, en pleine ville, puis elle informe Hunter de ce qu’elle vient de faire. Le fils du futur président explose de rage. L’arme est enregistrée à son nom. Si quelqu’un la trouve et commet un crime avec, c’est lui qui sera responsable. Il lui intime l’ordre d’aller récupérer le colt là où elle l’a jeté. Hallie s’exécute mais trouve une poubelle vide ! Quelqu’un a déjà récupéré le colt. C’est la catastrophe. Hallie appelle aussitôt la police pour déclarer l’arme volée…

Deux agents se rendent sur place et écoutent son récit. Ils demandent à voir Hunter, qui se déplace afin que la police enregistre sa déposition. Il est très agité. Mais Hunter Biden n’a pas de casier judiciaire. Les deux policiers ignorent tout de son mode de vie et de son addiction à la drogue. Ils savent cependant qu’il est le fils de l’ancien vice-président et longtemps sénateur du Delaware, Joe Biden. Aucune poursuite n’est engagée contre lui pour cet incident. Hunter n’est pas même arrêté. Hallie non plus.

Par chance, un passant avait vu Hallie mettre l’arme dans la poubelle et l’avait immédiatement récupérée pour la remettre à la police. Le colt n’a donc pas été utilisé. Le pire a été évité.

Le rapport des policiers est transmis au FBI et au procureur fédéral de Wilmington, un certain David Weiss. Or celui-ci enquête déjà depuis plusieurs mois sur Hunter Biden. Le fils de l’ancien vice-président est soupçonné de fraude fiscale. Il a plusieurs années d’arriérés d’impôts et a même carrément omis de faire sa déclaration récemment. De plus son nom est apparu lors de recherches sur des réseaux de pornographie en ligne, de prostitution et de blanchiment d’argent…  Hunter Biden est un grand consommateur de « services sexuels » qu’il paye avec l’argent de ses sociétés, dont les comptes sont alimentés par des versements venus de l’étranger. Pour n’importe quel agent du fisc il y a là tous les ingrédients d’une fraude fiscale massive !

David Weiss intègre à son enquête cette rocambolesque histoire d’arme à feu, mais ne fait rien, dans l’immédiat…

En revanche, le soir même, deux agents des services secrets débarquent chez l’armurier. Ils veulent récupérer les formulaires remplis par Hunter Biden. Leur démarche est totalement illégale. Services secrets ou pas ! Ces documents sont à destination d’une agence du département de la justice appelé « Bureau de l’Alcool, du Tabac et des Armes à feu» (ATF Bureau). Le gérant du magasin refuse de remettre les documents. Mais il informe les médias de cette visite incongrue…

Près de cinq ans s’écoulent ensuite, sans que presque rien ne vienne inquiéter Hunter Biden. Cinq ans d’enquête. Une éternité. Son père a été élu président des Etats-Unis en novembre 2020. En décembre de la même année, le bureau du procureur du Delaware a révélé que Hunter, faisait bien l’objet d’une enquête pour fraude fiscale et détention d’armes. Mais aucune inculpation n’a été prononcée. Il faut attendre le printemps 2023 pour que les choses s’accélèrent et qu’on apprenne que le parquet du Delaware et les avocats d’Hunter Biden sont parvenus à un accord à l’amiable évitant à Biden un procès embarrassant et une possible condamnation pénale.

Le fils du président s’en tire à très bon compte. Les accusations de fraude fiscales sont abandonnées, la détention d’arme à feu lui vaut une réprimande, et en prime il est absous à l’avance de toute nouvelle accusation concernant ses agissements durant toutes les années passées.

Les  Républicains et certains médias dénoncent alors un « sweetheart deal », un arrangement trop complaisant pour Hunter. D’autant que depuis plusieurs années eux-mêmes enquêtent sur les liens entre les affaires financières d’Hunter et les activités politiques de son père. Ils sont entrés en possession de la copie du disque dur d’un ordinateur ayant appartenu à Hunter Biden et qui contient des milliers d’informations compromettantes pour le fils Biden mais aussi pour le père.

Pour simplifier, ces éléments révèlent qu’à partir du moment où Joe Biden devint vice-président de Barack Obama, en janvier 2009 le fils a monnayé l’accès à son père à de riches investisseurs étrangers, principalement chinois, russes et ukrainiens, et reversé certains des immenses profits ainsi générés à son cher papa… Le père a favorisé les affaires de son fils en acceptant de rencontrer ces investisseurs, même furtivement, et en prenant son fils Hunter à bord d’Air Force 2, l’ avion officiel de vice-président, lors de ses déplacements à l’étranger…

Il y a là une forme de corruption et de trafic d’influence qui, si elle n’est pas nécessairement illégale (sauf a démontrer le versement direct d’une gratification) est pour le moins impropre discutable et nuisible à l’image et au rôle des Etats-Unis dans le monde. Il ne s’agit rien moins que de l’accès au deuxième personnage le plus puissant du pays…

Que tous ces éléments tendant à démontrer l’existence d’un réseau de corruption sans précédent, soient balayés d’un simple trait de plume et qui plus est par un procureur, issu de l’Etat où la famille Biden fait la loi depuis cinquante ans, est inacceptable.

Surtout que deux agents du fisc viennent de lancer une alerte sur la conduite de l’enquête. Ils dénoncent une ingérence du département de la justice et de l’Attorney Général Merrick Garland, pour ralentir la procédure, prévenir Hunter Biden et ses avocats à l’avance concernant l’évolution de l’enquête et surtout bloquer les pistes dès que celles-ci pointent vers Joe Biden.

La petite affaire de fraude fiscale et de détention d’armes qu’ Hunter Biden, sa famille et le procureur David Weiss auraient voulu discrètement étouffer finit par exploser au grand jour, alors même qu’elle était sur le point d’être close. Fin juillet 2023, l’accord négocié par les avocats d’Hunter Biden et la parquet fédéral du Delaware est rejeté par la juge assignée à sa validation. « Cet accord ne vaut pas le papier sur lequel il est imprimé » dit la juge Maryellen Noreika devant les inconsistances du documents.

Certes, elle a été nommée à son poste par Donald Trump, ce qui est suffisant pour que certains mettent en doute la légitimité et l’impartialité de sa décision, mais les inconsistances du dossier – notamment sur la question de l’immunité totale accordée à Hunter Biden – sont telles que beaucoup lui savent grés d’avoir osé dire tout haut,  ce que tout le monde pensait tout bas, à savoir que cet accord était digne d’une république baanière…

L’édifice juridique soigneusement monté par les avocats d’Hunter Biden s’effondre. Le procureur Weiss revient sur sa proposition de deal et à la place inculpe finalement Hunter Biden.

Le procès qui vient de se conclure est la première conséquence de cette mise en examen. Ce n’est pas la seule. L’autre volet du dossier concerne la fraude fiscale. Il donnera lieu (sauf accord à l’amiable obtenu d’ici là) à un autre procès, en Californie, à partir du 5 septembre. Pas d’imaginer, au combien Joe Biden préférerait que ce procès n’ait pas lieu…

Bien entendu si Hunter Biden reste un simple citoyen aux yeux de la justice, il n’aurait sans doute pas bénéficié de la même attention, ni de la même mansuétude si son nom de famille avait été autre.

Il est seul responsable de son addiction à la drogue et à l’alcool ainsi que de l’achat illégal d’une arme à feu, mais en ce qui concerne ses opérations financières, il a agi avec l’accord, le soutien et parfois la complicité d’autres membres de sa famille en particulier du plus important de tous Joe Biden, lui-même. 

L’ombre de Joe Biden plane sur les activités d’Hunter Biden au cours des quinze dernières années. Ce sont ces activités qui ont bénéficié d’une vaste campagne de dissimulation à partir de 2017. C’est cette campagne que je décris et que je dénonce dans mon livre « Cover Up, le Clan Biden, l’Amérique et l’Etat profond ».

La condamnation d’Hunter Biden est la première grande entaille que la justice américaine  a réussi à faire dans cet édifice. D’autres entailles devraient suivre. Encore plus saillantes. Car elles ne concerneront pas que le fils Biden, mais aussi le frère et le père… A terme il est à espérer que toute la vaste entreprise de corruption douce élaborée par la famille Biden sera finalement mise à jour. Il y va de l’intérêt et de l’avenir de l’Amérique.

Mais cela dépend aussi du résultat des élections du 5 novembre prochain.

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Commentaires
J
Excellent livre ! <br /> <br /> Première et bien sûr o combien tardive (maintenant que le père est hors-jeu) du journal de référence lui-même !<br /> <br /> https://www.nytimes.com/2024/08/13/us/politics/hunter-biden-ukrainian-company.html
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