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France-Amérique le blog de Gérald Olivier
21 novembre 2024

Etats-Unis: Les leçons de l'élection présidentielle - 2eme partie : Le rejet de Kamala et la faillite des Démocrates

Où se cache donc Kamala Harris ? Invisible au début de la campagne électorale, inexistante précédemment en tant que vice-présidente, elle a disparu à nouveau au lendemain du scrutin présidentiel et de sa brève déclaration où elle concédait « cette élection mais pas le combat qui la soutent…».

Etrange déclaration, d’ailleurs, de la part de quelqu’un qui la veille jurait que Trump « sera un dictateur dès les premier jour » et que s’il est  élu c’en sera fini de la démocratie américaine. Trump est une « menace contre la démocratie » n’avait-elle cessé de répéter. Il était « moralement inconcevable » de voter pour lui. C’était le Hitler des temps modernes. Un « fasciste ». Elle l’avait dit sans hésiter sur la chaîne CNN devant des millions d’Américains.… Le 5 novembre, c’était elle où la fin du monde démocratique.

Mais voilà qu’à présent, arborant un visage souriant elle affirmait que « la lutte continue » et que les Démocrates feraient mieux la prochaine fois ! Mais si Trump est vraiment le « dictateur » et le « fasciste » qu’elle a dénoncé, il n’y aura pas de « prochaine fois ». Cette élection présidentielle était la dernière, car les dictateurs, c’est bien connu, le sont à vie et désignent eux-mêmes leur successeur…

Ou bien, se pourrait-il que Kamala Harris ait menti ? Se pourrait-il qu’elle ait délibérément trompé les électeurs pour les inciter à voter pour elle, non pas sur son propre mérite mais sur la peur de son adversaire ? Et se pourrait-il qu’elle considère qu’en politique le mensonge est autorisé, voire recommandé, et qu’un candidat peut dire n’importe quoi afin de se faire élire quitte à revenir sur ses déclarations une fois l’élection gagnée… ?  Se pourrait-il que Kamala Harris et les Démocrates aient un tel mépris des électeurs et des institutions « démocratiques » qu’ils prétendent défendre ?

A l’évidence, la réponse à toutes ces questions est « oui ». C’est d’ailleurs ce que les compagnons de route de Kamala ont laissé entendre pendant la campagne. Interrogé par une journaliste de la chaîne MSNBC (très à gauche) qui s’inquiétait des prises de position centristes de Kamala Harris et voulait savoir si elle avait véritablement abandonné les idéaux progressistes qu’elle avait défendus jusqu’alors, Bernie Sanders avait répondu sans sourciller :  « pas du tout, elle n’a pas abandonné ses idéaux, elle dit simplement ce qu’il faut dire pour être élue » ! 

Cela avait le mérite d’être clair, mais illustrait le manque d’égard désormais accordé aux électeurs par les démocrates. Ceux-ci étaient supposés se mettre en rang, suivre le mouvement sans dire un mot et voter selon les instructions de leurs dirigeants. Le Parti s’occupait d’eux, ils devaient faire confiance au Parti ! Incroyable dérive et insupportable arrogance de la part de politiciens qui prétendent représenter « le peuple ».

Problème pour les démocrates, et satisfaction pour tous les autres, « le peuple » s’est rebiffé ! Les électeurs – du moins ceux avec encore un peu d’indépendance de jugement - n’ont pas écouté ni suivi les instructions du politburo démocrate. Ils ne se sont pas déplacés pour voter pour Kamala Harris.

Kamala Harris a été battue sur toute la ligne. Elle a reçu huit millions de suffrages de moins que Joe Biden en 2020. Il en avait rassemblé 82 millions, elle en a obtenu 74 millions. Elle n’a remporté aucun des sept Etats décisifs (« swing states »). Biden en avait remporté six sur sept (seule la Caroline du Nord était allée à Trump en 2020). Dans les cinquante Etats de l’union, le vote en faveur des Démocrates a reculé par rapport à 2020.  Il n’y a pas un seul Etat, pas un seul, même pas sa Californie natale, ou Kamala Harris en 2024 ait fait mieux que Joe Biden en 2020. En Californie elle a perdu cinq points, dans le New Jersey, six ,à New York sept. Relégué à 23 points de Biden en 2020 (61% contre 38%) Trump n’a perdu que de 11  points en 2024 (55% contre 44%) dans l’Etat de New York, comblant la moitié du retard des républicains). Même dans le Minnesota, Etat dont le gouverneur était son colistier Tim Walz, le ticket démocrate a reculé de trois points par rapport à 2020. La paire Harris-Walz a recu 51,1% des suffrages, l’une des marges de victoire les plus faibles dans un Etat qui a voté Démocrate a toutes les élections présidentielles depuis 1976 !

C’est un échec personnel, pour Kamala Harris, mais c’est aussi l’échec de toute une organisation. En 2024, les Démocrates ont eu faux sur toute la ligne. Ils se sont trompés sur l’état d’esprit des électeurs. Ils se sont trompés sur le message à leur faire passer. Ils se sont trompés sur le candidat. Ils se sont trompés sur la façon de faire campagne. A l’arrivée ils n’ont personne à blâmer sinon eux-mêmes.

Comment une telle déroute a-t-elle été possible ? Et quand a-t-elle commencé ?

Pour certains ce fut le 21 janvier 2021, le jour même où les Démocrates sont entrés à la Maison Blanche ! Ce jour-là, et ceux qui ont suivi, Joe Biden a signé une série de décrets présidentiels, en matière d’immigration, de sécurité, d’énergie, de santé, d’environnement, etc dont la seule motivation était d’inverser les politiques mises en place par l’administration Trump, au mépris de l’intérêt national. Ces décrets, actes d’autoritarisme présidentiel, ont précipité le pays dans un chaos – clandestins, criminalité, inflation, pénurié - dont il ne s’est jamais relevé.

D’autres citeront surtout la date du 15 avril 2023. Ce jour-là, Joe Biden a annoncé officiellement qu’il briguerait un second mandat en 2024. Jusqu’alors il avait laissé entendre qu’il n’effectuerait qu’un seul mandat à la Maison Blanche. Il en avait même fait un argument électoral en 2020.

Dès mars 2019 (avant même sa déclaration de candidature à l’élection de 2020) ses conseillers avaient confié au New York Times que Joe Biden voulait être le « réconciliateur » d’une nation « déchirée ». Il entendait mener « une mission de sauvetage » et passer la main à une « nouvelle génération ». En décembre 2019 ses conseillers avaient confirmé cette intention : « S’il est élu en 2020, il aura 82 ans en 2024, et ne briguera pas de second mandat… ». 

Et puis tout avait changé ! Le 15 avril 2023 Biden avait indiqué qu’il était candidat à sa réélection en 2024 pour « finir le travail » . « Nous sommes engagés dans une bataille pour l’âme de l’Amérique… il faut défendre nos droits et nos libertés. » Quant à la promesse d’être le « grand-père » réconciliateur capable de rassembler et ressouder la famille, elle était oubliée et enterrée. Biden n’avait rien fait pour apaiser les  divisions. Au contraire. Il n’avait cessé de diaboliser les supporters de Donald Trump régulièrement qualifiés de « d’extrémistes » et de « terroristes de l’intérieur »…

Cette décision du président posait un problème aux Démocrates. Elle constituait d’abord une énième promesse de campagne bafouée. Mais cela les Démocrates n’en avaient cure. Plus problématique, Biden avait 80 ans et il en faisait quinze, de plus. Son pas était devenu hésitant. Sa mémoire flanchait. Sa capacité d’attention diminuait. Son expression orale était de moins en moins fluide. Il trébuchait en montant des escaliers, et perdait l’équilibre en faisant du vélo. Pire, parfois il s’oubliait en public reniflant les cheveux d’une jeune fille tout en la couvant du regard et lui caressant les épaules... Pour espérer emporter la nomination de son parti et surtout un nouveau mandat, cet homme-là allait devoir bénéficier de beaucoup d’assistance. Surtout il allait falloir cacher la réalité de sa condition physique et mentale aux électeurs.

Dès lors, depuis le sommet de l’administration américaine, c’est institué un travail de dissimilation de l’état de santé réel du président Biden. Travail accompli avec la complicité active des grands médias, papiers et télé confondus (New York Times, Washington Post, CNN, MSNBC etc). Le sujet de la santé du président devint tabou. Le mot d’ordre en cas de question était de souligner à quel point il était « précis et focalisé » (« sharp » en anglais) lors des réunions de travail. Quiconque oserait mettre en doute la parole de la Maison Blanche sur le sujet se verrait taxé de « complotiste » et serait ostracisé…

Ce travail de dissimulation s’est accompagné de l’organisation d’une campagne des primaires sur mesure. Alors que les règles institutionnelles autorisaient d’autres candidatures que celles de Joe Biden, la direction du parti a découragé les vocations. Robert Kennedy Jr, neveu du président assassiné en 1963 et partisan historique du parti démocrate qui venait de défier Joe Biden, se fit dire que s’il persistait dans sa tentative le parti lui couperait les vivres. Il n’aurait pas d’argent. Aucune protection. Les causes qu’il avait toujours défendues seraient abandonnées. Il devait se retirer sinon…

RFK Jr se trouva en but à une campagne d’intimidation orchestrée par l’administration Biden. Impossible de lever des fonds. Impossible de trouver des salles pour ses réunions publiques. Toutesl es portes semblaient se fermer devant lui. Le Département de la Sécurité Intérieure (DHS) refusa de confier sa protection personnelle aux services secrets. Alors même que son père et son oncle avaient été assassinés…

Au final les électeurs démocrates n’eurent droit qu’à décider entre Biden et deux candidats insignifiants et rendus à la fois inaudibles et invisibles :  Dean Phillip et Marianne Williamson. Près de 20% des électeurs rejetèrent ce choix tronqué, accordant leur suffrage à tout  « autre candidat non déclaré »… Les démocrates auraient dû s’inquiéter de ce rejet émanant d’un électeur sur cinq. Ils ne l’ont pas fait. Ils ont persisté dans le mensonge et la tromperie… jusqu’à ce que cela ne soit plus tenable.

Ce moment est intervenu au printemps 2024. A l’occasion de cérémonies publiques officielles, dont les célébrations du 80e anniversaire du débarquement de Normandie, le président américain est apparu perdu, déphasé, incohérent, incapable de s’exprimer et de reconnaître ses interlocuteurs. Nier son déclin cognitif devint mission impossible. Le parti démocrate opéra alors un volte-face sans précédent avec la désinvolture et l’ insouciance de celui qui sait disposer d’un électorat captif à qui on peut faire avaler tout et n’importe quoi.

En l’espace de quelques jours les déclarations alarmistes se multiplièrent dans la presse. Ce qui était tabou hier, faisait désormais les gros titres. Les grands soutiens financiers du parti firent part de leur inquiétude quant à la viabilité de la candidature de Joe Biden. Les leaders du Congrès mirent en garde contre une déroute électorale. On obligea Biden à débattre Trump à la date incongrue du 25 juin. Officiellement pour rassurer son électorat. En vérité pour le faire choir et le pousser à se retirer. C’est ce qu’il advint. Ce débat était piège tendu à Joe biden et après un prestation désastreuse les pressions redoublèrent pour qu’il se retire. .

Il finit par céder. Le 21 juillet, au lendemain de la convention républicaine, Biden annonçait depuis le bureau ovale de la Maison Blanche qu’il se retirait de la course et passait le flambeau à sa vice-président Kamala Harris.

L’opération était sans précédent. Il était déjà arrivé qu’un candidat présidentiel se retire de la course. Mais jamais si tard. Et jamais en désignant son remplaçant. Dernier président sortant à s’être ainsi retiré, Lyndon Johnson l’avait fait au mois de mars 1968.  Au début des primaires, pas après leur conclusion. Il avait laissé les électeurs se choisir un autre candidat. Comme il se doit.

Cette fois la candidate était désignée par la direction du parti et les électeurs étaient priés d’adhérer à ce choix avec enthousiasme. La procédure ressemblait plus à une manœuvre du  politubro de l’union soviétique ou du congrès du parti communiste chinois qu’à un processus digne de la démocratie américaine. C’était un coup d’Etat de palais. Un renversement de pouvoir ! Mais pas une voix ne s’éleva pour se plaindre.. Ni au sein du parti ni dans les médias.

Kamala Harris emporta en 24 heures l’adhésion des délégués jusqu’alors attachés à Joe Biden. Les médias dominants célébrèrent son avènement comme celui du sauveur providentiel capable de prolonger le bail du parti sur le pouvoir.

Le spectacle de « l’unité » de surface présenté par le parti démocrate et la complaisance des médias à chanter les louanges de celle qui allait être adoubée sans jamais s’être présentée aux électeurs fit peine à voir. Le parti démocrate venait de basculer dans un totalitarisme orwellien. Quelques octogénaires dont Nancy Pelosi (84 ans), Bernie Sanders (83 ans) et Chuck Schumer (74 ans) venaient de passer outre le vœux des électeurs pour imposer leur candidat. La manœuvre aurait dû effrayer les Démocrates. Le fait que ce ne fut pas le cas en dit long sur la perte de repère et de contact avec la réalité et les électeurs au sein de ce parti politique. Le fait que les médias aient également suivi le mouvement en dit encore plus long sur l’état de la presse aux Etats-Unis…

Seul gagner comptait aux yeux des dirigeants du parti. Biden n’en était plus capable. Kamala Harris l’était encore. Le mot d’’ordre était donc tous derrière elle… Peu importe le souhaitdes électeurs. Une fois réélu et réinvesti pour quatre ans il serait  toujours temps de s’intéresser à eux…

Le problème est que les électeurs ne l’entendaient pas ainsi. Et que Kamala Harris fut incapable de convaincre, ni même de séduire, au-delà du cercle des exaltés.

Kamala était confronté à plusieurs contradictions. 

Elle se voulait la candidate du changement, alors qu’ elle occupait la Maison Blanche depuis trois ans et demi. Et quand on lui demandait ce qu’elle aurait fait différemment de Joe Biden, elle répondait « rien ne me vient à l’esprit ».

Le bilan de l’administration était en partie le sien. Si elle n’en était pas totalement responsable, elle y était associée. D’ailleurs Biden insistait pour dire « que Kamala a été impliquée dans toutes les décisions de son administration. ». Or, les sondages indiquaient que les électeurs n’étaient pas satisfaits des accomplissements de l’administration. Kamala se retrouvait prisonnière d’un bilan qu’elle ne pouvait ni rejeter, ni revendiquer…

Comment aussi croire ses promesses, sachant qu’elle avait eu tout loisir depuis trois ans de mettre en place ses politiques si elle l’avait souhaité…

Enfin quelle Kamala s’agissait-il de vendre aux Américains ? Kamala Harris est, une démocrate de Californie. C’est une radicale de gauche, issue d’un milieu progressiste qui est en phase avec l’électorat bobo de San Francisco, mais qui n’a rien en commun avec l’électeur américain moyen du Sud, du Midwest ou des montagnes rocheuses. Or c’est cet électeur là qu’il fallait aller chercher. Kamala n’a donc pas hésité à prendre le contrepied de ses positions passées : sur la santé, sur l’énergie, sur le climat, sur la criminalité, sur la drogue, et même sur l’immigration clandestine. Toutefois poussée par quelques journalistes sur ces revirements, Kamala Harris s’évérait incapable d’expliquer ce qui l’avait fait changer d’avis. Elle répétait sans conviction les mêmes formules toutes faites.. Et puis quelqu’un qui a changé d’avis une fois, peut en changer à nouveau… Les électeurs pouvaient-ils faire confiance à quelqu’un qui a été très à gauche pendant 59 ans et demi et au centre pendant cent jours à peine ?

Son problème est qu’en courtisant le centre elle risquait de s’aliéner l’aile radicale de son propre parti.  Du coup elle chercha à en dire le moins possible. A rester vague. Ce n’est pas ce que les électeurs attendaient. En 2024 les Américains voulaient des réponses claires et précises. Kamala ne fut jamais en mesure de leur en apporter. Elle est restée insaisissable et équivoque sur tous les sujets, sauf l’avortement et Donald Trump.

Kamala est aussi le produit de la politique identitaire du parti démocrate. Elle est arrivée là parce qu’elle est une femme et parce qu’elle est Noire. Ses origines ethniques ont été le moteur de sa réussite politique.  Loin d’avoir été un obstacle, son identité a été le tremplin de sa montée en puissance. Elle n’a jamais eu véritablement à « se battre » pour gagner. Elle a toujours bénéficié de soutiens importants, depuis son mentor (et amant) Willie Brown, jusqu’à ses appuis à Washington : Barack Obama et Jim Clayburn. Mais il en va autrement d’une campagne présidentielle où il faut savoir convaincre, non pas son propre camp mais surtout les indécis. Le scrutin de 2024 révèle combien Kamala a échoué sur ce point ayant été  incapable d’emporter le moindre état décisif (« swingstate »).

Kamala Harris a été incapable de donner vie à ses idées. Elle a  parlé en termes généraux :  « Je veux mettre en place une économie d’opportunités ! » disait elle. Mais si on l’interrogeai sur ce que cela signifiait précisément elle renvoyait les journalistes au site Internet du parti.

Sur l’inflation, préoccupation principale des électeurs, elle n’a jamais démontré l’ombre d’une compréhension de son mécanisme, ni de comment elle ferait pour la juguler. Préférant dénoncer les prix abusifs rencontrés sur certains marchés ( « price gouging »).

En politique étrangère elle n’a jamais articulé la place quelle voulait voir les Etats-Unis occuper dans le monde. Les tiraillements de son électorat n’étaient jamais aussi visibles que sur la question du conflit au Proche-Orient. Israël a le droit de se défendre, disait elle, mais, les forces de défense israéliennes doivent éviter les victimes civiles à Gaza et au Liban…

Le choix de Tim Walz fut une erreur tactique majeure. Personnage sans charisme ni envergure et tout aussi à gauche qu’elle, Walz n’a rien apporté à sa campagne. Le choix de Josh Shapiro, gouverneur de Pennsylvanie, lui aurait sans doute apporté cet Etat, incontournable pour remporter le collège électoral, et aurait pu limiter sa défaite… Mais Shapiro étant juif,  sa désignation comme colistier aurait aliéné l’électorat radical jeune des campus et la minorité arabo-musulmane, présente notamment au Michigan, autre Etat décisif…

Tout au long de sa campagne, elle et son équipe ont fait les mauvais choix. Pendant l’été, ils l’ont gardé cachée. Aucune interview, aucune conférence de presse, aucune confrontation directe dans un contexte qui ne fut pas déjà scripté.  Ce fut une erreur car lorsqu’elle finit par se présenter devant les journalistes elle apparut pas du tout préparée à l’épreuve. Même face à des journalistes « amis ».

Le choix d’inviter des vedettes de la chanson et de l’écran pour soutenir sa candidature s’est avéré contre-productif. Et l’illustration d’une totale incompréhension de l’électorat. Les démocrates ont payé (très cher) des personnalités comme Beyoncé, Julia Roberts ou Oprah Winfrey (dont la société de production a perçu un million de dollars) pour qu’elles « endossent » la candidature de Kamala Harris. Le plus souvent sur le thème « Trump est une menace contre la démocratie », vous devez voter pour Kamala…. Ce message a été rejeté sans appel par l’électorat. Sur Tiktok une mère de famille a résumé ce sentiment les larmes aux yeux : « Mon mari travaille très dur, mais nous ne pouvons pas boucler nos fins de moi, j’ai dû demandé de l’aide à mes parents, pour la première fois de ma vie…. Alors que des célébrités d’Hollywoodiennes qui n’ont aucune idée de ce qu’est la vraie vie viennent me faire la morale et me dire pour qui voter cela me met hors de moi. » Sa vidéo a fait le tour du monde.

Idem pour le recours à Liz Cheney dans les derniers jours de la campagne. Liz Cheney est une ancienne élue républicaine du Congrès qui a conduit la Commission sur les incidents du 6 janvier. C’est la fille de l’ancien vice-président Dick Cheney,  une créature du complexe militaro-industriel et une ennemi jurée de Donald Trump. A part être une femme elle n’a rien de commun avec Kamala Harris. Leur alliance de circonstance contre un ennemi commun n’a convaincu personne.Au contraire elle a souligné la perte de contact entre la candidate démocrate, et l’électorat américain.

Dans les derniers jours de la campagne Kamala Harris a redoublé d’efforts pour diaboliser Donald Trump. Elle s’est focalisée quasi exclusivement sur la supposée menace qu’il représenterait, notamment à cause des incidents du 6 janvier 2021. Elle l’a accusé d’être un « fasciste ». Elle a repris, depuis le jardin de la Maison Blanche, les propos d’un de ses anciens collaborateurs pour dénoncer son autoritarisme. Elle l’a accusé de préparer un « bain de sang » s’il perdait, détournant sans vergogne des propos imagés tenus sur l’économie. Elle l’a accusé, s’il l’emportait, de planifier la transformation des Etats-Unis en dictature en détournant le contenu d’un programme qui n’était ni le sien ni celui du parti Républicain (le fameux Project 2025, mis en avant par tous les médias de gauche). Elle l’a accusé de vouloir instaurer une interdiction totale de l’avortement, alors que Donald Trump a répété à maintes reprises qu’il y était opposé et qu’une telle interdiction n’était ni dans son programme ni dans ses intentions…

Ce message est tombé à plat. Car ce n’est pas de cela dont se souciaient les Américains. Eux étaient focalisés sur l’inflation, l’immigration sauvage, la criminalité et le prix de l’énergie. Kamala et les Démocrates n’ont semblé ne jamais en prendre conscience.  Outre sa défaite dans tous les "swing states", Kamala Harris a rassemblé huit millions de suffrages de moins que Joe Biden en 2020. Alors même que les Etats-Unis ont enregistré huit millions de nouveaux électeurs au cours des quatre dernières années. C'est un déficit énorme qui illustre l'ampleur du rejet dont elle a fait l'objet. 

Cet échec commun, de Kamala et des Démocrates, est la sanction de leur aveuglement et de leur indifférence aux sort de millions d’Américains.

 

A venir,  3e partie : Un mandat pour le "Trumpisme"

 

 

 

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Commentaires
I
C'était en 2016. Comme tout le monde en France j'étais persuadé qu Trump allait se faire aplatir. Puis je suis tombé sur un clip de la campagne de Trump où des américains moyens "remerciaient" les acteurs célèbres de leur dire pour qui voter "parce que nous on ne pourrait pas décider tout seuls/nous sommes trop bêtes pour décider par nous mêmes". C'est ce jour là que j'ai commencé à penser que Trump allait gagner. Car voir des acteurs et des personnalités médiatoc bourrés de fric et n'ayant aucun contact avec le "vrai travail" dire ce qu'elle doit faire à l'Amérique qui se lève tôt et a du mal à boucler ses fins de mois ne pouvait qu'irriter les électeurs.<br /> <br /> Et les démocrates ont remis ça en 2024 avec leurs acteurs et leurs chanteurs millionnaires disant aux Américains moyens pour qui voter
Répondre
J
Bonjour.<br /> Ça n'est pas nouveau pour ce que vous dites..sauf que là, le camp Biden, tout comme Kamala Harris, qui avait notamment misés sur les Gafam, comme pour 2020, cette fois .ont perdu .that's all!
C
Cher Monsieur, je trouve toujours vos analyses très pertinentes et l'attitude prétentieuse des démocrates est la copie conforme du petit poudré de l'Elysée et de sa clique . Je n'ai pas pu lire ou vu la réaction de Trump sur l'autorisation de l'emploi des missiles dans la guerre en Ukraine, auriez-vous des informations .J'ai l'impression que les démocrates vont lui "savonner la planche" jusqu'au la dernière seconde.<br /> Très cordialement<br /> P.CHAMPION'
Répondre
J
Bonjour.<br /> Bien d'accord avec vous pour .le poudré, en parlant de Macron, et de notre hôte de l'Élysée.<br /> <br /> Pour ces.. missiles..autorisés par la gouvernance de Biden, tant pour ces ATTACMS américains que STORMSCHADOW anglais, c'était voulu pour couper l'herbe sous le pied à Trump et venir torpiller la possibilité sur le plan diplomatique pour Trump, en vue de négociations et pourparlers, en vue d'une paix envisageable et possible .tout en tenant compte du Donbass et de la Crimée..
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