Primaires Républicaines: Seul en Piste, Romney rode son message économique
Après avoir été indécises et surprenantes pendant de longues semaines, les primaires républicaines, aux Etats-Unis, sont entrées dans une période surréaliste : elles se poursuivent alors que le vainqueur final est connu. Il s’agit de Mitt Romney. Son adversaire principal, Rick Santorum, a abandonné début avril. Des deux challengers restants, l’un, Newt Gingrich, a déjà concédé sa défaite, l’autre, Ron Paul, est heureux de ne faire que de la figuration. De sorte que, faute de combattants, Romney emportera la mise, et tout le monde le sait.
Néanmoins les scrutins prévus continuent de se tenir. Comme si de rien n’était. La semaine passée Romney a ainsi remporté les cinq primaires des cinq Etats inscrits au calendrier : New York, Pennsylvanie, Delaware, Connecticut et Rhodes Island. A l’occasion il a accumulé quelques 150 délégués supplémentaires contre 4 à Ron Paul et aucun aux deux autres… Portant son total à 818. Le 8 mai, 130 autres délégués seront en jeu dans trois nouveaux Etats, puis 155 lors de la primaire du Texas, le 29 mai, et enfin 172 lors du scrutin de Californie une semaine plus tard, le 5 juin.
A cette date Romney devrait avoir atteint le seuil nécessaire des 1144 délégués pour être assuré de la nomination. Le processus se déroulera néanmoins jusqu’à la dernière primaire, celle de l’Utah, prévue le 26 juin. En effet, les primaires ne tiennent pas qu’à une question d’arithmétique. Deux raisons, capitales, justifient que le processus se déroule dans son intégralité.
La première tient à la simple règle démocratique : chaque Etat participe aux primaires et s’il s’avère que la décision finale soit acquise avant que tous aient pu voter, les Etats restant n’en gardent pas moins le droit de s’exprimer.
La seconde tient au scrutin de Novembre. Les primaires ne servent qu’à sélectionner le candidat en vue de l’élection présidentielle, celle qui compte.
Seul en piste, ou presque, Romney peut maintenant roder, et adapter, le discours qui sera le sien face à Barack Obama. L’option choisie était prévisible. Romney mise tout sur l’économie, en espérant que la conjoncture lui soit bénéfique, c’est-à-dire, qu’elle demeure mauvaise ou médiocre pour les six mois à venir.
Tandis qu’Obama a multiplié récemment les apparitions télévisées « décalées », dont une participation à la célèbre émission de variété du samedi soir Saturday Night Live, Romney a rappelé, par la voix de ses principaux conseillers, que l’élection ne serait ni « un concours de beauté », ni un jeu « à qui serait le plus « cool » », mais une opposition pour savoir « qui est le plus apte à faire tourner l’économie américaine ». « On peut bien aimer Barack Obama », reconnaissait Romney lors d’une visite en Caroline du Nord, mais « on ne peut pas se permettre de l’avoir à la Maison Blanche quatre ans de plus. »