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France-Amérique le blog de Gérald Olivier
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7 février 2024

Crise migratoire aux Etats-Unis: « L’administration Biden paye le prix de son aventurisme »

 Factuel, 

 Crise migratoire aux Etats-Unis:  « L’administration Biden paye le prix de son aventurisme »

 entretien avec Gerald Olivier, paru le 7 février 2024.

Illegal immigration 2024 border Crisis

Quel est l'état de la crise migratoire aux Etats-Unis qui explique la décision du Texas de s'opposer à l'Etat fédéral sur ce sujet ?

 Cette crise est devenue ingérable ce qui explique la montée des tensions entre les autorités du Texas et les autorités fédérales. C’est une crise entièrement manufacturée par l’administration Biden qui paye ici le prix de son aventurisme et de son radicalisme. Cette crise concerne l’immigration clandestine, particulièrement les passages par la frontière sud du pays, depuis le Mexique. En 2020, dernière année de la présidence de Donald Trump les gardes-frontières avaient interpellé quatre cent mille personnes entrées illégalement. En 2022, deuxième année de la présidence Biden, ce chiffre était passé à 2,2 millions. Cinq fois plus.  

Illegal immigrants border chaos Biden

Les chiffres pour 2023 seront sans doute encore plus élevés. Vers la fin de l’année on dénombrait entre dix et quinze mille interpellations chaque jour, soit entre 3,5 et 5 millions de personnes par an. Le 5 décembre 2023 a vu 12 600 interpellations, record sans précédent. Au total depuis 2021 et l’entrée de Joe Biden à la Maison Blanche ce sont plus de huit millions de clandestins qui sont entrés illégalement aux Etats-Unis. La situation est devenue complètement folle.

 Cet afflux est le résultat de la politique migratoire de l’administration Biden. Les Démocrates au pouvoir depuis 2021 sont des radicaux qui rêvent d’un monde sans frontière. Ils ont fait savoir que quiconque parvenait à entrer aux Etats-Unis y trouverait un refuge, du travail, des papiers, de l’aide et, à terme, potentiellement une nouvelle nationalité.

Biden-Signs-Executive-Order- letting illegal immigrants in the U

Joe Biden a annulé les décisions du président Trump qui avaient permis de réduire le flot des candidats à l’immigration clandestine. L’une de ces politiques imposait à quiconque faisait une demande d’asile politique aux Etats-Unis de demeurer en dehors du pays pendant l’examen de sa demande. Joe Biden a supprimé cette règle. Désormais un demandeur d’asile politique entré illégalement sur le territoire américain se voit relâché à l’intérieur du territoire, avec un permis de travail et une promesse d’apparaitre quand la justice le convoquera. Or cette convocation peut intervenir entre cinq et dix ans plus tard, tant il y a de dossiers en attente. Résultat la demande d’asile est devenu le moyen le plus rapide de rentrer aux Etats-Unis et de pouvoir y travailler. Tout le monde en abuse. L’administration Biden a délibérément crée un appel d’air sans précédent qui a suscité un flot sans précédent.  Au passage les organisations criminelles en ont aussi profité. La frontière sud des Etats-Unis est un haut lieu du trafic d’êtres humains, de tous âges, et d’un trafic de drogue, qui tue plus de cent mille américains tous les ans. 

 

Comme le Texas s'oppose-t-il à l'Etat fédéral et jusqu'où son gouverneur pourrait-il aller dans cette opposition ?

 La question juridique fondamentale est celle de la protection du territoire et des frontières. La sécurité des frontières extérieures des Etats-Unis est du ressort de Washington, c’est-à-dire  du gouvernement fédéral. C’est à lui de déployer des gardes frontières pour assurer cette tâche. Les Etats ne peuvent pas s’y opposer. Or la frontière sud du Texas est une frontière extérieure des Etats-Unis, de l’autre côté c’est le Mexique.

 Mais chaque Etat américain a aussi, selon sa propre constitution, l’obligation de protéger ses frontières. Il dispose de troupes pour cela, ce sont les fameux « gardes nationaux ». La Garde Nationale est une force composée de soldats et d’officiers au service des Etats. Ils sont  répartis dans des baes à l’intérieur des cinquante Etats de l’Union mais en même temps demeurent à la disposition du gouvernement fédéral qui peut décider de les mobiliser pour des opérations extérieures, en Syrie, en Iraq, etc.

Gregg Abott Texas Governor

 Le gouverneur du Texas estime que l’administration Biden a abdiqué son obligation de protéger la frontière et il a donc appelé sa garde nationale à le faire à leur place en installant des barbelés à certains points de passage. La Maison Blanche estime que ces barbelés empêchent ses gardes-frontières de faire leur travail et a donc demandé à la Cour Suprême d’obliger le Texas à retirer ces barbelés. Le Texas refuse de le faire. D’abord parce que ces barbelés ont instantanément tari le flot des clandestins. Ensuite, parce que les Gardes-Frontières une fois en place, facilitent les passages de clandestins au lieu de les empêcher, ce qui est contraire à leur devoir selon la Constitution. En clair le Texas accuse l’administration Biden de manquement à son devoir. Sur le fond, c’est d’une gravité extrême.

 

Comment le parti Républicain et Donald Trump se positionnent-ils face à cette crise ?

 Donald Trump a toujours fait de l’immigration clandestine son cheval de bataille numéro un. Souvenez-vous de son discours de candidature en juin  2015. Le sujet dominant, la raison d’être de son engagement était déjà le rétablissement du contrôle de ses frontières par les Etats-Unis. Président il avait commencé de construire un mur à la frontière mexicaine pour stopper les passages. Le Congrès l’en avait empêché en refusant de libérer les fonds nécessaires à la construction de ce mur. A l’arrivée seulement quelques centaines de kilomètres de mur avaient été construits sur une frontière qui en compte près de cinq mille.

Donald Trump against illegal immigration

 Trump na pas changé de position depuis. Il est pour une tolérance zéro vis-à-vis de l’immigration clandestine. C’est à dire d’en faire cesser le flot à la fois en construisant un obstacle physique majeur, et en adoptant des mesures juridiques beaucoup plus contraignantes pour les candidats à l’immigration clandestine.

 Il est suivi par une majorité des élus républicains mais pas par tous. Certains continuent de penser que le « mur » donne une mauvaise image des Etats-Unis et s’y opposent. Certains savent que les immigrants clandestins constituent une main d’œuvre abondante, malléable et très bon marché dont la présence est utile à nombre d’entreprises et rejettent les vraies mesures qui permettraient de résoudre cette question. 

 

L'immigration sera-t-elle, selon vous, au cœur de l'élection présidentielle qui vient ?

 Elle l’est déjà. Le bras de fer entre le Texas et Washington auquel on assiste depuis dix jours aura une incidence sur le vote des Américains lors de la présidentielle du 5 novembre. De même que la façon dont les grandes villes américaines gèrent le flot des clandestins.

illegal immigrants bused into Philadelphia

 Avant de s’opposer à l’administration Biden, le gouverneur du Texas, Gregg Abott a mis en place un système de transport par bus afin d’acheminer les clandestins à l’intérieur du pays, notamment jusqu’aux villes qui se sont proclamées « sanctuaires ». Ce sont des villes gérées par des administration de gauche, souvent très progressistes,  qui ont fait savoir que chez elles les clandestins ne seraient pas pourchassés et ne seraient pas déportés. Au nom des droits de l’homme et de l’esprit de tolérance. Ces villes, comme San Francisco, Chicago, New York et d’autres ont donc vu arriver par bus, des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes dont la présence a instantanément saturé la capacité d’accueils de les services sociaux. Le gouverneur du Texas a prix ces municipalités au mot et a mis en lumière les contradictions de leur politique. Du jour au lendemains des électeurs Américains qui jusqu’alors n’avaient vu des immigrants clandestins qu’à la télévision ont été confrontés à des milliers de clandestins, dont certains criminels parmi eux, sur leur trottoir, à la porte de leur domicile. Leur position sur l’immigration clandestine a immédiatement évolué. Donc cette question est déjà une question majeure de la campagne présidentielle et va le rester.

 

Retrouver cet entretien en ligne sur le site de Factuel

 
 
   
 

 

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