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France-Amérique le blog de Gérald Olivier
9 mars 2013

En Librairie: Les Nouvelles de Stefan Zweig dans la collection Bouquins

Stefan Zweig Bouquins

Stefan Zweig est né à vienne en 1881. Il est mort au Brésil en 1942. D’une dose excessive de barbituriques. En même temps que son épouse. Dont il tenait la main. Geste de désespoir. Geste de liberté. Geste d’amour. Geste poignant qui éclaire une œuvre littéraire marquée par une attirance pour les héros au destin tragique. « Mes dispositions pratiques ne prennent jamais le parti du prétendu héros, mais voient le tragique dans le seul vaincu. Dans mes nouvelles c’est toujours celui qui succombe au destin qui m’attire », écrivait-il.

De 1900 à sa mort, Stefan Zweig a publié des dizaines de nouvelles qui ont  rencontré un succès littéraire, encore jamais démenti. Les plus connues ont pour titre "la Confusion des sentiments", "24 heures de la vie d’une femme", "Amok", "Lettre d'une Incnnue"etc. Elles ont été adaptées au cinéma, portées au petit écran,  jouées pour la scène. On les connait parfois sans même les avoir lues.  Elles sont réunies ici en un seul volume de la collection Bouquins,  dans de nouvelles traductions. «Si l’on regarde ses nouvelles, écrit Pierre Deshusses, dans l’avant-propos,  on se rend compte qu’il y a un rapport très prononcé avec l’échec et le poids du destin, mais aussi avec la fragilité de la vie ».

Stefan Zweig, 24 heures de la vie d'une femme
Zweig qui confia s’être mis à écrire « par un désir de jouer avec l’esprit » finira par être rattrapé par le tragique de la vie alors même qu’il avait tenté de le fuir. Face à la montée du nazisme et de l’antisémitisme en Allemagne, il partira pour Londres, puis New York, puis le Brésil. Son épouse de trente ans refusant de le suivre il emmènera sa secrétaire, de trente ans sa cadette, et mourra avec elle.

Stefan Zweig
Aucune nouvelle ne traduit aussi bien le combat intérieur qui fut le sien que "Le Joueur d’Echec", devenu dans la nouvelle traduction « Les Joueurs d’échec ». Deux joueurs se rencontrent sur un bateau. L’un est champion du monde. C’est un orphelin qui passait pour un simplet jusqu’à ce qu’il ait découvert ce jeu dont il a une compréhension  instinctive. L’autre est un inconnu, ancien notable autrichien torturé par la Gestapo qui a trouvé refuge dans ce jeu au point d’en perdre parfois la tête. De fait alors qu’il affronte le champion, son esprit se met à divaguer et il perd la partie. La dernière phrase de la nouvelle est prononcée par le champion :  « dommage, pour un dilettante  ce monsieur est remarquablement doué ».
Une phrase que Zweig aurait pu écrire à son propre sujet. Malgré un succès précoce il ne se considéra jamais comme un « écrivain ». « Jeune je n’ai jamais pensé à en faire une profession (aujourd’hui encore cette idée de métier me répugne). Mais après la guerre mes livres ont connu un écho international qui m’a plus désorienté que ravi. » 

Stefan Zweig chess story
Difficile de ne pas voir dans le joueur d’échec le double de l’auteur qui avait trouvé refuge contre la barbarie nazie dans l’écriture mais qui ne pouvait s’en dissocier totalement. D’autant que cette nouvelle fut sa dernière. Ecrite quelques mois avant son suicide et publiée à titre posthume.  


 Stefan Zweig, la confusion des sentiments et autres récits, nouvelles traductions sous la direction de Pierre Deshusses, collection bouquins, éditions Robert Laffont, 1312 pages, 30 euros.

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