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France-Amérique le blog de Gérald Olivier
5 novembre 2014

Etats-Unis: Obama et les Démocrates submergés par une vague républicaine,

 

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Au lendemain des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, il est permis de parler de « vague républicaine ». Le « GOP » (Grand Old Party, surnom du parti républicain) était donné favori de ce scrutin. Mais les résultats vont au-delà de ses espérances.

 

Avec un gain de sept sièges au Sénat (et peut être plus car trois résultats sont encore indécis) les Républicains ont rempli l’essentiel de leur contrat qui était de s’emparer de la Chambre haute du Congrès. Ils contrôlent désormais les deux branches de l’appareil législatif.

 

Avec douze sièges gagnés à la Chambre des Représentants, chambre basse du Congrès, ils sont dans une position de force qu’ils n’ont pas connue depuis 1948. Et pourraient même atteindre des sommets historiques quand tous les résultats auront été comptabilisés.

 

Enfin, avec trois nouveaux gouverneurs, ils contrôlent l’exécutif de moitié plus d’Etats que les démocrates. Les républicains ont en particulier remporté l’Illinois, Etat de résidence de Barack Obama, et le Maryland, un bastion historique du parti démocrate.

 

Ce scrutin illustre d’abord le grand désenchantement des Américains avec leur président. Celui-ci se retrouve en position d’extrême faiblesse et va affronter deux années de solitude politique. Ce scrutin illustre ensuite l’adhésion de l’Amérique profonde aux idées républicaines. Reste pour le GOP à trouver d’ici 2016 le, ou la, candidat(e) qui saura personnifier ces idées pour les porter jusqu’à la Maison Blanche. Un défi difficile et incertain

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Retour sur les résultats les plus marquants de ce 4  novembre.

 

Au Sénat, tous les affrontements indécis, ou presque, ont tourné à l’avantage des Républicains. Mitch Mc Connell, chef de file des sénateurs républicains et nouveau Chef de la Majorité Républicaine du Sénat, que l’on disait menacé a aisément conservé son siège du Kentucky, avec 56% des voix.

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Dans le Colorado, Mark Udall, le démocrate sortant a été battu par le jeune Cory Gardner. Il était un des membres influents de la Commission des Forces Armées et son absence aura des conséquences car les affaires étrangères et la défense vont occuper une place importante dans les deux années à venir. Ce sont les seuls domaines où le président ait désormais les coudées franches…

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En Caroline du nord, Thom Tillis a renversé la sénatrice démocrate sortante Kay Hagan, 49% contre 47%. Mêmes scénarios dans l’Arkansas, le Dakota du Sud,  l’Iowa et le Montana où les Républicains emportent des sièges détenus par des démocrates.

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Le plus extraordinaire est qu’aucun sénateur républicain sortant n’a été battu. David Purdue est parvenu à sauver son siège en Géorgie face à la jeune Michelle Nunn.

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La seule ombre au tableau est la défaite de Scott Brown dans sa tentative d’enlever le  siège du New Hampshire à Jeanne Shaheen…

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Au final les Républicains vont détenir 52 et peut être 54 sièges. Ce qui leur ménage une marge de majorité très confortable.

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Dès la rentrée parlementaire de janvier 2015 toutes les présidences de commission basculeront et avec elles le choix de l’ordre du jour des débats. Le front sénatorial va devenir la première ligne de bataille en vue de la présidentielle de 2016. Car, désormais en position de décider et de proposer, les Républicains vont devoir articuler un vrai programme, ce à quoi ils n’étaient pas tenus tant qu’ils ne formaient qu’une minorité.

 

A la Chambre des Représentants, les Républicains gagnent douze sièges voire plus. Ils dépasseront peut-être la barre symbolique des 250 sièges. Ils n’avaient jamais connu une situation aussi forte depuis… 1948 et chaque siège supplémentaire qui, au fil des dépouillements, tombe dans leur escarcelle, les rapproche du record historique de 270 sièges en 1928… 

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John Boehner, déjà Speaker,  conserve son poste et va pouvoir affronter le président sur les questions budgétaires avec une autorité renforcée. Le risque d’un blocage des institutions demeure possible mais peu probable, car c’est désormais le président qui est en situation de faiblesse et qui serait jugé responsable de l’inaction.

 

Chez les gouverneurs, les Républicains ont remporté tous les Etats clés, dont l’Illinois, la Floride, l’Ohio, et le Wisconsin.

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Ces victoires rejaillissent d’abord sur le gouverneur du New Jersey, Chris Christie, dont le siège n’était pas en jeu, le 4 novembre,  mais qui, en tant que président de l’Association des Gouverneurs Républicains, jouait sa réputation sur l’ensemble des résultats. Il sort renforcé de cette campagne ce qui ajoute à sa renommée dans la perspective d’une candidature présidentielle en 2016.

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Scott Walker sort également grandi par ce scrutin. C’est le gouverneur du Wisconsin. En 2012 il avait failli perdre son siège après une campagne de « rappel ». Aujourd’hui il remporte 52% des suffrages dans un état qui vote plutôt démocrate d’habitude. On lui prête également des ambitions nationales…

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En Floride, le Républicain Rick Scott l’a emporté de justesse sur le démocrate Charlie Crist. Il devient ainsi seulement le second gouverneur républicain de cet Etat, à être réélu, depuis la fin de la guerre de Sécession… La campagne de Floride a suscité un intérêt national aux Etats-Unis. D’une part, à cause de son coût extravagant, bien au-delà des cent millions de dollars pour chaque candidat. D’autre part, parce que cet Etat est perçu comme une représentation miniature de la nation et de ses divisions. Depuis la bataille judiciaire de 2000 entre George W. Bush et Al Gore, il est aussi l’Etat où les résultats électoraux sont les plus serrés.

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Dans l’Illinois, le Républicain Bruce Rauner, un homme d’affaires qui a puisé dans sa propre fortune pour financer sa campagne, a battu le gouverneur démocrate sortant Pat Quinn. Ce dernier n’a pas officiellement concédé sa défaite, attendant un décompte final. Mais ce résultat a résonné bien au-delà de Chicago car la semaine dernière encore le président Obama s’était déplacé pour soutenir son « ami et allié » Quinn…   Pour le président c’est un désaveu de taille, d’autant qu’il se produit sur ses propres terres, car Obama est un résident de l’Illinois et qu’il fut sénateur de cet Etat.

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Le Massachusetts, Etat de la famille Kennedy, mais aussi de Mitt Romney, s’est à nouveau choisi un gouverneur républicain. De même que le Maryland, autre bastion traditionnellement démocrate.

 

Pour les deux années à venir le président Obama se retrouve dans la peau d’un « canard très boiteux », ainsi que ce blog l’annonçait avant le scrutin.

 

Cela peut l’inciter à se concentrer sur les affaires étrangères, car c’est un domaine où le président peut agir plus librement. Compte tenu des défis multiples, du terrorisme islamique au retour d’une guerre froide avec la Russie, en passant par le désordre au Moyen Orient, ce ne serait pas une mauvaise chose. A condition que le président américain ait une idée claire de là où il veut emmener l’Amérique. Ce n’est pas le cas. Après avoir passé six années à désengager les Etats-Unis des confits les plus immédiats, il a soudain réalisé que le vide ainsi créé allait favoriser l'instabilité régionale et l’extension du terrorisme. Du coup dans une volte-face aussi soudaine que radicale il s’est lancé dans une guerre pour « détruire » EIL, dernier avatar de la nébuleuse terroriste islamique. Une ambition aussi vague qu’irréaliste. Le président Obama devrait se soucier de l’architecture qu’il veut donner au nouveau Moyen Orient car c’est son absence qui favorise le terrorisme.

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La cohabitation forcée pourrait l’inciter aussi à faire des concessions en politique intérieure. Mais c'est en fait très peu probable. Incapable de négocier avec une majorité favorable à ses idées, Obama le sera encore moins avec une majorité opposée. D’où des affrontements législatifs à craindre sur les questions sociales, sur la santé, sur l’immigration, sur l’environnement et sur les sujets de société.

 

En fait même si Obama va occuper la Maison Blanche pendant deux années encore ce n’est plus lui qui va faire l’actualité. Les projecteurs vont se braquer vers ses successeurs potentiels: Hillary Clinton côté démocrate, et côté républicain une demi-douzaine de responsables encore largement inconnus, à qui il reste moins d’un an pour mettre en place un programme et une équipe cohérents.

 

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