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France-Amérique le blog de Gérald Olivier
15 octobre 2022

Politique U.S. : Quand Tulsi Gabbard dit ses quatre vérités au parti Démocrate

 Tulsi Gabbard presidential candidate

Séisme dans le vie politique américaine.  Dans une vidéo retentissante, Tulsi Gabbard, ancienne représentante démocrate d’Hawaii, et candidate à la nomination présidentielle en 2020 a claqué la porte du parti Démocrate.

 De ses propres mots elle « ne se reconnaît plus dans ce parti », qui était jadis celui de la justice et des petites gens, et qui est devenu celui d’une « élite raciste  de va-t-en guerre » à la solde d’une idéologie qui sape les fondements mêmes de la démocratie américaine, le « wokisme ».

 En quelques  minutes elle présente une synthèse de tout ce qui ne va pas aujourd’hui avec le parti démocrate, qui fut celui de Franklin Roosevelt et de John F. Kennedy. Ses propos constituent un réquisitoire accablant contre de la politique menée par l’administration Biden depuis deux ans, sous la férule de radicaux démocrates qui travaillent activement (tant qu’ils ont la majorité au Congrès)  à diviser la société américaine, à ruiner son économie, à saper ses valeurs, et à détruire sa culture, pour instaurer le chaos, ferment d’une grande révolution à venir … !

Tulsi Gabbard blasting Biden

 Voici l’essentiel des propos qu’elle vient de tenir :

 « Jadis j’ai été inspirée par Martin Luther King Jr, par Robert Kennedy, par les opposants à la guerre du Vietnam et je suis devenue démocrate. Mais, le parti démocrate que j’ai rejoint alors n’existe plus aujourd’hui et je renonce à en être membre.

 Le parti démocrate est passé sous le contrôle d’une cabale de va-t’en-guerre élitistes et lâches, au service d’une idéologie « woke », de haine et de division.

Democratic party image and leaders

 Ils s’évertuent à diviser les Américains, réduisent toutes les questions à des notions de race et encouragent le racisme anti-blanc.

 Ils sapent délibérément les libertés fondamentales inscrites dans notre Constitution…  Le parti démocrate d’aujourd’hui ne croit plus à la liberté d’expression. Toute opinion dissidente est sanctionnée et poursuivie, au prétexte d’être de la désinformation. Ses chefs travaillent main dans la main avec les dirigeants du « big tech » pour éradiquer toute forme de pensée indépendante. …L’administration Biden a même tenté de mettre en place son propre « ministère de la vérité ».

 Comment un parti opposé aux libertés énoncées dans notre Constitution peut-il se voir confier la tâche de protéger ces libertés ? »

DEfund the Police 2

 Le parti démocrate ne croit pas à la liberté de religion… Les Démocrates sont profondément hostiles aux personnes croyantes et éprises de spiritualité et agissent consciemment pour réprimer les citoyens croyants, en particulier les chrétiens. Le président Barack Obama s’était ouvertement moqué de ces Américains « accrochés à leur fusil et à leur religion ».

 Ils diabolisent la police et protègent les criminels aux dépens des citoyens respectueux de la loi.

 Ils veulent des frontières ouvertes.

Immigration ABolish ICE

 Ils utilisent l’appareil d’Etat contre les citoyens américains et contre leurs opposants politiques.

 Et, par-dessus tout, ils sont en train de nous rapprocher plus près que jamais d’une guerre nucléaire. 

 J’en appelle à tous les Américains et je leur demande de se lever pour s’opposer à ce parti démocrate tombé dans les mains du complexe militaro industriel. C’est peut-être notre dernière chance de le faire. »

 A quelques semaines des élections de mi-mandat (qui auront lieu le 8 novembre), échéance électorale majeure qui pourrait précipiter un changement de majorité au Congrès, Tulsi Gabbard vient ainsi d’envoyer une gifle cinglante à son ancien parti. Car c’est bien cela qui compte. Ses propos portent parce qu’ils ne viennent pas d’un adversaire républicain, mais de quelqu’un de l’intérieur. Une personne qui s’est identifiée au parti démocrate depuis vingt ans et qui l’a vu inexorablement changer pour devenir le ramassis d’idéologues sectaires qu’il est aujourd’hui !

Ilhan Omar and Co

 Pour comprendre l’impact de ce coup il faut  revenir sur la personnalité et le parcours de  Tulsi Gabbard. Car, elle fut, voici une dizaine d’années, une étoile montante du parti démocrate. Projetée, presque du jour au lendemain, sur le devant de la scène, tant ses aînées voyaient en elle l’avenir du parti avec la possibilité de ratisser large et d’assurer à la gauche américaine une domination électorale durable.

 Gabbard est née à Tutulia, dans les îles américaines de Samoa en 1981. Sa mère était une Américaine du Michigan. Son père était un Samoan d’origine européenne.  Elle a grandi à Hawaïi imprégnée de culture sanskrit, et adoptant la religion hindoue à l’adolescence. Son prénom dérive d’ailleurs du nom d’une divinité hindoue, Tulasi. Elle s’est initiée aux arts martiaux et son premier métier fut de les enseigner. Alors qu’elle avait à peine vingt ans.

220px-Tulsi-gabbard-promoted-major

 Passionnée de politique elle s’est présentée pour un siège à l’assemblée d’Hawaii dès 2002. A 21 ans. Et elle a été élue.

 Suite aux attaques du 11 septembre 2001, Tusli Gabbard s’est également engagée dans l’armée américaine, au sein de la Garde Nationale d’Hawaïi. A ce titre elle fut envoyée en mission en Irak pour douze mois en 2004, ce qui la priva de pouvoir faire campagne pour sa réélection au sein de l’assemblée d’Hawaii. Gabbard a prolongé son engagement jusqu’en 2020. Elle possède aujourd’hui le grade de lieutenant-colonel au sein de l’armée de réserve des Etats-Unis.

Tulsi Gabbard combat gear

 Tout en servant son pays, Gabbard a poursuivi ses études. Elle possède un BBA, « Bachelor in Business Administration » de l’université d’Hawaii, avec une spécialisation en affaires internationales. Elle a également poursuivi sa carrière politique comme membre du conseil municipal de la ville d’Honolulu, capitale d’Hawaii.

 En 2012 Gabbard tenta le grand saut et se présenta pour l’un des deux sièges de représentants au Congrès d’Hawaii. A la surprise générale, elle arriva en tête lors des primaires démocrates, face à cinq candidats plus expérimentés et plus connus qu’elle. Cette victoire fit d’elle une vedette instantanée au sein du parti. Elle fut invitée à la Convention Nationale Démocrate de Charlotte, en Caroline du  Nord, celle qui vit l’investiture de Barack Obama pour un second mandat. Son élection fut une formalité. Les électeurs d’Hawaii votent Démocrate. La vraie bataille est celle des primaires, au sein du parti.

Tulsi Gabbard military

 Ce tremplin médiatique offrit à Tulsi Gabbard, une audience nationale, alors qu’elle avait à peine trente ans. Barack Obama lui-même la félicita pour son succès. Dès lors les louanges ne cessèrent de pleuvoir. Elle était l’avenir du parti démocrate, la personnification de son ouverture aux femmes et aux Américains de toutes les origines…

 Mais à partir de 2016 les relations avec ses petits camarades du parti de l’âne commencèrent à se gâter.

 En cause d’abord, la campagne présidentielle d’Hillary Clinton. Ayant obtenu des responsabilités importantes au sein du DNC, la direction du parti, Gabbard remarqua que ses dirigeants faisaient tout pour favoriser la candidature d’Hillary, au détriment de celle de Bernie Sanders. Quand elle fit part de ses critiques, on lui intima l’ordre de se taire. Avant de chercher à l’évincer de ses responsabilités. Mais c’est elle qui emporta l’argument car un e-mail détaillant ses griefs fut piraté et publié par WikiLeaks, mettant toute la hiérarchie du parti dans l’embarras. La présidente du parti, Debbie Wasserman Schultz finit même par démissionner !

debbie_wasserman_schultz_scott

 Dans le même temps Tusli Gabbard, forte de son expérience militaire, commença de professer des vues contraires à celles du parti et du président Obama en matière de politique étrangère, notamment concernant les déploiements militaires américains. Elle s’opposa à l’intervention américaine en Syrie, prenant la peine de se rendre sur place et de rencontrer le président Béchir al Assad. Cet entretien fut considéré comme un crime de lèse-majesté par l’Etat major démocrate. Elle venait de prendre parti pour un « tyran », que les Etats-Unis essayaient de renverser, violant d’un seul coup deux tabous de la politique démocrate : un, l’interventionnisme tous azimuts des Démocrates pour transformer le monde et le rebâtir à l’image des USA ; deux, la défense d’un leader autocrate et autoritaire, ayant selon l’expression consacrée « le sang de son peuple sur les mains ».

 Sur le premier point, Gabbard a rappelé que le parti démocrate des années soixante contenait de nombreux opposants à la guerre du Vietnam. C’était alors le parti de la paix. Son opposition à la guerre, loin d’être impie, était au contraire dans la continuité de la tradition démocrate.

Tusli GAbbar Béchir al Assad

 Sur le second point elle souligna que Al Assad était un leader séculier à la tête d’un pays qui compte une importante population chrétienne, imprégnée de valeurs plus proches des valeurs américaines que celles des divers groupes de djihadistes islamiques soutenus par l’administration de Barack Obama…

 Ces deux messages furent très mal perçus par les autorités démocrates. Ce fut le début d’une guerre ouverte entre elle et les apparatchiks du parti. Ce qui n’empêcha pas Tusli Gabbard de se présenter pour la nomination présidentielle démocrate en 2020.

tulsi-gabbard-leaves-democractic-party-

 Après quatre années de Trumpisme, chacun put remarquer que son message était plus proche de celui du président Donald Trump que de quiconque au sein du parti démocrate. Elle fut d’ailleurs parmi les rares élus Démocrates à voter contre la destitution du président Trump dans le cadre de la fausse affaire de « collusion avec la Russie ». Elle fut donc mise à l’index, et sa candidature ne parvint jamais à décoller. Elle finit par se retirer, pour soutenir Bernie Sanders, mais pas avant qu’Hillary Clinton l’accuse carrément d’être « un agent russe téléguidé par le Kremlin ».

 Aujourd’hui Tulsi Gabbard est toujours vent debout contre les interventions militaires américaines, ce qu’elle appelle les « guerres présidentielles », car ces actions armées conduites dans des contrées lointaines sont en général ordonnées sans l’aval du Congrès. La guerre en Ukraine rentre, pour elle, dans cette catégorie car il s’agit d’une guerre menée par procuration contre la Russie, sur le théâtre ukrainien, par l’armée ukrainienne, mais avec un armement américain et dont l’objectif ultime et avoué est « l’affaiblissement durable » de la Russie et l’effondrement du régime de Vladimir Poutine.

Tulsi Gabbard in Syria

 Tulsi Gabbard accuse aussi le parti démocrate d’avoir abandonné les Américains moyens, au profit de membres de minorités sexuelles, ou d’immigrants clandestins. Et de livrer le pays aux criminels en insistant à la fois pour supprimer la police et interdire aux citoyens de posséder des armes.

 Car Tulsi Gabbard est une fervente partisane du second amendement, celui qui autorise les citoyens américains à posséder, et parfois porter sur eux, une arme à feu. Cette prise de position seule aurait dû suffire à la disqualifier comme membre du parti démocrate. Les Américains de gauche ont depuis des lustres renoncé à cette liberté individuelle pour adopter le principe du « gun control », c’est-à-dire du contrôle des armes à feu.

Tulsi Gabbard & Donlad TRump

 Savoir qu’il existe aux Etats-Unis des personnes avec une sensibilité « de gauche », qui privilégient néanmoins les libertés individuelles renvoie à une époque révolue de l’histoire américaine. Une époque où le pays respirait la liberté, où le gouvernement ne savait pas tout, où les réseaux sociaux n’existaient pas et ne pouvaient décider de la liberté d’expression, et où les agences gouvernementales telles que le FBI et l’IRS (service des impôts) ciblaient les criminels et les escrocs, pas les citoyens moyens.

 Maintenant que Tulsi Gabbard a recouvré sa liberté politique, certains l’imaginent déjà co-listière de Donald Trump sur le ticket présidentiel républicain en 2024. On en est loin. Mais c’est une possibilité.

 

 

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Commentaires
J
Oui, mais même si sur plein d'autres points, elle a raison contre ses ex-congénères démocrates, sur la politique étrangère, comme le montrait il y a trois ans cet article qui oublie la pluie de missiles de Trump sur Assad, elle est en plein délire ! Mais le problème, c'est qu'emporté par son opposition systématique à Biden, Trump lui-même est en train de basculer du côté obscur de la force ...<br /> <br /> <br /> <br /> TRUMP A LE SANG DES KURDES SUR LES MAINS (Devinez qui peut, d'une voix calme et apaisante regardant directement dans une caméra de télévision, s'opposer à la Ramsey Clark à la fois à l'intervention et aux sanctions militaires américaines tout en défendant des modèles de vertu démocratique tels que Assad, Erdogan, Poutine et Khamenei ? )<br /> <br /> <br /> <br /> https://www.thebulwark.com/tulsi-gabbards-regime-change-war-is-a-fraud/
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