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France-Amérique le blog de Gérald Olivier

Lectures: Spécial U.S.A

 15 novembre 2022: Le Caméléon, mémoires d'un agent du FBI infiltré.

Le Caméléon Marc RuskinIl fut un temps où le FBI était une agence respectée et respectable. Ses agents étaient payés modestement. Ses moyens étaient limités. Ses missions consistaient à lutter contre la criminalité aux Etats-Unis. Cette époque est malheureusement révolue et le témoignage de Marc Ruskin ne fait que le confirmer.

Ruskin était fait pour devenir agent du FBI. Né à Paris, élevé à New York par un père américain et une mère argentine, passé par le Lycée français et des études de psychologie, il est  recruté par le FBI en 1985 pour jouer "l'infiltré", c'est à dire  celui qui prétend être ce qu'il n'est pas pour infiltrer un réseau criminel. Le risque est grand. La reconnaissance illusoire. Et c'est un  job dangereux. Mais excitant. Marc Ruskin aura ce job pendant plus de vingt ans. Il livre le récit de ses enquêtes aux multiples identités dans un livre de mémoire haletant et pourtant sans ambâges. Entre 1985 et 2012, l'année de sa retraite, le monde a changé. Les criminels ne sont plus où on les attendait. Derrière le récit de Ruskin il y a aussi l'évolution d'une société et d'une agence, le FBI, et le sentiment qu'il appartient à une race en voie de disparition, celle de gens intègres et courageux, au service d'une cause qui en vaut la peine. 

Le Caméléon, Mémoires d'un agent infiltré, Marc Ruskin, éditions Hugo.Doc, 488 pages, 19,95 €

11 Septembre 2021: 9/11 , Vingt ans après,

 Le jour où les Anges ont pleuré  C'était il y a vingt ans, peu après 14h (heure de Paris), une nouvelle folle était relayée d'un desk à l'autre d'une grande rédaction: "un avion a percuté le World Trade Center"! On pense d'abord instinctivement à un petit cessna d'un pilote amateur, mais ce n'est pas cela. "C'est un avion de ligne... et un second appareil vient de s'écraser contre l'autre tour." Le reste de la journée se passera rivé à un écran de télévision, entre fascination morbide, effroi, terreur, larmes et colère froide.

Le 11 septembre 2001 est une date qui appartient à la mémoire collective. Chacun se souvient précisément de là où il ou elle était quand c'est arrivé. Comme pour le bombardement de Pearl Harbor, ou l'assassinat de John Kennedy, si l'on est Américain... A ceci près qu'en 2001, la téléivsion a permis au monde entier de suivre en direct le déroulement de cette attaque dans son implacable horreur. Les proches de certaines victimes ont même pu vivre ce terrible drame  de l'intérieur par le biais des appels passées sur leurs téléphones portables par les  victimes prisonnières des flammes et autres passagers prisonniers des terroristes.

Cette journée, qui restera marquée du sceau de l'infamie, est documéntée minute par minute. Mitchell Zuckoff, journaliste au Boston Globe a choisi de la reconstituer à partir des récits des héros tragiques de cette journée, les milliers de gens ordinaires dont le destin a soudain basculé et qui y ont laissé leur vie, et les parents qu'ils ont appelé pour un dernier au revoir... C'est un récit que l'on connaît déjà tant cet événement qui a propulsé le monde dans l'horreur islamiste, a été décortiqué, mais qui reste toujours aussi vibrant et aussi poignant, même vingt ans après.

Le jour où les anges ont pleuré, l'histoire vraie du 11 septembre; Mitchell  Zuckoff, Flammarion, 520 pages, 23,90 euros.

 

15 octobre 2020: l'Amérique: la facture

l'Amérique, la facture  J'ai d'abord cru que le titre était "l'Amérique,  la fracture" et que le livre traiterait de la division de la société américaine, une réalité politique économique et sociale qui progresse depuis quarante ans et explique très largement l'élection et la popularité de Donald Trump. Mais non, le sous-titre est bien la "facture" et il s'agit de savoir si le monde peut encore fait confiance à l'Amérique. Vue de France cette question a peut-être un sens. Vu des Etats-Unis, elle n'en n'a pas. Surtout , ce n'est pas la préoccupation des Américains. Voila plus de soixante ans que les Etats-Unis sont le "leader du monde libre" et protègent l'Europe, entre autres, et qu'y ont-ils gagné. De la jalousie et de l'ingratitude, à quelques rares exceptions comme la Pologne. Alors ne soyons pas surpris si à leur tour ils pensent un peu à eux. D'autant que les choses ne vont pas si bien chez eux. Pas aussi mal que ce livre voudrait le faire croire, mais suffisament pour justifier un certains retour sur soi. Surtout les Américains ont trouvé en Donald Trump un champion prêt à s'engager comme aucun autre pour leur pays. Il n'est pas du sérail. Il ne pense pas comme un homme politique. Il se croit tout permis. Forcément il déplait. Y comris à beaucoup d'Américains. Pour trouver tout ce que l'on entend tous les jours sur Donald Trump, ce livre peut-être utile. Il contient auss ici et là des remarques judicieuses. Son auteur a de l'expérience et a connu les Etats-Unis. il exprime simplement une pensée dominante qui ne cherche pas à comprendre le phénomène Trump mais simplement à le critiquer avec les poncifs habituels. Très décevant.

L'Amérique, la facture, Jean Luc Hees, Editions Baker Street, 312 pages, 21 euros

4 juillet 2020: Un Parrain à la Maison Blanche

Un parrain à la Maison Blanche

"Tout dans ce livre est incroyable, mais tout est vrai!", précise la 4e de couverture. Nous n'en doutions pas. Mais c'est utile de le rappeler. Car il s'agit d'une "enquête explosive" sur "Trump et le crime organisé" ainsi que l'indique le bandeau rouge. Celui qui attire l'oeil des chalands... Il y a certes beaucoup de Trump dans ces pages. Ce livre est aussi clinquant et bling-bling que le 45e président des Etats-Unis. Il ne lésine pas non plus sur les effets d'annonce. A chaque page on s'attend à voir surgir Don Corléone, ou pire Anthony Spilotro (le personnage de Nicky joué par Joe Pesci dans le film Casino de Martin Scorcese). Mais on est systématiquement décu. Trump est toujours épargné. A l'arrivée "l'enquête explosive" ressemble à celle du procureur spécial Robert Mueller. Elle fait pschiiiiit. Elle ne débouche sur rien. Pas même une inculpation. Encore moins une condamnation.

A y regarder de près. Trump est un personnge secondaire dans ce livre. Le vrai sujet c'est la mafia de New York, ou d'Atlantic City, les gangsters russes débarqués après la chute de l'Union soviétique, les syndicats du bâtiment, les politiciens verreux et les avocats corrompus qui se croisent sur les bords de l'Hudson occupés à amasser des fortunes. Inévitablement Trump est là au détour d'une page, tentant de boucler tel ou tel deal. A en croire l'auteur il est d'ailleurs plutôt plus malin que les autres, car il ne met jamas d'argent à lui et ne se fait jamais prendre... Impossible de l'incriminer.

Même le plus nocif des  criminels stars du moment, le suicidé Jeffrey Eipstein, ne parvient pas à embrigader Trump dans sa combine. Comme seule preuve documentée de leurs rapports, on a une soirée en 1992!  Et zip, rien d'autre. Ceux qui espéraient voir le grand méchant macho Trump pris la main dans des dessous féminins, lui qui se vante de la mettre là où ça ne sa fait pas, à sa guise, resteront sur leur faim. Par contre, Trump apparaît toujours prêt à rendre service à son pays. Tous ceux qui croient encore au mythe d'une collusion avec la Russie en 2016 devraient lire ce livre. Le patriotisme de Trump rejaillit à chaque page, tout comme son respect et son amabilité à l'égard du FBI  (au sujet duquel le livre semble indiquer qu'il en fut un informateur au moins occasionnel, ce qui expliquerait qu'il ait toujours réussi à passer entre les mailles du filet malgré des fréquentations peu recommandables et des affaires parfois louches).

L'auteur connait son sujet et les faits qu'il évoque sont sortis du réel, mais le récit qu'il tisse repose au final sur un fantasme. Il est bâti sur des "'si". Les pièces à convictions manquent. Et la façon qu'a l'auteur de jongler avec les dates et les années pour que son château de carte tienne debout finit par fatiguer. Au final ce n'est pas Trump qui sort sali ou embarrassé par ce livre, c'est New York et son méchant petit (très petit) monde des affaires.

Un parrain à la Maison Blanche, Trump et le crime organisé, Fabrizio Calvi, Albin Michel, 415 pages, 20,90 euros

 

19 juillet 2019: Quand l'homme a marché sur la lune...

Moonfirev Tous ceux qui étaient de ce monde ce jour-là se souviennent précisément de ce qu'ils faisaient au moment où Neil Armstrong a fait ce fameux pas, petit pour lui mais gigantesque pour l'humanité... Personnellement je dormais! Ou plutôt je venais de me réveiller car il était deux heures du matin à Paris, j'avais à peine dix ans et ma mère, nous avaient fait lever, mes  soeurs et moi, au milieu de la nuit pour regarder à la télévision cet incroyable évènement. C'était comme quitter un rêve pour entrer dans un autre. Car à l'époque la lune faisait rêver, la conquête de l'espace faisait rêver, l'Amérique, ce pays au drapeau étoilé dont la bannière flottait désormais sur la lune, l'Amérique faisait aussi rêver. Et ces images d'hommes en combinaisons blanches, avec des casques à la visière dorée, sautant dans la poussière grise, sur le fond noir de l'espace, avaient quelque chose d'onirique et d' irréel. C'était il y a 50 ans précisément, le 24 juillet 1969.

Les Américains sont retournés sur la lune par la suite, mais ce n'était plus la même chose. Et puis ils se sont lassés et le programme Apollo a été terminé. L'Amérique est passée à autre chose, le rêve s'est évanoui, et on serait bien en peine  aujourd'hui de trouver dans notre quotidien des dix dernières années une aventure aussi exaltante et capable de rassembler l'humanité dans une élan commun, que le fut l'aventure de ce programme lancé presque sur un coup de tête par le président Kennedy,  huit  ans plus tôt.

Norman Mailer

Norman Mailer, un des plus grands écrivains américains de la deuxième moitié du XXe siècle, avait alors relaté l'aventure d'Apollo 11, avec sa verve et son humour habituels. Ce texte est aujourd'hui réédité avec un reportage photos exceptionnel par Taschen pour le 50e anniversaire de ce qui reste l'une des plus formidables aventures de l'histoire de l'humanité.

 Taschen - Edition du 50e Anniversaire - Relié, avec pages dépliantes, 27 x 32,6 cm, 348 pages - 40 euros

 

 

 

Moonfire 1

 

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1er décembre 2018: L'Imbroglio, Roosevelt, Vichy et Alger

 L'ImbroglioLe 8 novembre 1942, les troupes américaines débarquent à Alger. Leur objectif est d’inverser le cours de la seconde guerre mondiale. Empêcher dans un premier temps que le Reich ne s’empare de la marine française et bloquer les avancées allemandes pour éviter que toute l’Afrique du nord ne tombe sous sa coupe. Pour y parvenir le président des Etats-Unis Franklin Roosevelt, un démocrate, a choisi un allié original, le maréchal Pétain à la tête du régime de Vichy.

Roosevelt ne fait pas confiance à De Gaulle et sa bande de « dissidents de Londres ». Ils n’ont, à ses yeux, aucune légitimité démocratique. Il préfère le vieux soldat, certes dépassé par les évènements, mais à qui le parlement a donné deux ans plus tôt les pleins pouvoirs, sans même qu’il les demande.

Cette option ne plait pas à tout le monde. Et n’est pas compréhensible par tout le monde. Elle s’explique par une méfiance du président américain pour les leaders auto-proclamés (ce qui est le cas de De Gaulle) et par la conviction que la « vraie » France est celle qui a placé Pétain à sa tête et qu’elle  simplement besoin d’être revigoré.

De ce débarquement, va naître un long imbroglio qui marquera la seconde guerre mondial. Car ce qui se joue à Alger dans les journées de l’hiver 1942, c’est déjà le destin de la France. Et si Roosevelt s’est trompé d’allié, c’est qu’il pouvait entrevoir aisément une France vichyste sous la coupe des Etats-Unis, alors que le « trublion » De Gaulle avait tout du leader déterminée et incongtrôlable ; et  que peut-être Roosevelt a décelé en lui la même l’arrogance qui l’habitait aussi.

De cet épisode fondamental Charles Zorgbibe a tiré une fresque épique, un récit romanesque détaillé en de multiples tableaux, qui fait revivre tous les acteurs de l’époque jusqu’aux plus subalternes. Comme à son habitude, Charles Zorgbibe est à l’aise avec l’histoire politique, diplomatique, militaire et même sentimentale. Il ponctue son récit de dialogues avérés, extraits des écrits et mémoires des protagonistes et se repose sur une documentation impressionnante. Le tout écrit  dans une langue classique et clair. Un grand livre d’histoire.

L'imbroglio, Roosevelt, Vichy et alger, charles Zorgbibe, Editions de Fallois, 496 pages, 24 euros

 

1er avril 2018: La cloche de Verre

 Les Terranautes   "L'enfer c'est les autres", comme l'a écrit Sartre. Mais la vie c'est aussi les autres et ce qu'on en fait... C'est ce que nous rappelle TC Boyle, dans son dernier roman, non sans ironie et avec beaucoup de bavardages. "Terranautes" s'inspire de faits réels: une expérience comico-utopique des années 1990. Au coeur du désert de l'Arizona, huit scientifiques (quatre hommes et quatre femmes) ont vécu pendant deux ans sous une gigantesque bulle de verre afin d'étudier la capacité de l'être humain à générer son autosuffisance et à coloniser d'autres planètes. Comme Mars par exemple. L'expérience eut pour nom Biosphere 2. La presse couvrit largement  l'évènement, au moins au début, ne sachant trop comment appréhender cette histoire qui tenait à la fois de l'expérimentation scientifique, du huis clos façon téléréalité, et de l'utopie écologique. Au bout du compte le public se lassa et les cobayes humains, qui avaient tant désiré participer à l'expérience et la voir réussir, s'entre-déchirèrent comme des rats en cage... Trop de jalousie, trop d'égos, trop de petitesses d'esprit.  A cela Boyle a ajouté une dimension, peu couverte par les médias d'alors... trop de sexe! Humain torp humains. Son roman, malgré une sévère ironie, souffre d'un défaut congénital, la mesquinerie de ses personnages. Comment se passionner pour des êtres aux aspirations et aux comportements infantiles? des gens d'âge adulte n'ayant pas dépassé le stade annal du développement, et toujours persuadés qu'ils sont le centre du monde. Alors qu'ils sont juste la visée des regards pour leur banale monstruosité. 

T.C. Boyle, Les Terranautes, éditions Grasset, 592 pages, 24 euros

1er janvier 2018:   Vies Parallèles, les Quatre Voies du Destin, un Pavé de Paul Auster 

 4 3 2 1 C'est bien connu, les chats ont neuf vies, mais les êtres humains, une seule. Le temps s'écoule, mais ne se remonte pas. Nous vivons chaque jour avec les conséquences des choix faits la veille. Sans jamais savoir ce qui aurait pu être, si nous avions fait un autre choix... Jamais, sauf dans la fiction, bien sûr. C'est le privilège de l'écrivain que de s'amuser avec le destin de ses personnages, et de construire autant de vies qu'un homme peut avoir de facettes. Paul Auster a donc décidé que son dernier personnage Archibald Isaac Ferguson n'aurait pas une vie, mais quatre. Et que les circonstances déterminants ces quatre vies n'auraient pas débuté le jour de sa naissance, mais bien avant. Ce sont donc les quatre destins d'Archie Ferguson qu'il nous conte ici, dans un pavé de mille pages qui retracent, en même temps,  l'histoire de New York et de l'Amérique pendant la seconde moitié du vingtième siècle, à la façon d'une fresque réaliste digne de Zola ou Dickens. Il faut un sens pointu de la narration pour s'engager dans un tel défi, et Auster est un conteur né. Quelques chapîtres suffisent pour  comprendre l'architecture narrative du roman:  les quatre destins différents de Ferguson étant présentés systématiquement à la suite dans quatre chapitres successifs... Il y a bien quelques longueurs, et quelques poncifs - l'un des Ferguson est inévitablement homosexuel ce qui vaut au lecteur des scènes d'eros masculin - mais tous sont d'avides lecteurs ce qui vaut miyriades de références littéraires et cinématographiques ainsi qu' un détour par le Paris bohème des années cinquante -soixante... Au final, il manque peut-être le souffle de l'épopée à cette fresque multiple qui demeure bâtie comme autant de romans intimistes.

4 3 2 1 , Paul Auster, éditions Actes Sud , 1019 pages, 28 euros.  

1er  novembre 2017: Dix décès ordinaires

Une journée dans la mort de l'Amérique       Chaque jour aux Etats-Unis, une dizaine d'adolescents sont tués par balle. Cela fait partie de ces statistiques effrayantes et banales. Parmi ces victimes plus de la moitié sont noires, un tiers des hispaniques, et 10% à peine des blancs de souche européenne. Très peu sont asiatiques. La plupart sont aussi des garçons. Gary Younge, journaliste britannique, lui même noir, a décidé de prendre une journée au hasard et d'enqueter sur les victimes de cette tuerie ordinaire. Le résultat, ce sont les dix tranches de vies rassemblées dans ce livre, des vies innocentes interrompues aussi soudainement que brutalement. Le récit est neutre. Non pas froid, mais clinique. Younge se contente de brosser le portrait de ces jeunes gens - à partir des enquêtes de police et d'entretiens qu'il a réalisés avec leurs proches. Toutefois derrière ce ton, délibérément dénué d'émotion il s'agit d'en susciter une très forte chez le lecteur. Lui faire sentir que la libre circulation des armes à feu aux Etats-Unis, mène des jeunes gens innocents à une mort anticipée et injuste et le pays à sa désagrégation sociale... Toutefois, des dix vitimes évoquées, deux seulement sont mortes accidentellement, parce qu'elles "jouaient" avec un pistolet sans savoir qu'il était chargé ou sans, apparemment, comprendre son pouvoir léthal. Les autres ont été victimes de meurtres, de la part de personnages qu'il faut bien qualifier de "criminels". Car une arme à feu n'a jamais tué personne sans que queqlu'un appuie sur la gachette. Mais il est plus aisé de blâmer un objet que de critiquer ses semblables. Derrière la violence des armes, il y a toujours la violence d'un individu, d'un groupe, ou d'une société. C'est plutôt cette violence qu'il faudrait dénoncer. Mais cela obligerait à des constats fort déplaisants, à notre époque où tout le monde est victime et personne responsable.

Une journée dans la mort de l'Amérique, Gary Younge, Grasset,  475 pages,  22 euros.

15 octobre 2017: de Janson en Janson     

 L'Equation JansonPaul Janson est un personnage à part! Non parce qu'il est un ex Navy Seal devenu consultant tout risques sur les questions de sécurité internationale, mais parce qu'il vit le jour alors que son créateur était déjà mort! Janson est une création de Robert Ludlum, maître es thriller, et célèbre dans le monde entier pour une autre de ses créatures, Jason Bourne, agent  secret  insaisissable, incarné au cinéma par Matt Damon. Ludlum est décédé en 2001, il avait 74 ans et quatre décennies de "best sellers" derrière lui. Pour son éditeur, c'était une "poule aux oeufs d'or". Des auteurs dont tous les livres se vendent à plus d'un million d'exemplaires, ça ne court pas les rues tant que ça. Sans parler des droits cinématographiques... Pas question de laisser se tarir une telle manne. Heureusement, Ludlum avait quelques manuscrits inachevés dans les tiroirs de son bureau. Le temps de trouver un auteur de substitution et l'aventure pouvait reprendre. Après Directive Janson, écrit et signé par Ludlum, deux épisodes signés Paul Garrison ont été publiés. Voici à présent un quatrième volume écrit cette fois par Douglas Corléone, un ex avocat de New York reconverti dans la production de thrillers. Soyons honnête, le produit est de qualité. Il colle de près à l'actualité internationale puisqu'il se déroule en Corée du Sud et qu'il s'agit de démasquer un complot ourdi par une officine obscure opérant à l'intérieur et à l'insu du gouvernement américain, pour provoquer une guerre entre la Corée du Nord et celle du Sud, susceptible d'embrasser l'Asie et même le monde... Janson est toujours accomapgné de sa tireur d'élite en chef, Jessica Kincaid. L'action est soutenue, le suspense proprement entretenu, mais il y a dans tout celà un goût de réchauffé. De déjà vu, déjà lu. Le talent particulier de Ludlum tenait à ce qu'il se concentrait non pas sur l'action, mais sur la psychologie de ses personnages, et des scénarios à surprise. Cela donnait une âme à ses romans, et c'est un peu ce qui manque ici.

L'Equation Janson, Douglas Corleone, d'après Robert Ludlum, Thriller Grasset, 362 pages, 21,50 euros .

15 juillet 2017 : Retours sur  le monde et sur sa vie

  Voyager "Depuis l'enfance j'ai toujours aspiré à la fuite, au rajeunissement qu'elle procure, à l'attrait des recommencements - que ce soit sous le signe de l'érotisme, des substances narcotiques, voire de la débauche - aux amours ardentes, au mystère et aux intrigues diverses," ainsi Russell Banks, écrivain américain agé aujourd'hui de 75 ans, explique-t-il son désir, jamais totalement assouvi de Voyager. Dans l'ouvrage éponyme il raconte certaines de ces fuites, à Cuba, dans l'Hymalaya, en Alaska, aux Everglades, dans les Caraïbes, etc. Chaque récit est une façon de remonter le temps, de passer sa propre vie en revue. Et si le monde qu'il évoque semble lointain et révolu, son livre offre au lecteur un chemin vers son coeur et son âme d'écrivain. 

Voyager, Russell Banks, Actes Sud, 320 pages, 22, 50 euros

 

 

 

5 mai 2017: La vérité sur la vie et la mort de Leslie Hampton,

  Ne Reviens jamaisDans une petite ville américaine du Midwest, Elizabeth Hampton, jeune étudiante, apprend que sa mère Leslie, est morte, étranglée. Les soupçons du meurtre se portent sur Ronnie, le frère aîné d'Elizabeth, atteint de trisomie, sujet à des accès de violence, et qui vivait avec sa mère. Mais Elizabeth n'y croit pas. Toutefois, elle ne voyait plus sa mère depuis des semaines, et, au-delà de sa douleur personnelle,  a du mal à comprendre ce qui vient de se produire. Son oncle Paul, le frère de Leslie, ne l'aide guère quand elle l'interroge. Et les choses prennent une tournure encore plus compliquées, et inquiétantes, quand le nom d'une autre Elizabeth apparait sur le testament de Leslie et que se présente soudain un certain Gordon Baxter, qui prétend avoir été son premier mari et serait le père de l'autre Elizabeth... Récontée à la première personne, par Elizabeth, elle même, ce roman, le troisième de David Bell, est une exploration des dessous tragiques de certaines vies au delà de façades bien tranquilles. Au fur et à mesure de son enquête Elizabeth descendra inexorablement dans un monde sombre fait de violence, de mensonge et... de meurtre. Ne Reviens Jamais est un thriller familial impitoyable, un récit à  suspense poignant, un roman dont on tourne inexorablement les pages.

Ne Reviens Jamais, David Bell, éditions Actes Sud, collection Actes Noirs, 368 pages, 22,80 € papier et  14,99 € en numérique.

15 mars 2017: Grande guerre et petite revanche

 le-mythe-du-sauveur-americain 2017 marque le centenaire de l'entrée des Etats-Unis dans la Grande Guerre. C'était le 6 avril 1917 précisément par une déclaratoin de guerre à l'Allemagne approuvée par le Congrès. Au cours des dix-huit mois suivants plus de quatre millions d'Américains (et Américaines) seraient déployés en Europe, et cent dix mille y perdraient la vie. Les Américains fourniraient aussi une aide logistique et matérielle importante permettant aux alliés de prendre le dessus sur leurs adversaires allemands et austro-hongrois. Surtout leur arrivée remonterait le moral des troupes, et des civils, usés par trois années de combats aussi meurtriers que stérils. Sur les différents fronts les armées déjà en place continueraient bien sûr de combattre et auraient leur part de contribution à la victoire finale. De là à penser que ce sont les Etats-Unis qui ont "sauvé" les alliés, il n'y a qu'un pas, que certains ont franchi. C'est pour rétablir la réalité des faits que Dominique Lormier dénone aujourd'hui le "mythe du sauveur américain". Son livre est une ôde au sacrifice des soldats français, italiens et britanniques, qu'il estime gommé par l'histoire au profit des Américains, alors même que ceux ci étaient souvent cantonés loin du front. L'effort est louable mais la polémique pas forcément nécessaire ni justifiée. La faiblesse du livre n'est pas tant son contenu militaire, au contraire précis et détaillé, mais l'établissement du fameux mythe même qu'il prétend abattre.  Par contre l'ouvrage fait un bel usage d'illustrations de l'époque et du rôle capital de la propagande dans la construction de l'histoire.

Le Mythe du Sauveur Américain, Dominique Lormier, Editions Pierre de Taillac, 120 pages, 14,90 euros.

 

15 Février 2017: Furieuses Destinées

Les Furies   Lotto et Mathilde sont mariés et apparemment heureux. Leur histoire est racontée par Lotto d'abord, acteur raté devenu écrivain à succès qui a formé avec Mathilde un joli couple dans le New York dans années 1990-2000. Il est la voix calme du destin. Puis leur même histoire est racontée, dans la seconde partie du livre, par Mathilde. Son récit s'avère beaucoup moins calme. Elle est la voix de la furie. Autant la narration de Lotto s'inscrivait dans une réalité quelque peu édulcorée, autant celle de Mathilde semble pittoresque à l'excès,faite de fictions diverses, rêves d'adolescentes aux lectures romanesques et élucubrations sordides. La jolie peinture faite par Lotto en prend une tout autre couleur. Ainsi deux êtres ayant partagé leur quotidien pendant vingt ans s'avèrent-ils avoir eu un vécu et  un "ressenti" fort différents. Mais la signification de ce roman ne se limite pas à l'idée, somme toute banale, que toute réalité est subjective et que la vision de la vie d'un homme diffère de celle d'une femme. Elle est aussi que les apparences lisses dont notre monde se satisfait aujourd'hui, cachent des réalités moins reluisantes. Ce roman d'une jeune auteure américaine, Lauren Groff, son troisième, avait beaucoup plus à Barack Obama. Il faut dire qu'il est très politiquement correct, tout à fait dans l'air du temps, et que la femme y a le meilleur rôle.

Les Furies, Lauren Groff, traduit par Carine Chichereau, éditions de l'Olivier, 426 pages, 23,50 euros

 

15 octobre 2016: Nouvelles de Jeunesse 

   Mademoiselle BelleTruman Capote n'en finit pas de surprendre. Trente ans après sa mort, survenue en 1984, de nouveaux écrits continuent de faire surface. Ainsi ces nouvelles de jeunesse inédites, découvertes dans les archives de la New York Public Library, écrites alors qu'il avait entre 15 et 19 ans. Quatorze petites histoires sur la vie et les gens du Sud, rédigées dans une style limpide avec cette acuité du regard particulière et cette sensibilité pour les gens simples et rêveurs que l'on retrouvera plus tard dans Petit Déjeuner chez Tiffany, son roman le plus célèbre. Ici il est question d'une femme qui vit retirée, Mademoiselle Belle; d'une jeune fille noire qui débarque à New York pour travailler au service d'une famille blanche; de Lucy une adolescente qui rêve pendant les cours de maths... Autant de personnages et d'instants de vie que l'auteur a le don de rendre profonds et touchants en quelques lignes.

 

Mademoiselle Belle et autres nouvelles de jeunesse indédites, Truman Capote, Grasset, 16 euros 

 

15 août 2016 : Automobiles de Rêves et Rêves d'Automobiles

 automobile_design_graphics TaschenPendant près d'un siècle l'Amérique a vécu au rythme de ses automobiles. Bien Plus qu'un véhicule, les automobiles étaient le reflet de la réussite, du progrès, de la richessse, des ambitions et de l'Etat d'esprit du pays et de chacun de ses foyers. Vendre une automobile c'était vendre le rêve américain. Acheter une voiture c'était prendre possession de ce rêve. Plus que de chevaux vapeurs il était question de confort, d'espace, de puissance, d'élégance, de raffinement, d'innovation, et de plaisir... avec pour seules limites celles de l'imagination des désigners. Automobie Design Graphic  nous fait entrer de plein pied dans cet imaginaire; ses pages nous transportent dans un des "showrooms" de l'époque, avec ses illsutrations sorties des catalogues de manufacturier d'alors. Le rêve automobile améircain s'est arrêté subitement à partir de 1973 et du premier choc pétrolier. Depuis une réalité plus terre à terre a pris le dessus avec des soucis de consommaton et d'émissions... Voici de quoi replonger dans le rêve, que l'on soit amateur ou passionné.

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Automobile Design Graphics, Taschen , 39,99 €

 

15 avril 2016 : Les Invisibles, ces gens qu'on croise et qu'on ne regarde pas...

 Les InvisiblesAu coueur de l'Amérique profonde, dans ses bourgades à la fois religieuses et sans âme, des  gens disparaissent, sont kidnappés, enlevés, assassinés, comme s'ils étaient prédestinés à ces fins à la fois tragiques, sordides et mystérieuses. Autour d'eux les survivants enquêtent s'interrogent, s'ennuient, s'effraient, bref, survivent en tentant de comprendre...Tels sont les personnages de Hugh Sheehy. Décrits comme des "invisibles", justement parce qu'on ne les remarque pas jusqu'à ce qu'ils disparaissent. L'ambiance de ces nouvelles rappelle Raymond Carver et William Faulkner aussi. Sheehy nous emmène dans une Amérique à la fois réelle et de légendes, celles d'une ruralité bizarre et malsaine, celle des faits divers qui meublent les journaux régionaux, celles des petits crimes smalsains qui n'arrivent dh'abitude qu'aux autres. L'ambiance de son libre est étrange et le lecteur oscille entre désintérêt, dégout et pitié. La vie des petites gens est, elle aussi, rempoie de drames, aussi minables que les journées qui passent. Le tragique pour tous ces anonymes est que, heureux ou malheureux, ils traversent la vie sans laisser de marque, sauf comme monsgtrueuses victimes. 

 

Les Invisibles, Hugh Sheehy, traduit de l'américain par Marilou Pierrat, éditions Albin Michel, 285 pages, 21,90 euros

 

15 février 2016: Une nuit à San Francisco,

   Une nuit d'étéPar un soir d'été, trois êtres solitaires et marqués par la perte d'un proche, devant se rendre à une soirée,  s'égarent dans le Buena Vista Park de San Francisco. Cette même nuit et dans ce même parc, la fée Titania, reine d'un monde magique,  se dispute avec Oberon, son mari, après que le couple a perdu son enfant victime d'une leucémie. De colère, elle libère Puck, sorte de monstre dévoreur d'hommes. En fin, toujours cette même nuit cinq artistes improbables tentent de monter un spectacle inspiré du film de science fiction Soleil Vert où la nourriture du futur consiste en des cadavres recyclés...Si l'histoire vous rappelle, Le songe d'une nuit d'été, de Shakespeare, ce n'est pas un hasard. L'ensemble du livre s'articule autour de la reconstitution et de la réinterprétation de cette pièce dans le San Francisco d'aujourd'hui. Les monde des humains se confond avec celui des fées, les rêves avec la réalité, le visible avec l'invisible, les émotions contemporaines avec les peurs ancestrâles exprimées par les contes et légendes, au sein d'un univers habité par la magie... Mais c'est une magie triste et sombre. Car si l'histoire vous semble d'une drôlerie morbide, ce n'est pas non plus un hasard.  Derrière l'imagination débordante de l'auteur et l'inventivité frénétique du récit, se cachent la souffrance et le chagrin. Une Nuit d'été, est une histoire drôle et  triste, bizarre et noire, dont chaque page est hantée par la mort. 

Une Nuit d'Eté Chris Adrian, Albin Michel 445 pages, 25 euros

 

15 juillet 2015 : Los Angeles 1941

  PerfidiaPerfidia est un pavé. Mais pas forcément pour la plage. Sauf à avoir le coeur bien accroché et l'esprit bien éveillé. C'est un "thriller". Avant on disait "roman noir". Mais pas seulement. Perfidia est aussi une peinture de Los Angeles pendant la seconde guerre mondiale. Et une pièce supplémentaire dans le grand oeuvre de l'écrivain James Ellroy. Pour le lecteur, c'est un livre épuisant.

L'action se déroule en décembre 1941, avec en point d'orgue le bombardement de Pearl Harbor par l'aviation japonaise, le 7 décembre. L'intrigue est bâtie autour du meurtre de la famille Watanabe, des américains d'origine japonaise, sauvagement assassinés à leur domicile. Les personnages sont sortis de l'imagination de l'auteur, ou sortis de l'histoire. Le sergent Dudley Smith, inspecteur du LAPD (Los Angeles Police Department), personnage récurrent des romans d'Ellroy cotoie, l'inspecteur William Parker, agent bien réel du même LAPD. Et Kay Lake, personnage principal fictif du Dalhia Noir, autre roman d'Ellroy, reapparait ici aux côtés de Bette Davis ou Gloria Swanson, stars d'Hollywood bien réelles. Il y a plus de personnages que chez Balzac, et pour ceux qui seraient perdus, une liste à été rajoutée en fin d'ouvrage. Car Perfidia n'est pas un simple roman. C'est une pièce supplémentaire dans le grand édifice littéraire qu'Ellroy ambitionne de créer. Il le dit et le revendique même. A travers ses séries noires c'est une "comédie humaine"  contemporaine qu'il veut créer. Ses intrigues criminelles ne sont qu'un prétexte pour nous dépeindre l'Amérique de l'après guerre.

Dans ses précédents ouvrages il a couvert les années 1946-1958 (à travers quatre romans qui ont fait sa gloire dont "Le Dahlia noir" et "L.A. Confidential" porté au cinéma), puis les années 1958-1972, dans une trilogie baptisée "Underworld U.S.A" ("Les Bas-fonds de l'Amérique"). Ici comme cela se fait désormais au cinéma pour les grandes sagas, il place son action en amont de celle de ses précédents ouvrages et remonte le temps pour s'intéresser aux années 1941-1948. Perfidia n'est que le premier volume d'un nouveau "quatuor" à venir. On retrouve donc des personnages de ses autres romans, en plus jeunes. Mais pas plus innocents. Si l'auteur ambitionne d'écrire une "Comédie Humaine", son univers se limite au monde du crime, qui se confond parfois avec celui de la politique et du cinéma. C'est un univers très sombre, où le mal prend de nombreuses formes et qui laisse peu d'espace à la lumière. Un univers étonnament dépourvu de subtilité. Les pages d'Ellroy ne sont que bruit et fureur, crime et brutalité, mensonge et perfidie, sexe et agressions, déviances et abus, racisme et corruption...

Le roman est certes parcouru par un souffle épic, une énergie démoniaque. Ellroy a une capacité sans pareil à noricir le papier de détails visuels saisissants et de dialogues musclés, mais son casting est inlassablement noir et ses personnages ne jouent que dans un seul registre, celui de la violence et de la manipulation. Ellroy est un boxeur poids lourd. Il écrit avec une masse, comme on donne des coups de poings dans un "punching bag". Ses mots tombent comme une avalanche de directs au visage dont le lecteur sort à demi assommé, sonné tel un boxer battu sur le ring. 

Perfidia, James Ellroy, éditions Payot, collection Rivages/Thriller,  836 pages, 24 euros. 

25 juin 2015: Killer Thriller

  Kill ListLa "Kill list", nous dit la 4e de couverture, est le secret le mieux gardé des Etats-Unis; la liste de tous ceux qui menacent la sécurité du pays et doivent être mis hors d'état de nuire,  "avec prejudice extrême", selon le vocable en vigueur, c'est à dire tués. Un nom vient d'y être ajouté, celui du "prédicateur", un djihadiste qui par ses sermons diffusés sur Internet appellent les musulmans à assassiner des infidèles et mourir en martyr. Le président des Etats-Unis est décidé à s'en débarrasser et tout l'appareil de surveillance et de recherche américain va se mettre en branle pour retrouver et éliminer ce "prédicateur". A la tête de cette chasse à l'homme, un lieutenant colonel des Marines passé par les Forces Spéciales et les Rangers, surnommé le "traqueur"... Frederick Forsythe connait parfaitement les ressorts du genre et encore mieux l'appareil militaire américain, ainsi que la technologie dont il dispose, notamment en matière d'écoutes et de surveillance. Tout est parfaitement calibré ici, décrit avec une extrême précision et l'ambiance est macho à souhait. A y repenser, à part la mère et l'épouse du héros, qui meurent dès les premières pages, la première d' un cancer, la seconde d'un accident de la coute, il y a un seul autre personnage féminin dans l'hsitoire, une jeune gradée qui apparait dans une seule page avec pour mission de jouer les "call girls"... Mais l'ensemble fonctionne très bien. Un thriller d'espionnage, avec de l'action, rien que de l'actoin,  parfait pour lui à a plage.

Kill List, Frederick Forsythe, Albin Michel, 362 pages, 22 euros

25 mai 2015 New York 1899

  L'AliénisteAprès la découverte du cadavre atrocement mutilé d'un adolescent des bas fonds, sur les bords de l'East River, à New York, une nuit d'hiver de 1896, le préfet de police d'alors, qui n'est autre que le futur président Théodore Roosevelt met sur l'enquête un médecin psychiatre, pionnier des méthodes de "profiling", un journaliste du New York Times, le narrateur du récit, et une jeune policière intrépide. Tous les trois, ou quatre avec Roosevelt, iront au bout de l'horreur pour démasquer le tueur en série qui se cache derrière ce meurtre. L'Aliéniste, roman dont le titre est inspiré du surnom donné aux médecins qui traitaient alors les "aliénés" est un thriller de facture classique si ce n'est qu'il fut écrit voici vingt  ans, en 1994, avant que les thriller ne deviennent ces récits à suspense finement ciselés et parfaitement millimétrés d'aujourd'hui. Mais c'est bien plus que cela. C'est une étude du New York au tournant du vingtième siècle qui s'inspire de faits réels qu'il restitue avec une étonnante vérité. Il y eut en effet aux Etats-Unis un journaliste du nom de Jacob Riis qui travailla avec Teddy Roosevelt quand il dirigeait la police de New York et qui dénonça auprès de lui les conditions de vie insalubres des quartiers pauvres où s'entassaient les immigrés fraichement débarqués. Ces dénonciations allaient déboucher sur l'ère "progressive" du début du vingtième siècle, avec ses réformes des conditions de travail, des services de santé, et des organisations politiques,  qui marquèrent la première ébauche d'une politique sociale aux Etats-Unis. Par sa richesse et sa documentation, l'Aliéniste est  bien plus qu'un roman, c'est  presque un document historique.

L'Aliéniste, Caleb Carr, Presses de la Cité, 588 pages, 22 euros.

 

15 Mai 2015: A l'Aube du Rock'n Roll

   Elvis and the Birth of Rock and rollLe 17 mars 1956 Elvis Presley participait à l'émission de télévision "Stage Show" de Tommy et Jimmy Dorsett. Il avait 21 ans. Sa vie ne serait plus jamais la même après. Et celle de l'Amérique non plus. Ce soir là, ce n'est pas simplement une étoile qui est née, c'est le monde qui a changé. C'est bien plus qu'une musique qui a émergé, c'est une nouvelle culture qui a vu le jour, cele "rock and roll", personnifiée par une star hors du commun qui allait exprimer par tous les muscles de son corps et par sa voix, les aspirations de toute une jeunesse et précipiter des changements qu'elle même était loin d'imaginer. Ce soir là il y avait un photographe dans la salle, Alfred Wertheimer, dépêché par la maison de disque de Presley pour documenter la vie de la star naissante. Wertheimer a  suivi Elvis toute une année durant et n'a cessé ensuite de revenir à lui. Ses photos nous montre un Elvis intime, au travail, aussi bien sur scène qu'en dehors, à signer des autographes pour des jeunes filles toutes émoustillées. Ses photos nous montrent aussi une Amérique en pleine métamorphose. C'est un portrait intime et en même temps la peinture d'une époque.

Elvis and The Birth of Rock and Roll, Alfred Wertheimer, Taschen, 360 pages, 49,99 euros

23 avril 2015: dans l'intimité de Kennedy

   Kennedy , le roman des derniers jours  Le 22 novembre 1963 à Dallas, le président Kennedy était assassiné, de deux balles de carabine, tandis qu'il était assis à l'arrière de la Lincoln présidentielle, rendue  décapotable pour profiter du soleil radieux... Quelques heures plus tôt, il avait partagé un petit déjeuner avec les membres de la chambre de commerce de Fort Worth, prononcé quelques mots et échangés quelques blagues. Comme si de rien n'était. Ce qui était le cas. Car bien évidemment il ne savait pas ce qui allait se passer. Ce jour était pour lui pareil aux autres, avec les rendez vous officiels, les poignées de mains , les sourires de circonstance, les discours convenus. Au contraire de Charles Quint qui abandonna le pouvoir pour mieux méditer sur sa nature, Kennedy était en plein exercice du pouvoir quand il a été fauché par un minable déséquilibré.  Aussi il ne faut pas s'attendre à trouver une grande leçon de vie au récit, même ficitf, de ses derniers jours. Philippe Legrand, ancien journaliste, s'est amusé ici à imaginer les rencontres et les coups de téléphone qui ont pu meubler les dernières semaines de la vie de John Kennedy, président des Etats-Unis. Outres les proches conseillers, Dave Powers, Bobby, Salinger, etc, on trouve Elvis, Frank Sinatra, Inga Arvad (une maitresse d'antan), un jardinier, un photographe, un historien et même indirectement Marilyn Moroe dont il est plusieurs fois questions.... La galerie de portraits est amusante, mais disons le, les dialogues manquent de relief.  Certains  sont semble-t-il transcris de la réalité. Kennedy avait fait installer des micros pour enregistrer toutes ses conversations, et pouvoir prendre ainsi aux mots ses interlocuteurs.... D'autres président feront un autre usage de ces systèmes. N'empêche la gageur de faire vivre les derniers jours de Kennedy était difficile, car les sujets dont traitent les présidents ne sont pas matière à romans, et à vouloir trop romancer on tomberait dans a légèreté... Mais les pages vous plongent dans ce bref moment de grâce qui furent les jours de la présidence de JFK. Rien que cela justifie la lecture.

Kennedy, Le Roman des derniers Jours, Philippe Legrand, Le Passeur Editeur, 208 pages, 16 euros

 

23 mars 2015: Falls,  Caroline du Nord

    ceux qui restent Falls (chutes), est une petite ville imaginaire de Caroline du Nord, état frontière entre les vieilles montagnes des Apalaches et le Sud ancestral avec ses moeurs hérités de la période « antebellum », c’est-à-dire d’avant la guerre de sécession. C’est la ville ou Allan Gurganus (68 ans) situe ses romans et ses nouvelles, dont les trois dernières sont regroupées dans le volume intitulé « Ceux qui restent ». Dans la première,  « soyez sans crainte », il est question d’une adolescente dont le père est décapité dans un accident de ski nautique et qui va se retrouver enceinte de  l’homme responsable de la mort de son père. Son enfant lui sera retiré mais elle le retrouvera des années plus tard et ressentira le désir de l’allaiter… Dans la seconde ‘Les saint ont des mères », une jeune fille brillante disparait en Afrique et sa mère reçoit ses amis venus lui présenter leurs condoléances, les uns après les autres, évoquant au passage l'éducation difficile de sa fille, jusqu'à ce que celle ci réapparaisse...  Dans la troisième un médecin à la retraite abandonne ses patients et devient une vedette nationale quand ses sculptures artisanales de canards pour chasseurs sont exposées à New York comme de véritables œuvres d’art…

On ne résume pas une historie de Gurganus, car on ne sait jamais si le récit en constitue l’élément le plus important. Ses chroniques rappellent celle de Sherwood Anderson dans Winesburg Ohio, et parfois aussi les récits tragicomiques de John Irving, avec, en sus,  un trait d'humour noir marqué. Le titre original de ce recueil est "local souls", les "âmes du coin", comme il y avait les "âmes mortes". On se surprend à relire une même phrase deux ou trois fois, ou plus encore, pour être sûr de ce qu’on y lit, tant les évènements les plus surprenants sont traités avec un indifférence calculée.

La prose est précise mais elliptique et inattendue. Le soin infini apporté à chaque phrase, leur donne une force et une musicalité qui prennent le pas sur le récit. De sorte que l’on peut être dérouté par l’ensemble. Gurganus a un « fan club » très étendu aux Etats-Unis. Malgré seulement cinq romans et nouvelles en trente ans il est considéré comme un des écrivains les plus accomplis de sa génération.   Une distinction à laquelle on pourra préférer le souffle et la narration classiques des auteurs de l’ouest aux récits naturalistes ancrés dans les terres et les traditions américaines.

 Ceux qui restent, Allan Gurganus, Christian Bourgois, 466 pages, 24 euros

 

07 mars 2015: Roma, Kentucky

   Kentucky Song  Emily Houchens est une écolière de treize ans, solitaire et pas comme les autres. Quand elle découvre le cadavre d'une femme, aux ongles encore vernis, dans les bois du Kentucky, près de la bourgade de Roma où elle habite, elle décide d’en garder le secret. Sa maîtresse d’école s’appelle Susanna. C’est une mère de famille respectable mais qui s’ennuie et déprime en enviant sa jeune sœur Ronnie, extravertie et fêtarde  qui n’hésite pas à écumer les bars jusqu’à l’aube pour y dénicher des hommes… or voici que Ronnie a disparu ! Au fil de l’enquête qui va révéler ce qui est arrivé à Ronnie, d’autres personnages vont apparaître :  un noir, ancien joueur de baseball, un vieil ouvrier tourmenté, et le roman s’attache plus à nous faire partager leurs vies qu’à résoudre l’énigme de la disparition de Ronnie. De sorte que derrière l’apparence d’un roman policier c’est plus la chronique d’une petite ville du Kentucky et de la vie de « désespoir silencieux » de ses habitants que nous découvrons. En ce sens Kentucky Song, ce premier roman de Holly Goddard Jones, publié en 2013 aux Etats-Unis, est la suite logique de son recueil de nouvelles, Une fille Bien,  dont les histoires se déroulaient aussi à Roma au Kentucky.

Kentucky Song, Holly Goddard Jones, Albin Michel, 477 pages, 25 euros

 

15 février 2015 : de l'esclavage à la liberté

  L'Invention des Ailes En 2002 Sue Monk Kidd avait surpris l’Amérique avec The Secret Life of Bees, devenu Le Secret des Abeilles, en français.  Le livre avait été traduit dans plus de trente langues, s’était vendu à plus de six millions d’exemplaires, et avait valu à son auteur de multiples récompenses. L’histoire s’attachait à une adolescente blanche en fugue avec sa servante noire dans la Caroline du Sud des années 60.

Douze ans après Sue Monk Kidd récidive. Le livre s’appelle l’Invention des Ailes et il raconte l’épopée d’une jeune fille de 11 ans qui a reçu comme cadeau d’anniversaire, une esclave du même âge qu’elle. Nous sommes toujours en Caroline du Sud, mais cette fois à l’aube du XIXe siècle. Ce qui n’empêchera pas la jeune fille, convaincue de l’inhumanité du système dans lequel elle se trouve ainsi impliquée, sans l'avoir demandé,  de tout faire pour donner sa liberté à sa jeune amie.

Le récit s’inspire d’une histoire vraie.  Le personnage de Sarah, l’héroïne blanche du livre, est Sarah Grimké, abolitionniste américaine dont les prises de positions et les écrits contre l'esclavage, avaient, en son temps, rencontré un grand écho et influencé une autre écrivain, Harriet Beecher Stowe, auteur de La Case de l’oncle Tom.

Si le personnage a vraiment existé , les péripéties que détaille ici l'auteur sont de la pure fiction et peut-être, cette fois ci Sue Monk Kidd en fait-elle un peu trop…  

L'Invention des Ailes, Sue Monk Kidd, éditons Jean Claude Lattès, 478 pages, 22 euros.

 

20 décembre 2014: Hollywood Années Trente

  Hollywood dans les années trenteDans les années 1930, Hollywood  est passé de l'ère du muet à celle du parlant. Et du noir et blanc au technicolor. Ce fut une décennie de crise compensée par les éclats et les excès de la capitale du cinéma. Comédies brillantes, qu'elles soient loufoques ou sentimentales, comédies musicales aux chorégraphies démesurées, films noirs sombres et violents, westerns qui commencent à s'aventurer dans les paysages naturels du grand ouest... Le cinéma régnait en maître sur l'imaginaire et les loisirs américains. C'était le véritable âge d'or des stars et des studios. L’époque des Marx Brothers, de Greta Garbo, de Frankenstein et d’Autant en emporte le vent, du chapeau melon et de la moustache de Charlie Chaplin, du charme vénéneux de Marlene Dietrich et du grain de beauté parfaitement placé de Jean Harlow.

L'illustrateur Robert Nippoldt rend ici hommage à la grande époque d’Hollywoodet, comme il le fit déjà pour New York et les années vingt avec Jazz: New York in the Roaring Twenties de TASCHEN. Le critique  Daniel Kothenschulte prête sa plume pour croquer le portrait des quelques personnalités hors du commun, certaines ayant vécu dans l'ombre mais dont les contributions à la gloire d'Hollywood dépassent largement le renom. Séduction, élégance et énergie étaient les maîtres mots de cette décennie cinématographique cruciale.

Hollywood dans les années 1930, Daniel Kothenschulte, Robert Nippoldt
Hardcover, clothbound, with fold-out, 21,6 x 34 cm, 162 pages
€ 39,99

7 novembre 2014:  Etrange et Familier 

   Surtout rester Eveillé   Un couple qui a eu des difficultés à concevoir est dérouté par la naissance d'un enfant bicéphal. Ou plutôt de deux bébés jumeaux dont l'un est greffé sur le corps de l'autre... Un jeune étudiant, en rupture avec la société et la vie, habite seul la demeure de ses parents parce que ceux ci l'y ont abandonné. Mais la maison n'est pas vide. Elle est hantée par les mauvais rêves et les hallucinations du jeune homme... Un jeune père de famille, récemment veuf, tente de s'accrocher à la vie en essayant de décripter des mots écrits sur des bouts de papiers... Un père dont le fils fait des cauchemars s'aperçoit que ceux ci le revoient à son propre passé d'alcoolique... Le monde de Dan Chaon est un quotidien  inquiétant, où la mort, la folie, la monstruosité et un désespoir silencieux rodent. L'étrange, voir l'horreur, s'emparent  de la réalité, pour confronter ses personnages à leurs peurs,  leur passé, ou leurs troubles. L'ensemble est puissant mais pas destiné aux âmes sensibles. Il est question d'accidents de la route et d'accidentés de la vie, d'hôpitaux et d'enterrements. Si l'intensité dramatique est présente dans chaque histoire, on cherche en vain une lumière qui pourrait illuminer tant de noirceur.  Dan Chaon a cinquante ans, il vit dans l'Ohio où il enseigne la littérature et l'écriture. Son épouse, Sheila Schwartz, qui avait aussi été son professeur de littérature quand il était étudiant, est décédée en 2009 d'un cancer des ovaires. Chaon élève seul leurs deux enfants...

Surtout rester Eveillé, Nouvelles, Dan chaon, Albin-Michel, 300 pages, 22 euros

10 octobre 2014: Morts à Boston

Arrêtez-moi Il fut un temps où les romans policiers étaient écrits par des hommes et pour des hommes. A  l'époque on appelait cela des "séries noires" du nom de la collection Gallimard. Quelques rares femmes se  sont mises de la partie, Agatha Christie ou Patricia Highsmith et les lectrices ont suivi. Aujourd'hui elles sont légions. A écrire, et à lire. Elles  maitrisent parfaitement les codes du genre et développent même des personnages hauts en couleur., féminins bien sûr.  C'est le cas de Lisa Gardner et de sa détective D. D. Warren du Boston Police Department. Dans le dernier volume paru en France, D.D vient d'accoucher, mais huits semaines de  bonheur domestique lui suffisent avant de se replonger dans l'action. Pour le besoin d'une double enquête. D'un côté un justicier qui s'en prend aux pédophiles, de l'autre une jeune femme, Charlene, convaincue qu'elle sera asassinée à une date précise, le 21 janvier, comme l'ont été ses deux meilleures amies au cours des deux dernières années et qui s'est adressée à D.D. Warren en prévision de ce meurtre pressentie. Mais Charlene n'a peut-être pas tout dit... Tout est parfaitement réglé dans ce roman. Réglé pour faire grimper le suspense et tourner les pages. Réglé pour être adapté au cinéma ou à la télévision. Et réglé pour plaire à l'époque et aux attentes de la clientèle! Et c'est cet arrière goût de produit pré-fabriqué qui laisse un peu sur sa faim.

Arrêtez-moi, Lisa Gardner, Albin Michel, 470 pages, 20,90 euros

 

25 septembre 2014: Les Amérindiens par eux mêmes
  

L'impensable rencontre C'est bien connu, le "Nouveau Monde" n'était pas "nouveau". Il y avait déjà des gens qui l'occupaient. Et il avait déjà été découvert par d'autres. L'idée n'est plus nouvelle. Voilà un certain temps qu'on nous rebât les oreilles avec l 'idée que les découvreurs n'en n'étaient pas, sauf à leur propres yeux... Par contre il est évident que ce monde n'était pas vierge. Il était clairsemé de populations étranges, à la fois accueillantes et cruelles, simples et violentes, exploitant de la façon la plus sommaire qui soit une nature  généreuse, mais en hostilité permanente les unes avec les autres... Marie Hélène Fraisse relate ici la rencontre entre les explorateurs européens venus découvrir ce qu'ils croyaient être les "indes", et ces fameux "indiens", qui ne l'étaient mais étaient au contraire de vrais "américains", de souche en quelque sorte. Son récit est bâti à partir des témoignages d'époque, carnets de route, rapports d'expéditon,ethnographies, relevés naturalistes, etc Des textes qui présentent à la fois, la richesse des sociétés locales et l'étonnement de ces européens devant une culture à la fois étrangère et étrange, qu'ils jugeront infantile  et vaine et ne s'embarrasseront pas de chercher à comprendre, comme pour mieux la laisser mourir avec indifférence...Il faut relire le formidable récit prémonitoire de La Pérouse sur ces indiens qui s'abrutissent et se disputent à des jeux puériles, et "s'anéantiraient complètement si à ce vice déstructeur, elle joignait le malheur de connaître l'usage de quelque liqueur enivrante"...

L'impensable Rencontre, Chronique des "sauvages " d'Amérique du Nord, Marie Hélène Fraïsse, Albin Michel, 362 pages, 22,90

1er juillet 2014: L' Odyssée Américaine  en "Photochrome"

 An American Odyssey  Monumental ! Gigantesque ! Le dernier volume des éditions Taschen mérite ce qualificatif, pour sa taille et son poids, mais aussi pour la qualité et la nature de son contenu. Il s’agit ni plus ni moins que des toutes premières photographies couleurs prises en Amérique du nord entre 1880 et 1920, cette extraordinaire période de transition industrielle et sociale. Elles donnent une vie nouvelle à une période jusqu’à présent imaginée en noir et blanc. Elles offrent une idée du gigantisme des villes, et des paysages et des constructions entreprises alors. Comme si l’espace n’avait plus de limites où s’arrêter, et les prouesses techniques humaines plus d’obstacles à surmonter. Le livre est bien à l’échelle du continent qu’il détaille, gigantesque.

An American Odyssey 3

Parler de « photographies couleurs » est cependant quelque peu erroné. Le processus en question s’appelle le « photochrom ». C’est un procédé « photolithographique » qui permet de colorer à partir de plaques de verres des photos noir et blanc, comme en lithographie.  Le résultat est étonnant. Voici New York et ses immigrants et les étals de légumes en couleur. Voici un steamer et sa fumée noire sur la mer d’huile de la baie d’JHudson au pied de la Statue de la Liberté. Voici les villas du sud, qui ont gardé leur atmosphère d’avant la guerre de sécession, malgré la défaite. Voici le Grand Canyon au lever du soleil avec ses lignes de pierres roses. Voici la Californie et les « haciendas » et missions de Pasadena. Voici également les paysages du grand nord, de l’Alberta, de Colombie britannique. Et voici les indiens d’Amérique, ces « native americans » au destin tragique qui offrent au photographe un regard noble et perçant.
L’ouvrage est un document historique exceptionnel et, pour le commun des lecteurs,  une formidable balade dans le temps.

An American Odyssey 2

 

An American Oddissey 1

 

 

An American Odyssey Marc Walter et Sabine Arqué, Editions Taschen multinlingue (Anglais, Allemand, Français), 612 pages, 29X 39,5 cm      (en raison de son poids imposant le livre est vendu dans un coffret en carton avec "poignée", comme une valisette...) 

 

 

 

 

1er mars 2014: La Vérité sur la Fin de Ben Laden

  Geronimo  Géronimo était un grand guerrier Apache... C'est aussi le nom de code de l'opération qui a permis d'éliminer Oussama Ben Laden en mai 2011. La mission fut exécutée par des commandos des forces spéciales appartenant à l'unité d'élite la plus secrète de la Navy des Etats-Unis, les SEALs  (pour Sea Air Land Team - signifiant qu'ils peuvent intervenir sur tous les théâtres, par tous les moyens). Chuck Pfarrer est un ancien Seal, et il raconte ici la traque qui a mené à l'élimination du leader d'Al Qaida. Au passage il revient en détail sur l'entrainement et le mode opératoire des SEALs. Au passage, il égratigne aussi la CIA, sa bureaucratie et ses cafouillages et le monde politique incapable de prendre les bonnes décisions avant, mais toujours prêt à se donner le beau rôle après, une fois la victoire acquise. Son récit est une mine de renseignements sur le fonctionnement de l'appareil militaire américain et les menaces qui pèsent encore sur le monde civilisé de la part de terroristes islamiques. 

Geronimo in englishChuck Pfarrer

 

 

 

 

 

 Opération Geronimo, l'elimination de Ben Laden, Chuck Pfarrer, Editions Altipresse, 250 pages, 24,35 euros  

 

14 février 2014 : Romances au Montana

toutes les choses de la vie  

"RL", c'est son nom, vend des articles de pêche dans le Montana. Il a une fille,Layla, belle, jeune et amoureuse. Il a une amie de longue date aussi, June, veuve de son grand copain, Taylor, mort depuis dix ans. Et il retrouve Betsy, son amour d'enfance, en grand mal de vivre. Tous ces personnages anodins habitent les grands espaces de l'ouest américain et rêvent d'une autre vie. Alors il se lancent dans des aventures sentimentales sans lendemain. Cela s'appelle être humain. Et c'est raconté avec beaucoup de vérité par Kevin Canty, qui lui même vit et enseigne au Montana.

 

Toutes les Choses de la Vie, Kevin Canty, Albin Michel, 325 pages, 22,90 euros   

 

6 décembre 2013 : Hugh Hefner, Marilyn et Playboy

Playboy N° 1

Hugh Hefner, le fondateur de  Playboy, est né en 1926. La même année que Marilyn Monroe. Il était ainsi naturel que la star naissante se retrouve  en couverture (habillée) et à l’intérieur (nue) du tout premier numéro du magazine qui allait révolutionner les mœurs et marquer la seconde moitié du XXe siècle. C’était en 1953. La photo n’avait pas été prise pour Playboy.  Mais Hefner en acquit les droits pour l’occasion. Il la voulait  car il en avait compris la dimension, non pas tant érotique, que  symbolique et sociologique.

Playboy Marilyn Monroe


Elle datait en fait de 1949. Marilyn, âgée de 23 ans et pas encore connue,  y apparaissait sur un fond rouge, les genoux repliés, un bras relevé derrière la tête, la poitrine nue. Elle arborait un large sourire,  fière de la beauté qu’elle offrait au regard. Il existait en fait une seconde photo, où Marilyn apparaissait étendue nue de profil sur un immense drap rouge. Son corps s’étire en longueur mais c’est surtout sa silhouette qui se détache du fond et c’est à peine si l’on distingue les contours de sa poitrine. Le cliché était tout en pudeur. Hefner choisit le premier. Plus provocateur. La nudité y était assumée. Revendiquée.

Hugh Hefner 1

Hugh hefner 2

 C’était l’essence même du message de Playboy. Ce cliché et ceux des centaines de « playmates » à venir allaient révolutionner  la société américaine. Sortir  les « pin-ups » du ghetto, plus ou moins sordide, où étaient alors confinées les photographies dites  « osées ». Et rendre la nudité acceptable dans un magazine "grand public". Même si Playboy garderait pour de longues années encore un caractère sulfureux auprès de certains. Ce cliché préfigurait la libération sexuelle et ses contradictions. Car en même temps que la femme se libérait de l’emprise masculine et revendiquait la propriété de son corps et de son image, elle devenait plus que jamais un objet de consommation...

playboy planche 3

Le magazine Playboy existe toujours plus de soixante après sa naissance. Mais il n’a plus la même aura. Victime d’internet et d’une concurrence dévoyée. Pour les soixante ans de la revue en 2013 une édition spéciale en six volumes est parue aux éditions Taschen retraçant l’histoire de la revue et du playboy qui y lia son destin, Hugh Hefner.

playboy planche 1

playboy planche 2

 

 

 

 

 

 

Une occasion nostalgique de plus. Et un rappel que Playboy ne fut pas seulement un magazine de « filles nues », mais qu’on y trouvait aussi des interviews, des nouvelles, des portraits de personnages littéraires, politiques, de stars ou de grands sportifs...Bref le magazine s’adressait aux "hommes bien dans leur peau ". 
Derrière ce magazine, il y avait un homme justement, qui avait certes compris son époque mais maitrisait aussi parfaitement les codes du marketing.

Hugh Hefner's Playboy Hugh Hefner's PlayboyPlayboy logo

Relié, avec 25 pages dépliantes
6 vol. sous coffret
17,7 x 24,8 cm, 1910 pages
€ 99,99

 

15 octobre 2013: Economie

 Petit précis de culture économique

Les Français n'aiment pas l'économie. Et n'y connaissent rien. C'est un stéréotype. Qui comme tous les stéréotypes contient un grande part de vérité. L' ENA, notre plus grande école, forme des "administrateurs", pas des chefs d'entreprise, ni même des gestionnaires, juste des fonctionnaires prétentieux, aussi brillants qu'incapables et qui se retrouvent à la tête de l'Etat à faire n'importe quoi. HEC, notre autre grande école, forme des hommes et femmes d'affaires qui exportent leur talent, faute d'être compris chez eux. Alors toutes les tentatives pour éduquer le public français sont les bienvenues. Celle de Julien Damon, en particulier puisqu'il s'est intéressé plus précisément aux auteurs anglo-saxons pour faire découvrir les recettes que nos voisins, britanniques et américains, appliquent aux difficultés et défis qu'ils rencontrent. Or ces difficultés et défis sont exactement les mêmes que celles que nous affrontons, à savoir, adapter un système social vieux de soixante ans à une nouvelle réalité économique et sociologique. 

Petit Précis de Culture Economique, Julien Damon, PUF, 295 pages, 19 euros

 

15 Septembre 2013: Hollywood

Cecil B   Ses films les plus célèbres sont régulièrement rediffusés à la télévision (aux Etats-Unis, au moins) et son nom reste lié à l'âge d'or hollywoodien, mais il reste un grand inconnu. Un simple nom sur lequel les jeunes générations ont bien du mal à placer un visage, encore moins citer une filmographie. Cécil B. DeMille, puisqu'il s'agit de lui, est à jamais associé au "péplum biblique", ces fresques monumentales inspirées de l'Ancien Testament prisées par Hollywood  dans les années 50 dont Les Dix Commandements (réalisé en 1956) reste l'archétype.  Mais dans la carrière de cet homme, né en 1881, ces quelques réalisations ne sont que la partie émergée de l'iceberg. De Mille dirigea plus de cinquante films muets avant son premier "parlant", des comédies, des satires, des westerns, des films de gangster, et même une première version de Cléopatre restée célèbre pour le bain de lait de la reine d'Egypte, jouée par Claudette Colbert. Jean loup Bourget, professeur à l'Ecole Normale Supérieur et critique à Positif, restore toute la diversité et la richesse de l'oeuvre de cet immense monsieur du cinéma qui parlait de Dieu, mais aussi de liberté, de responsabilité, de morale et même de la place des femmes en société... Un Monsieur qui eut aussi le rare privilège de jouer son propre rôle dans le chef d'oeuvre d'un autre,  Sunset Boulevard de Billy Wilder.

CecilB de Mille Cecil B

 

 

 

 

 

 

 

 

Cecil B. DeMille, le Gladiateur de Dieu, Jean Loup Bourget, PUF, 216 pages, 22 euros

 

15 juillet 2013: ¨PIN UP's

 Dian Hanson's pin up mag  Ah les "photos d'art" et "magazines pour hommes distingués"... ils semblent tellement désuets. Et pourtant pleins de charmes. Au sens propre comme figuré. De "Real Smart" à "Penthouse", en passant pas Zippy, Sling, Bizarre,  ou bien sûr Playboy, ils auront marqué le 20e siècle. Au début, ils avançaient visage caché. Tous les prétextes étaient bon pour monter de jeunes et jolies filles en tenue d'Eve: le cinéma et l'art, mais aussi le naturisme, le bronzage, la vie au grand air... Des filles saines et souriantes, blanches et bien nourries, s'offraient au regard dans des poses qui respiraient la santé et une nature généreuse. Dans les années cinquante, la morale commence à évoluer. Ces magazines ne se cachent plus. Ils revendiquent un hédonisme nouveau, personnifié par Hugh Hefner et les "bunnies" de Playboy. Mais cette décennie est aussi celle des fantasmes secrets.  "Night & Day" imagine la femme en janus, une personnalité pour le jour, une autre pour la nuit. Betty Page, avec sa chevelure brune et ses yeux sombres,  joue avec les clichés de la  femme fatale quand Exotique habille ses modèles de cuirs et talons aiguilles. Avec les années soixante ces créatures perverses laissent la place à une débauche de chair qui s'expose d'autant plus que la sexualité est libérée et les tabous à proscrire... Ces magazines ont désormais pratiquement disparu, distancés par une industrie de la pornographie, sous le règne du  vulgaire et du glauque. Les trois volumes rassemblés par l'éditrice américaine Dian Hanson rappellent un âge aux plaisirs presqu' innocents.

Pin up magazines 1930'sPin Up magazines 1950'sPin Up Magazines 1960's Dian Hanson's History of Pin-up Magazines Vol. 1-3
Dian Hanson
Relié, 3 vol. sous coffret
16,7 x 21,7 cm, 816 pages
€ 29,99

10 juin 2013: Roman Noir

 boulevardA Los Angeles, des gamins arrivent de tous les Etats-Unis, à la poursuite d'un même rêve, de gloire, d'amour et d'argent... Que bien peu parviennent à seulement à entrevoir. C'est la loi du genre. La plupart de ces adolescents achèvent leur dérive sur l'un des deux boulevards mythiques de la ville, Sunset et Hollywood. Fetards d'un soir devenus camés à vie, fugueurs d'un moment devenus de vulgaires objets sexuels, à la mercie des prédateurs professionnels qui hantent ces lieux. Loin du décor glamour vendus par les média et des trottoirs étoilés arpentés par les touristes, Boulevard vous fait pénétrer dans les coulisses de l'usine à rêve américaine. Des coulisses noires comme la nuit et rouge comme le sang.

Boulevard, Bill Guttentag, traduction de Christophe Mercier, Gallimard Série Noire, 338 pages, 21,90 euros

 

16 mai 2003: Jazz

 Jazz  Dans les années 1920, New York devait connaître une véritable révolution, le Jazz était arrivé deans la ville. Cette musique crée une allégresse inédite qui allait se répandre dans le reste du monde. A travers des portraits de musiciens, des anecdotes avérées, des illustrations originales, et des clins d'oeil inattendus sur les instruments des uns et les voyages des autres, Jazz présente un étonnant panorama des stars des années folles. L'ouvrage s'accomppagne d'un CD de vingt enregistrements originaux de classiques du jazz, de "Beale Street Blues" à "Minnie The Moocher".

 Jazz dans le New York des Années Folles, Robert Nippoldt & Hans Jurgen Schaal, éditions Taschen, 146 pages, 39,90 euros

 

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26 avril 2013: Policier

  Une belle saloperie     Lemuel Gunn, un ancien de la CIA, revenu d'Afghanistan pour se faire détective privé au Nouveau-Mexique, reçoit la visite de la belle Ornella Neppi, nu-pied et à peine couverte sur le reste, qui lui demande de l'aider à retrouver un certain Emilio Gava, trafiquant de drogue qui a violé sa liberté sous caution. Gunn accepte mais découvre que le Gava en question travaille pour le FBI, possède des liens avec la Mafia et a sans doute lui même détourné sa caution, soit cent vingt-cinq mille dollars. Qu'à cela ne tienne Ornella est jolie et se glisse dans son lit. A partir de là, les ennuis commencent...Robert Littell, ancien journaliste, qui s'est bâti une réputation planétaire pour ses romans d'espionnage, ainsi que son histoire romancée de la CIA, intitulée The Company, se livre ici à un petit plaisir. S'essayer au roman policier, en flirtant avec la parodie.

Une Belle Saloperie, Robert Littell, éditions Baker street, traduit de l'anglais (titre original A Nasty piece of Work) par Cécile Arnaud, 312 pages, 21 euros

14 avril 2013 : Suspense

 soir de cauchemar   Amy consacre sa vie aux chiens en détresse en particulier les Golden Retrievers.Un jour elle recueille une jeune chienne Nickie qui aussitôt prend l'ascendant sur les deux autres chiens d'Amy. Ainsi que sur Brian, l'éternel petit ami. Mais l'arrivée de Nickie dans la maison est aussi saluée par des évènements étranges, des vols, des rodeurs, des menace insidieuses. Amy est persuadée qu'un danger menace et qu'une forme de mal rode chez elle...Koontz s'est fait une réputation aux Etats-Unis avec des personnages hors du commun. Cette fois son intrigue s'ouvre dans la banalité suburbaine, mais très vite l'histoire s'emballe et le lecteur devinet captif du récit.

Soir de Cauchemar, Dean Koontz, édition Jean Claude Lattès, 400 pages, 21,50 euros.

 

 

15 mars 2013: After the Shale Gas Revolution

 After the Shale Gas Revolution  Au cours des dernières années, une véritable révolution énergétique s'est opérée dans le monde. Les Etats-Unis sont devenus le premier producteur mondial de gaz. Ils vont sans doute devenir rapidement un exportateur important avec comme clients la Chine et le Japon. Parmi d'autres. Les réserves de gaz de schiste ont bouleversé le marché et pourraient le bouleverser encore si elles deviennent exploitées en Europe et en Chine où elles sont également abondantes. Contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, cet ouvrage ne s'intéresse pas exclusivement au marché du gaz américain, mais au marché mondial. Il offre une analyse détaillée des mécanismes du marché, de la structure de l'offre ainsi que de la demande en particulier, ses pôles de croissance pour les années et les décennies à venir.

Le texte est parfois technique. Il est écrit en anglais, qui n'est, à l'évidence, pas la langue maternelle de l'auteur. D'où des tournures de phrases lourdes voire inappropriées. Mais le contenu est pointu et précis. Un ouvrage destinés aux spécialistes.

After the Shale Gas Revolution, Thierry Bros, Technip, 165 pages, 33 euros.

 

15 février 2013:  Le Clan Obama

Le Clan Obama

 Un président ne se fait pas tout seul. Surtout pas aux Etats-Unis, pays qui a pourtant érigé en modèle le « self made man », l’homme parti de rien et qui a réussi « tout seul » par sa volonté , son imagination et son talent.  En politique il faut une équipe et un stratège. George W. Bush avait eu Karl Rove ;  Bill Clinton,  James Carville puis Dick Morris ; George Bush père, Lee Atwater, etc. Barack Obama ne fait pas exception. Son émergence météorique entre 2004 et 2008 puis sa victoire aux primaires démocrates, il la devait à son équipe de Chicago, à ses « Chicago Boys », David Axelrod, Emmanuel Rahm, David Plouffe et quelques autres.   

Aujourd’hui, en 2013, à l’aube du second mandat de Barack Obama, beaucoup de ces hommes l’ont quitté. Ils ont rempli leur mission. Un président aux Etats-Unis n’a droit qu’à deux mandats. Ils n’ont plus rien à espérer, ou prouver, et peuvent se concentrer sur leur carrière.  C’est néanmoins à eux que François Clémenceau s’est intéressé. Avec raison. Car à travers la galerie de portraits qu’il nous livre c’est le système politique américain qui est détaillé et expliqué.

Un système qui dans quatre ans donnera un nouveau président. Pour  avoir une idée de qui il pourrait s’agir, il faut regarder, non pas vers Washington,  mais vers les districts dont sont issus ses Sénateurs et Représentants. Il n’y a pas d’échelon intermédiaire aux Etats-Unis entre une organisation « locale » et une organisation « nationale ». Les présidents sont d’abord « enracinés » dans leur circonscription et c’est la qualité de leur équipe sur place qui fait la différence.

Le Clan Obama, les Anges Gardiens de Chicago, François Clémenceau, éditions Riveneuve, 285 pages, 15 euros.

 

 15 Janvier 2013: Histoire des Etats-Unis

 histoire des Etats-UnisLa France et les Etats-Unis ne se sont jamais fait la guerre. Ils se sont au contraire souvent épaulés. Lafayette allant combattre aux côtés de Washington, Les GI's débarquant le 6 juin 1944 pour libérer la France et l'Europe du joug nazi. Cependant les incompréhensions et les méconnaissances entre les deux nations sont légions. Les Etats-Unis sont "mal aimés, mal connus, mal compris" dit l'historien André Kaspi. Autant de raisons pour revenir sur l'histoire des Etats-Unis. Histoire brève mais riche, qui commence avec les Lumières et s'achèvent avec une super-puissance envahie par le doute. Et tout au long de trois siècles d'épopée, une même recherche "d'unité à partir de la diversité" qui la compose. "E pluribus Unum", "un fait de beaucoup" c'est la devise américaine.  François Durpaire parvient, avec élégance et clarté, à se focaliser sur l'essentiel pour dresser  en une centaine de pages un portrait dynamique d'une nation complexe et encore en devenir.

Histoire des Etats-Unis, François Durpaire, Presses Universitaires de France, Collection Que Sais-je? , 127 pages, 9 euros.

 

15 décembre 2012: L'Amérique de Philippe labro 

Mon Amérique 50 icones de Mohamed Ali à Frank Lloyd Wright pour raconter "son" Amérique. 50 portraits illustrés d'Américains "de légende". Beaucoup de gens du spectacle Woody Allen, Marlon Brando, Orson Welles, Marilyn Monroe...Des hommes politiques, Kennedy, Lincoln, Jefferson... Des sportifs, Jesse Owens, Joe Montana (le "quarterback" le plus titré des Etats-Unis)... Des inventeurs et hommes de sciences, Edison, Einstein... Des écrivains, Salinger, Scott Fitzgerald... Des artistes, Norman Rockwell, Edward Hopper... et une constatation: ces personnalités ont marqué le vingtième siècle, mais aucune ne s'est illustrée au XXIe siècle. D'ailleurs moins d'une dizaine sont encore vivants.  Certes notre siècle est encore jeune. Mais cette Amérique que Philippe Labro célèbre et qui fut effectivement la "sienne", n'est-elle pas celle d'hier? Est-ce que le "moment américain" n'est pas déjà passé. L'Amérique possèdera-t-elle dans les années à venir le même pouvoir de faire rêver qui a été le sien depuis la fin de la guerre...? Est-ce que déjà à travers de tels livres, le lecteur ne se réfugie pas dans un passé nostalgique et glorieux? Pour se détourner d'un présent difficile et d'un avenir plus sombre?

Mon Amérique, textes de Philippe Labro, Photo du fond Getty Image, éditions de la Martinière,

 

 15 novembre 2012: Consuelo Vanderbilt

Une Duchesse Américaine  Née en 1877 à New York, Consuelo Vanderbilt est l'héritière d'une dynastie de milliardaires américains. Mariée au 9e duc de Marlborough, elle  devient membre de l'aristocratie anglaise et confronte les moeurs guindées de la société victorienne. De châteaux en hôtels de luxe et stations à la mode, elle  mène la vie mondaine de la "Café Society". Divorcée en 1921 elle épousera l'aviateur français Jacques Balsan et fréquentera les têtes d'affiche de la vie parisienne, tout en se consacrant à diverses causes philanthropiques. Ainsi, c'est elle qui réunit les fonds pour construire l'hôpital Foch. Dans ce texte autobiogrpahique, paru aux Etats-Unis en 1953 sous le titre "The Glitter and the Gold", elle dépeint avec élégance et raffinement les fastes d'un monde finissant, peuplé de têtes couronnées comme Edouard VII ou le tsar Nicolas II, et d'un autre naissant dont les rois s'appellent Charlie Chaplin ou Sacha Guitry.  

Une Duchesse Américaine, New York-Londres-Paris Mémoires, Consuelo Vanderbilt Balsan, traduit, annoté et préfacé par Olivier Lebleu, éditions Taillandier, 384 pages, 23,90

 

 15 octobre 2012: l'Image du président

l'image du président  "Objet de fascination et de suspicion, le président américain cristallise sur sa personne toutes sortes de fantasmes..." nous dit Virginie Picquet, docteur en civilisation américaine à l'université d'Angers. Le plus frappant dans cette phrase est sans doute son premier mot "objet". Jusqu'à présent le président etait d'abord une "personne", en l'occurence un homme. Mais il est vrai que la fonction fascine. Et au contraire de ce que semble dire l'auteur elle n'a pas été "désacralisée". La télévision a fait au contraire entrer la fonction dans l'ère du "star système politique" et le Congrès, sans cesse bloqué, a permis que se développe une "présidence impériale". En partant de Kennedy, le premier président du petit écran, Virginie Picquet étudie les présidents américains et la façon dont leur "image" a progressivement pris le pas sur leur "message".

L'Image du Président, Virginie Picquet, Ophrys éditions, 365 pages

 

 1er octobre 2012: Michelle Obama

Michelle Obama, l'icône fragile

 Qui est Michelle Obama? une gravure de mode? Une surdiplmée qui incarne la mobilité sociale? Une descendante d'esclave? Une conseillère de l'ombre? Unefemme noire en colère? Une femme amoureuse? ...Un peu de tout cela et aussi une femme qui place l'Amérique face à ses contradictio^ns sur les questions raciales, nous dit Sophie Coignard, au terme"d'une enquête minutieuse menée aux Etats-Unis" auprès des "témoins directs de cette extraordinaire destinée". La journaliste du Point nous a cependant haibuté à des livres plus percutants et aux thèses plus controversées que ce portrait très consensuel et tout en louanges.

Michelle Obama, l'icône fragile, Sophie Coignard, Plon, 205 pages, 19 euros 

 

 

15 Septembre 2012: Le Wyoming d'Annie Proulx

 bird-cloud  Bird Cloud est le petit arpent de terre du Wyoming sur lequel Annie Proulx a un jour décidé de bâtir sa demeure. Ce livre est le récit de ce que l'éditeur appelle une "épopée architecturale".  C'est surtout l'occasion pour l'auteur de revenir sur sa vie, ses ancêtres, sa destinée et de prendre sa place dans l'épopée américaine. Agée de  77 ans Annie Proulx est l'auteur de nombreux romans qui ont trait à l'ouest américain. Sa nouvelle Brokeback Mountain a été portée au cinéma.

Bird Cloud, Annie Proulx, Grasset, 330 pages, 20 euros

 

 

 

1er Septembre 2012: Obama contre le Tea Party

 menaces sur obama Marie Brunerie  Un ex amen des quatre années du mandat Obama à travers l'émergence du Tea Party et des défis proposés par l'aile conservatrice du parti républicain. Un récit informé et construit mais désespérément conventionnel. Obama c'est le "bon", Romney, le "truand", les Républicains et sympathisants des Tea Parties, tous des "brutes"! Marie Brunerie l'auteur de l'ouvrage est normalienne et agrégé d'anglais. Elle est aussi un parfait avatar de la pensée unique.

 Menaces sur Obama, l'Amérique conservatrice à la conquète de la Maison Blanche, Parution le 15 octobre 2012, Robert laffont, 296 pages, 21 euros.

 

 

15 Février 2012: Les Présidents Américains  

Les présidents américains  Depuis 225 ans, de George Washington à Barack obama, les présidents des Etats-Unis ont marqué de leur empreinte les institutions et leur époque. Mais qu'il y a-t-il vraiment de commun entre le premier d'entre-eux, qui mettait ses compatriotes en garde contre des "alliances compromettantes" et celui de 2012, désigné prix Nobel de la paix à peine élu et dont le monde entier a suivi la campagne? André Kaspi, professeur émérité d'histoire américaine à la Sorbonne et Hélène Harter, professeur d'histoire contemporaine à Rennes, passent en revue les locataires de la Maison Blanche en même temps qu'ils examinent l'expansion des pouvoirs liés à la présidence américaine. Un livre qui revient sur le fond, comme sur le déroulement de l'élection présidentielle aux Etats-Unis.

Les Présidents Américains, de Washington à Obama, André Kaspi & Hélène Harter, Tallandier, 268 pages, 18,90 euros.

 

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