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France-Amérique le blog de Gérald Olivier
11 août 2022

Raid sur Mar-A-Lago : Comment l’Amérique est devenue une république bananière

 Donald Trump Mar a lago raided

Un événement sans précédent s’est produit aux Etats-Unis. La résidence d’un ancien président, en l’occurrence Donald Trump, a été perquisitionnée par le FBI. Près de quarante agents armés ont débarqué chez lui à Mar-A-Lago, en Floride, à l’aube, le 8 août et ont fouillé de fond en comble (la perquisition a duré neuf heures) son bureau personnel, fracturant même son coffre-fort….

Donald Trump Mar a Lago

Jamais depuis que les Etats-Unis existent un tel événement ne s’était produit. Même aux pires heures de l’histoire nationale. Ni pendant la guerre civile, ni pendant la prohibition, ni sous le « maccarthysme » des années 1950... Jamais !

Pour perquisitionner de la sorte la maison de n’importe quel citoyen américain, il faut un mandat de perquisition, détaillant la justification du raid, les documents recherchés, les raisons laissant penser que ces documents sont à cet endroit et surtout les raisons justifiant une démarche aussi violente et intrusive (la crainte par exemple que la personne visée ne s’enfuit avec les documents ou ne les fasse disparaître) ! Ce mandat doit être visé, approuvé et signé par un juge fédéral local.

Donald Trump Mar A Lago raid

Personne n’est au-dessus (ou au-dessous) de la loi, mais si la personne visée est un ancien président, qui plus est toujours actif en politique, et candidat probable à la prochaine élection présidentielle, le motif justifiant un tel raid, ne peut être que d’une importance majeure. Impliquant peut-être la sécurité nationale ? Le crime imputé (et il doit s’agir d’un « crime », pas d’un simple « délit ») doit être à la hauteur de la méthode utilisée et les éléments de preuves réunis contre la personne visée suffisamment puissants pour passer outre toutes les autres options. Une perquisition de cette sorte ne peut intervenir que quand tous les autres moyens de recouvrement de documents ont déjà été épuisés et il va sans dire qu’elle ne peut être menée sans avoir été approuvée par les plus hautes instances judiciaires…

Pour l’heure (72 heures après le raid) ni le FBI, ni le ministère de la Justice n’ont communiqué ces informations. Le flou règne donc sur les justifications d’une action aussi radicale. Et cela est extrêmement préjudiciable dans un pays qui se réclame de l’état de droit et se targue même d’être la première démocratie au monde… Car le gouvernement en place vient de s’attaquer à un citoyen, qui est un opposant politique majeur, et n’a fourni aucune justification valable pour cette action. Même la pire république bananière aurait fourni un prétexte. Là, même pas ! l’Etat fait ce qu’il veut, comme il veut. C’est d’ailleurs ce qu’un des agents du FBI aurait dit aux proches de Donald Trump présents lors du raid « Nous pouvons faire ce que nous voulons. »

FBI Raid

On sait seulement, par les avocats de Donald Trump, que le mandat de perquisition était scellé, donc secret ! Et qu’il a été signé par un juge nommé Bruce Reinhart, qui fut l’avocat des employés du financier et délinquant sexuel Jeffrey Epstein, et qui a soutenu financièrement Barack Obama.

On sait aussi que Donald Trump était en discussion avec les Archives Nationales concernant la restitution de documents « classifiés ». Les Archives Nationales en avaient récupéré certains, mais avait déposé une plainte auprès du ministère de la justice pour en récupérer d’autres. L’affaire suivait son cours. Elle était mineure. Les litiges entre les Archives Nationales et les fonctionnaires du gouvernement sont pléthore. Barack Obama, Hillary Clinton et d’autres ont été en leurs temps rappelés à l’ordre pour des motifs comparables. Cela n'a jamais justifié le moindre raid du FBI.

FBI agent raid

Les médias bienpensants ont donc interprété ce raid comme « la preuve » que l’heure était grave pour Donald Trump. Le gouvernement n’aurait pas mené une telle action sans motif valable. De là à voir Trump en prison, certains s'en rejouissent déjà ! C’est la même logique qui avait dominé durant la fausse affaire de collusion avec la Russie. Mais les preuves ne sont jamais venues et l’affaire a fait pschitt.

En fait, tout porte à croire que ce raid répond à une autre logique. Il n’était pas motivé par la recherche de prétendus documents. Il s’agit là d’un prétexte.  D’ailleurs, quand une fouille dure neuf heures c’est que les enquêteurs ne savent pas ce qu’ils recherchent… Ils sont plutôt comme on dit « à la pêche ». Ils sont là pour emporter le plus de documents et voir après coup ce qu’ils pourront en tirer.

Donald Trump defiant

Du coup, ce raid prend une autre dimension. C’était en fait une démonstration de force. Une basse manœuvre d’intimidation. Cette descente du FBI avait pour but d’envoyer un message clair à Trump et à tous les Américains qui le soutiennent : l’Etat fédéral ne reculera devant rien, ni personne, pour mettre au pas celui qui ose le défier…

Evidemment l’Etat qui autoriserait un tel raid ne pourrait plus se proclamer démocratique. Il s’agirait d’un Etat totalitaire où les libertés individuelles sont bafouées, où le pouvoir en place décide de la loi et à qui elle s’applique, où les juges sont au service de ce pouvoir, et où le quatrième pouvoir, celui d’informer, a également été mis au pas, soit avec sa collaboration active par solidarité idéologique, soit en étant bâillonné de force, pour tuer dans l’œuf toute dissidence.

Donald Trump banned from social networks

De tels Etats ont existé ou existent encore. De l’URSS a la Corée du Nord, en passant par la Chine, Cuba, l’Iran, le Vénézuéla et pas mal d’Etats africains… Les Etats-Unis jusqu’à récemment n’en faisaient pas partie. A l’évidence cela a changé. Aujourd’hui tout indique que les Etats-Unis sont devenus une république bananière.  La justice est aux ordres. Elle applique un « deux poids, deux mesures » selon l’appartenance politique de l’accusé. Les médias dominants chantent ses louanges. Les réseaux sociaux se chargent de faire taire les opposants. Si ces derniers persistent, ils sont étiquetés « terroristes de l’intérieur », pourchassés et emprisonnés. Voilà les Etats-Unis de 2022.

Ce constat est partagé par des millions d’Américains. De l’homme de la rue aux plus hautes autorités, dont le gouverneur de Floride, Ron de Santis, figure montante de la politique américaine. «  Le raid sur Mar-A-Lago est la dernière escalade dans l’instrumentalisation des agences fédérales contre les opposants politiques. Tandis que Hunter Biden est traité avec des gants. République bananière, »  a-t-il écrit dans un tweet vengeur.

Ron De Santis

Il faut dire que le FBI et sa maison mère, le département de la justice, n’en sont plus à une incartade près. Depuis l’émergence de Donald Trump sur la scène politique américaine, en 2015, ils ne cessent de le harceler, lui et ses soutiens, alors que l’Amérique bienpensante est épargnée lorsqu’elle viole la loi, voire cajolée, choyée et même encouragée.

Bref rappel et retour en arrière.

Le FBI est une agence fédérale dont l’origine remonte aux années 1920. Ses initiales signifient « Federal Bureau of Investigation ». Sa fonction est de traquer les criminels pour les amener devant la justice. Sa spécificité est de pourvoir passer outre les limites des Etats. Son créateur fut Jay Edgar Hoover qui en fut également le premier directeur  de 1935 à sa mort en 1972.

Jay Edgar Hoover

Techniquement le FBI est une agence indépendante et politiquement neutre. D’ailleurs, son directeur est nommé par le président des Etats-Unis, et son mandat dure dix ans, deux fois et demie la durée d’un mandat présidentiel, assurant au titulaire du poste de servir sous plusieurs présidents, parfois de partis opposés. Le président garde le privilège de pouvoir licencier ce directeur mais, dans les textes, le FBI est censé assurer la continuité de la justice, au-delà des divergences partisanes.

Le directeur actuel du FBI s’appelle Christopher Wray. Il a 56 ans et a été nommé par Donald Trump en 2017 en remplacement de James Comey, nommé par Barack Obama en 2013 et contraint de démissionner.

Christopher Wray FBI chief

Concrètement, le FBI est le bras armé du ministère de la justice. Ses agents sont des fonctionnaires.  Le ministère de la justice n’est pas neutre.  A sa tête on trouve un ministre appelé « Attorney General », nommé par le président et servant à sa guise. Le président John Kennedy, en 1961, avait nommé son frère Robert à ce poste, la seule personne en qui il avait une confiance totale… Le titulaire actuel s’appelle Merrick Garland, c’est un magistrat de 70 ans, originaire de Chicago, comme Barack Obama, que ce dernier avait tenté de placer à la Cour Suprême en 2016, se heurtant à l’opposition du Sénat républicain qui n’avait jamais confirmé la nomination…  Merrick Garland est ancré à gauche, c’est un défenseur de la culture « woke », un partisan du pouvoir syndical , obsédé par le suprémacisme blanc. C’est un adversaire farouche des Républicains, envers qui il a une revanche à prendre pour sa non-confirmation en 2016. Il a le plus profond mépris pour Donald Trump qu’il considère comme un parvenu autoritaire et dangereux….

Merrick Garland

Le FBI a toujours eu sa part d’ombre. Pendant la Guerre Froide, cette agence a surveillé de manière routinière, et parfaitement illégale, un certain nombre de citoyens américains. Des personnages politiques, mais aussi des vedettes de cinéma ou de la musique (Groucho Marx -peut-être à cause de son nom ?- Elvis Presley, John Lennon, Jane Fonda, etc). Dans les années soixante l’agence se focalisa sur les figures dites « subversives »  comme Martin Luther King, ou Malcolm X, des membres des Black Panthers ou des Weathermen, deux organisations radicales revendiquant la lutte armée.  Le Ku klux Klan était également dans son viseur.  Dans les années 1980 il fut révélé que plus de huit mille Américains avaient été, à un moment ou un autre, mis sur écoute par le FBI.

Le FBI bénéficie d’une culture de l’impunité. Aucun de ses agents n’a jamais été poursuivi pour avoir fait usage d’une arme à feu contre des personnes innocentes. Même si parmi les plus de cent cinquante personnes tuées par le FBI depuis sa création, l’agence a reconnu quelques bavures…  

C’était hier.  Ceux qui pensent que cette époque est révolue se trompent… Car depuis cinq ans, le FBI semble s’être affranchi de tout limite dans la poursuite de ceux qu’il considère comme les ennemis de l’Etat, et la protection des « gentils ».  

Hillary-clinton-blackberry

Juillet 2016, Hillary Clinton, ancienne secrétaire d’Etat, est mise en cause pour avoir utilisé un serveur privé pour ses communications professionnelles et effacé plus de trente mille emails. Ses assistants ont délibérément détruit des téléphones portables pour rendre leur contenu inaccessible. Il s’agit là de violations graves des règles gouvernementales mettant en cause la sécurité nationale. Alors même qu’Hillary Clinton brigue alors la Maison Blanche. Lorsque le rapport sur ses agissements paraît, le FBI, par la bouche de son directeur d’alors, James Comey, ne peut nier que la Secrétaire d’Etat a agi de manière « extrêmement négligente »,  mais il décide de ne pas engager de poursuites et l’exonère de toute sanction.

James-B-Comey-FBI-Director

Au même moment, le FBI met sur écoute plusieurs collaborateurs de Donald Trump, alors lui aussi candidat à l’élection présidentielle, pour des soupçons de collusion avec la Russie. Pour justifier ces écoutes le FBI cite un rapport – le dossier Steele – qu’il sait être un faux concocté à la demande du parti démocrate et d’Hillary Clinton pour nuire à Donald Trump.  Pire, le FBI falsifie certains documents pour obtenir qu’un juge autorise les écoutes. Le coupable de la falsification sera démasqué et renvoyé deux ans plus tard.

Au sein du FBI plusieurs agents se lient pour manipuler les médias et l’opinion publique afin d’empêcher Trump de remporter l’élection. Violation patente de la neutralité politique dont se targue l’agence.

Michael_T_Flynn

Après la victoire de Donald Trump en novembre 2016, le FBI maintient son enquête sur une possible collusion avec la Russie, tout en sachant qu’il s’agit de pures élucubrations.  Deux agents utilisent le prétexte de l’enquête pour interroger le général Michael Flynn, conseiller à la sécurité nationale désigné du président Trump, et le piéger. Ils obtiennent de lui un parjure qui l’oblige à quitter sa fonction. Après coup il apparaitra que le président Obama, et son vice-président d’alors, Joe Biden, ont tous les deux approuvé la poursuite de l’enquête, alors même qu’ils avaient été informés qu’elle était sans fondement.

Sous la pression des médias et du Congrès, le ministre de la Justice d’alors nomme un procureur spécial, Robert Mueller, lui-même ancien directeur du FBI, pour enquêter sur cette supposée collusion avec la Russie. L’affaire va envenimer les deux premières années de la présidence de Donald Trump et déboucher sur une exonération totale du président et de son entourage.

Robert Mueller and Kremlingate targets

Néanmoins dans le cours de l’enquête le FBI va mener plusieurs raids – identiques à celui de Mar-A-Lago – contre les proches de Donald Trump, dont ses deux avocats, Michael Cohen et Rudy Giuliani, Paul Manafort, qui fut brièvement son directeur de campagne, ainsi que Roger Stone, un vieil activiste du parti Républicain, ami de Donald Trump. A cette occasion le FBI préviendra CNN à l’avance, et le raid sera retransmis en direct à la télévision pour que l’Amérique entière soit témoin de la puissance de l’agence : « FBI ! Open the door… »

Roger Stone 1

Dans le même temps, le fils de Joe Biden, Hunter Biden, est mis en cause pour ses relations d’affaire, cette fois bien réelles, avec des dignitaires ukrainiens, russes et même chinois. Hunter Biden a profité du prestige et de la position de son père, vice-président de 2009 à 2017, pour se faire grassement rétribuer par des firmes étrangères. Il a accumulé des millions de dollars et ce faisant a peut-être compromis la sécurité nationale. Mais le FBI ferme les yeux et le département de la Justice aussi.

Hunter Biden son of VP Joe Biden

Lorsqu’en octobre 2020, à quelques semaines de l’élection présidentielle, un  ordinateur ayant appartenu à Hunter Biden et contenant des milliers d’informations extrêmement sensibles est découvert, le ministère de la Justice refuse toujours d’ouvrir une enquête. Il prétend que l’ordinateur est un faux. L’information est reprise en masse par tous les médias dominants du New York Times à CNN qui dénoncent une « désinformation russe ». D’anciens officiers du renseignement se portent garants pour confirmer qu’il s’agit de désinformation. L’affaire est étouffée. Quand le New York Post, quotidien conservateur, apporte la preuve que l’ordinateur est bien réel et contient des informations qui mettent gravement en cause le fils de l’ancien vice -président, le journal est censuré, ses comptes sur les réseaux sociaux suspendus.

Hunter Biden scandal New York Post 1

A l’évidence l’enjeu était trop important. L’affaire aurait ruiné les chances de victoire de Joe Biden. L’appareil d’Etat a donc fait corps. Au diable la démocratie, la justice et l’équité.

Le fils Biden a commis bien d’autres délits : consommation de crack,  relations sexuelles tarifées, et il s’est procuré une arme à feu illégalement, qu’il a inopinément oubliée dans la poubelle d’un fast-food. Néanmoins il n’a jamais été poursuivi. A ce jour le domicile d’Hunter Biden n’a jamais été perquisitionné.

Joe & Hunter Biden 4

On a également appris depuis que Joe Biden, désormais président des Etats-Unis, a menti à plusieurs reprises, y compris devant des millions d’Américains lors des débats présidentiels de la campagne électorale de 2020, sur sa connaissance des agissements de son fils. Mais il n’a jamais été inquiété. Pour lui, pas d’enquête, pas de procès en destitution pour parjure. Il appartient au camp du bien. Il en est même le chef, ou la marionnette !

Joe Biden struggling

Aujourd’hui la réputation du FBI est au plus bas dans l’opinion américaine. Moins d'un Républicain sur quatre, un Indépendant sur trois, et à peine plus d’un Démocrate sur deux lui font confiance. Le raid sur Mar-A-Lago n’a rien arrangé. 

La question est de savoir combien de temps les Américains vont supporter ces abus.

Pour la moitié d’entre eux, il ne fait aucun doute que le gouvernement démocrate est entré en guerre contre tous les citoyens qui soutiennent Donald Trump et que ce gouvernement, soutenu par les médias, la justice et les élites fortunés d’Hollywood et de l’industrie high-tech, sacrifiera les libertés et la démocratie pour se maintenir au pouvoir. D’ailleurs pour eux, cet appareil d’Etat a bel et bien volé l’élection présidentielle de 2020…

Donald Trump supporters 2024

Comme le dit Donald Trump dans l’un de ses messages de campagne « ce n’est pas après moi qu’ils en ont, c’est après vous.  Mais comme je les gêne, c’est moi qu’ils veulent détruire d’abord. »

 

 

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Commentaires
S
Merci pour cette synthèse. Dommage qu'il y ait un certain nombre de coquilles, allant de fautes d'orthographe jusqu'à l'utilisation de l'expression impropre de 'réseaux sociaux' au lieu de 'médias sociaux'.
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G
Merci à vous de les lire et de les apprécier!
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B
Un grand MERCI à vous Gérald Olivier pour tous vos articles de fond de très haute tenue! Vive Trump! Vive la France! Vive la Liberté!
Répondre
P
ils fouillent et cherchent on ne sait quoi car ils ont PEUR.<br /> <br /> Peur de quoi ? Peur pourquoi ? <br /> <br /> Ils essaient toutes les méthodes les plus basses et les plus illégales pour discréditer Donald Trump, futur candidat aux prochaines élections.
Répondre
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