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France-Amérique le blog de Gérald Olivier
21 février 2024

Etats-Unis, Immigration clandestine : Comment les Démocrates ont trahi l’Amérique (1ere partie)

 Première partie : L’Histoire

immigration the changing face of Amerca

 Ces derniers jours aux Etats-Unis, une loi sur l’immigration clandestine a été présentée devant le Congrès et immédiatement rejetée par les Républicains comme trop favorable aux migrants; le gouverneur du Texas et la Maison Blanche ont engagé un bras de fer sur la sécurité de la frontière sud des Etats-Unis ; un policier de New York a été tabassé par des migrants clandestins, qui, à peine interpellés, ont été remis en liberté ; enfin le secrétaire à la sécurité intérieure, en charge de l’immigration, Alejandro Mayorkas, a été destitué (« impeached ») par la Chambre des Représentants pour de multiples manquements à ses obligations constitutionnelles.

Alejandro Mayorkas

 La question de l’immigration clandestine est au cœur de l’actualité américaine et constitue un thème majeur de la campagne présidentielle.

 La précision « clandestine » est importante. Le débat porte sur l’immigration illégale et non pas sur l’immigration dans son ensemble. Ce qui pose problème ce ne sont pas les étrangers qui passent par les canaux officiels pour s’installer aux Etats-Unis et devenir citoyens américains, mais les millions de gens qui violent la souveraineté des Etats-Unis pour entrer sans autorisation et rester, illégalement, sur le sol américain.

immigration swearing in ceremony

 Sur cette question, les deux principaux partis sont aux antipodes. Les Républicains veulent stopper net le flot des immigrants clandestins. Ils réclament une frontière rendue physiquement infranchissable, des moyens renforcés pour les gardes-frontières, et pour les Etats frontaliers. Les Démocrates veulent au contraire gérer le flot. Ils se satisfont d’une frontière passoire, encouragent même les migrants à la franchir, et se soucient tout au plus de comment mieux les accueillir.

 Ce ne fut pas toujours le cas. Il y eut un temps, pas si lointain, où Républicains et Démocrates partageaient une même opposition à l’immigration clandestine. Les Républicains n’ont pas changé de position. Les Démocrates, par contre, ont opéré un virage à 180 degrés. Ce volte-face est à l’origine de la crise migratoire  sans précédent que traversent aujourd’hui les Etats-Unis. Une crise qui menace jusqu’à la cohésion du pays.

Joe Biden pro illegal immigrant president

 A partir de 2016 et l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche, les Démocrates ont embrassé une immigration clandestine massive pour transformer radicalement le visage de Amérique et s’assurer une emprise perpétuelle sur le pouvoir.  Quitte à mettre en péril l’existence même de l’expérimentation américaine.

 Voici le récit de la plus haute trahison des intérêts du peuple américain, par la gauche américaine. Car comment qualifier une politique qui profite à des étrangers, aux dépens de ses propres citoyens, sinon par le mot de « trahison » ?

 Histoire

 Pendant l’essentiel des deux premiers siècles de la république américaine, l’immigration clandestine ne fut pas un problème. De 1776 à 1965, le flot de clandestins fut limité, voire inexistant, et la question ne fut pas un enjeu politique. Les Etats-Unis sont une «  nation d’immigrants » , certes, mais d’immigrants légaux. C’est-à-dire de personnes entrées sur le territoire américain en respectant les règles et avec l’accord des autorités fédérales. Des dizaines de millions d’Américains ont des ancêtres qui sont passés par Ellis Island, une petite île du port de New York, ayant servi de sas d’entrée (et parfois de rejet) aux Etats-Unis de 1890 à 1954. Aujourd’hui l’île abrite un musée de l’immigration…

Immigration issue Ellis Island

 En 1965, tout a changé. La loi sur l’Immigration et la Nationalité - parfois appelée la loi Hart-Celler du nom de ses deux principaux sponsors au Sénat - mit fin au système des quotas, en place depuis 1924. Ce système limitait l’immigration légale pays par pays. Jugé discriminatoire envers les populations d’Europe du Sud et de l’Est et surtout d’Asie, ce système fut remplacé par une formule ouvrant les Etats-Unis aux postulants du monde entier, mais limitant le nombre d’entrée à 7% du total pour chaque pays. C’était trop peu pour le Mexique dont les ressortissants faisaient régulièrement le voyage vers le nord pour travailler comme ouvriers agricoles au Texas, en Californie et ailleurs au moment de la cueillette ou des récoltes. Du jour au lendemain ces travailleurs transfrontaliers se trouvèrent dans l’obligation de rester aux Etats-Unis, ou de franchir la frontière sans autorisation…

illegal-immigrants-in-the-us

 L’essor économique des Etats-Unis fonctionnant comme un appel d’air permanent sur les pays beaucoup plus pauvres, d’Amérique centrale et latine, ce fut le commencement d’un flot ininterrompu de candidats à l’immigration préférant venir incognito plutôt que d’attendre leur tour sur les interminables listes d’attente des services de l’immigration…

 En 1960, le nombre de clandestins interpellées par les gardes-frontières américains s’élevait à vingt mille. Dix ans plus tard, il était de deux cent mille. En 1980 ce flot était passé à sept cent mille pour atteindre un million par an à partir de 1983.

 Dès le milieu des années 1980, les Etats-Unis comptaient entre six et huit millions de clandestins sur leur territoire. Cette situation précipita le vote par le Congrès d’une première loi d’amnistie en 1986, sous la présidence de Ronald Reagan. L’idée était de régulariser les clandestins présents,  en échange d’un renforcement des contrôles à la frontière pour stopper tout nouvel arrivant et régler le problème une fois pour toute.

Immigration debate 2024 us-mexico-border-shelby-park-011224

 Malheureusement ce n’est pas ce qu’il advint. Les clandestins obtinrent un « chemin vers la citoyenneté » mais au lieu de se tarir, le flot de nouveaux candidats ne fit que se renforcer. La loi eut l’effet d’un appel d’air. La perspective d’une régularisation précipita des millions de nouveaux candidats à l’immigration. Jusqu’en 2010 le flot des clandestins est resté relativement constant, avec des pointes à 1,5 millions d’entrées par an et des baisses à sept cent mille. Les attentats du 11 septembre 2001 et la crise financière de 2008 furent suivis de baisses significatives des tentatives d’entrées clandestines.

 A partir de 2010 cependant le flot des migrants va baisser régulièrement pour tomber à quatre cent mille en 2020 dernière année de la présidence de Donald Trump. L’opposition républicaine au Congrès à toute nouvelle amnistie et les mesures restrictives imposées par l’administration Trump avaient fini par venir à bout des vocations.  Le problème avait été largement réglé.

 A partir de 2021, et de l’entrée de Joe Biden à la Maison Blanche, ce flot est reparti à la hausse pour atteindre les deux à trois millions d’entrées illégales en 2022 et plus encore en 2023.  En décembre 2023 le nombre des entrées de clandestins a dépassé les trois cent mille. Record absolu. La seule journée du 5 décembre 2023 vit 12 600 interpellations. Record également pour une journée.  

Immigrant caravan central America

 Cette explosion sans précédent est la conséquence des politiques mises en place par l’administration Biden. La crise migratoire est une crise délibérée, fomentée de toute pièce par les Démocrates au pouvoir. Parce qu’ils ont volontairement et méthodiquement détricoté les politiques de l’administration Trump.

 En 2015, Donald Trump, avait centré sa campagne présidentielle sur la lutte contre l’immigration clandestine, vue comme une atteinte à la souveraineté des Etats-Unis et un vecteur de criminalité. Trump réclamait un mur à la frontière et promettait de le construire s’il était élu.

 Dès sa prise de fonction en janvier 2017 Trump avait « fermé » les frontières à l’immigration légale en provenance de certains pays, notamment ceux du Moyen Orient, au nom de la lutte contre le terrorisme, et il avait institué par décrets des mesures restrictives pour tarir le flot des immigrants clandestins.

Donald Trump against illegal immigration

 Trois mesures dominaient.  La première était l’arrestation systématique, la détention et la déportation des clandestins interpellés. La seconde était l’obligation aux demandeurs d’asile politique de déposer leur demande et d’attendre son traitement par l’administration, en dehors du territoire américain. La troisième était l’embauche de vingt-six mille nouveaux gardes-frontières en quatre ans, soit une augmentation de 130% des effectifs de cette force.

 Trump avait aussi menacé le Mexique de tarifs douaniers prohibitifs sur l’ensemble de ses exportations aux Etats-Unis, s’il n’agissait pas pour empêcher les migrants de traverser son territoire impunément pour venir s’agglutiner à la frontière américaine.

 Quant au fameux mur, il avait eu toutes les peines du monde à le faire construire car le Congrès, contrôlé par les Démocrates à partir de 2018, refusait de lui octroyer les fonds nécessaires. A l’issue de son mandat, environ quatre cent cinquante miles de clôture avaient été ajoutées au six cent cinquante déjà existantes. Sur les deux mille miles que totalise la frontière mexicaine.

Illegal immigration 2

 Néanmoins, ces mesures s’étaient avérées efficaces. Les tentatives de passage avaient chuté. Les demandes d’asile politique aussi. Sachant que l’examen d’un dossier peut prendre cinq ans, les demandeurs étaient découragés d’avance.  

 Joe Biden a mis fin à toutes ces mesures dès son entrée en fonction. Par une série de décrets présidentiels (« executive orders ») signés à partir du 20 janvier 2021, Joe Biden a levé l’obligation aux demandeurs d’asile de rester hors des Etats-Unis pendant l’étude de leur dossier. La construction du mur a été stoppée net. Les mesures de regroupement familial ont été réinstituées. L’ordre de détenir et renvoyer au-delà de la frontière, les migrants interpellés a été levé et remplacé par l’ordre de les enregistrer puis de les relâcher sur le territoire américain.

Biden's border crisis 6

 Résultat, du jour au lendemain un flot massif d’immigrants s’est présenté à tous les points d’entrée sur le territoire, et même en dehors. Ce fut une ruée sans précédent. Alors qu’habituellement les clandestins cherchent à éviter les garde-frontières et à passer sans être vus ou attrapés, désormais ils allaient au-devant de ces gardes-frontières, sachant qu’ils seraient pris en charge et aidés avant d’être relâchés du côté Américain.

 Les services d’immigration et les services sociaux des Etats frontaliers furent instantanément saturés et dépassés. Avec pour conséquence de laisser rentrer les gens sans véritable vérification, de leur identité, de leur pays d’origine, de l’existence d’un casier judiciaire, ou pire de leur appartenance à des groupuscules terroristes. Un véritable chaos organisé pour lequel l’administration Biden a blamé… qui d’autre ? … Donald  Trump.

 Pourquoi ? Parce que Trump avait diminué ou supprimé les structures d’accueil, ayant pour ambition de résorber le flot des clandestins, pas de le pérenniser.

 

Fin de la première partie

 A suivre… Comment les Démocrates ont trahi l’Amérique,

 deuxième partie, L’Explication

 

 

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