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France-Amérique le blog de Gérald Olivier
7 juin 2013

En Librairie: La Franc Maçonnerie, Histoire et Dictionnaire

la Franc Maçonnerie

La Franc-maçonnerie fascine la France. Quand un grand hebdomadaire veut « booster » ses ventes, il fait sa couverture sur les francs-maçons. Le Point et l’Express sont coutumiers du fait. Et ça marche ! Les Français, et les Françaises sans doute aussi,  se ruent sur le numéro.  A la recherche de quelques secrets, ou révélations sensés mettre à jour les coulisses de la République, les réseaux d’influence,  et autres circuits financiers, sous le contrôle des « frères trois points », comme on surnomme les Françs-maçons…
Cette peinture, romantique et mystérieuse à souhait, n’a malheureusement pas grand-chose à voir avec la réalité de la franc-maçonnerie. Ni en France, ni ailleurs.
Car la Franc-maçonnerie n’est pas une quelconque antichambre du  pouvoir. C’est une quête personnelle et collective entreprise par quelques gentilshommes anglais au XVIIIe siècle, qui s’est répandue à travers l’Europe et le Nouveau Monde, et a pris mille visages différents.
C’est la première chose que l ‘on apprend à la lecture du volume "La Franc-maçonnerie, Histoire et Dictionnaire" que la collection Bouquins consacre au sujet, sous la direction de Jean Luc Maxence, lui-même initié à la Grande Loge de France en 1996.
Loin des clichés racoleurs voici un ouvrage à vocation pédagogique qui revient en détail à la fois sur l’histoire, non pas « de là » mais « des » maçonneries, sur l’imaginaire et la symbolique liés à cette approche de la spiritualité, sur la place de l’ésotérisme dans l’univers maçonnique, ainsi que sur la signification d’une démarche initiatique.

Construction_de_cathédrales_au_Moyen_Âge-Artisanat_médiéval
La Maçonnerie fut « opérative » avant de devenir « spéculative ». C’est-à-dire qu’il y eut au Moyen Âge des vrais maçons qui mirent leur talent et leur volonté à construire des cathédrales. On distinguait parmi eux des « Maîtres », des « Compagnons » et des « Apprentis ». Leurs guildes étaient organisées selon des règles codifiées. Leurs savoirs étaient transmis oralement, et n’avaient d’autre finalité que d’ériger des « chefs d’œuvre » à la gloire de Dieu. Au siècle des Lumières, une bourgeoisie éclairée souhaita émuler l’œuvre des maçons et s’organisa selon le même modèle pour bâtir non plus des cathédrales de pierre mais un « temple intérieur », toujours à la gloire de dieu. Un pasteur, du nom d’Anderson, mit sur papier les « Constitutions » de cette nouvelle maçonnerie en 1723 et le mouvement n’a cessé d’égrainer depuis.
Il s’est répandu en France, dans les milieux « jacobites », c'est àdire auprès de ces réfugiés écossais partisans d’une restauration de la dynastie des Stuarts sur le trône d’Angleterre et d’Ecosse; il a connu un formidable essor dans les colonies britanniques du Nouveau Monde au point que ses idéaux ne furent pas absents de la volonté d’émancipation et d’indépendance de Pères Fondateurs des Etats-Unis; puis il est revenu en Europe, où il a eu une influence non négligeable  sur les mouvements nationalistes,  réformistes et laïques de la seconde moitié du XIXe siècle…

George Washington Mason 2
Les codes sont devenus des « rites » et se sont eux-mêmes multipliés : Rite Ecossais Ancien et Accepté, le plus répandu dans le monde, Rite York, le plus pratiqué aux Etats-Unis,  Rite Français, pratiqué dans sa version la plus laïque au Grand Orient de France, et dans une version « moderne » plus traditionnelle à la Grande Loge Nationale Française…
Aujourd’hui ces jours glorieux sont bien loin. En France la maçonnerie s’est divisée en une multitude de groupuscules aux noms obscurs, renonçant au passage aux règles fondatrices, dont la croyance en Dieu, appelé « Grand Architecte de l’Univers »…
La maçonnerie a-t-elle encore un sens au XXI siècle ? Elle qui ne s’occupe plus ni de bâtir des cathédrales, ni des temples intérieurs, ni même d’abolir l’esclavage pour instituer la fraternité et l’égalité universelles, mais de gagner de l’argent dans des affaires minables ou de promouvoir le mariage homosexuel comme dernière frontière de la modernité… ?
Les nombreuses contributions de qualité de ce volume, de René Guénon à Michel Maffesoli, en passant par René Dachez, permettront de se faire son idée. Mais, au fil des pages, il apparaît qu’au sein de la Maçonnerie, qui a des secrets, mais qui n’est pas secrète, et qui est tout l’inverse d’une secte puisqu’il est difficile d’y entrer et facile d’en sortir, il est encore des maçons motivés par une quête spirituelle qu’ils souhaitent non dogmatique. Ceux-là auront réponse à la question.

La Franc Maçonnerie, Histoire et Dictionnaire, sous la direction de Jean Luc Maxence, collection "Bouquins", 1216 pages , 32 euros

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