New York Climate Summit: La Politique du Changement Climatique est un Attrape-nigaud
Une nouvelle grand-messe du climat vient de se tenir à New York et les légions d’alarmistes ont déferlé dans les rues et sur les ondes pour faire ce qu’ils font toujours… sonner l’alarme!
En face d’eux une centaine de dirigeants se sont réunis à l’Onu pour faire également ce qu’ils font toujours… échanger de belles paroles. Et faire des promesses qui n’engageront que ceux qui les écoutent.
A la vérité, peu importe ! Le changement climatique est un de ces problèmes que les politiques seraient bien incapables de résoudre. Parce qu’il touche à des forces qui nous dépassent. Et parce que sa dénonciation n’est qu’un prétexte à la bonne vieille lutte des classes.
En fait, la politique du changement climatique est le grand attrape-nigaud du XXIe siècle. Dans ce débat tout est faux. Le consensus des « scientifiques », les projections catastrophiques sur l’avenir, les volontés d’agir des gouvernants, et les motivations des propagandistes auto-proclamés défenseurs de la planète. Mais il est politiquement incorrect de le dire. Cela vous expose à de violentes récriminations. Et cette chronique, aussi modeste soit-elle, n’y coupera sans doute pas.
Commençons par le constat. Il est double. Un, le climat se réchauffe. Deux, ce réchauffement est dû à l’accumulation des « gaz à effet de serre », dont le dioxyde de carbone (CO2), rejetés par les industries des pays développés. Il est donc urgent de réduire ces émissions pour préserver notre équilibre climatique.
Sur le premier point les scientifiques sont à peu près d’accord. Toutefois beaucoup d’entre eux assortissent leur constat de trois bémols, rarement répercutés auprès de l’opinion: un, que le climat change n’est pas nouveau ; deux l’incidence de l’activité industrielle sur ce changement est infime ; trois, il est impossible de dire ce qu’il en sera demain. En clair le réchauffement n’est pas le seul fait des activités humaines, et il n’est pas forcément irréversible.
Steve Koonin, qui fut sous-secrétaire aux questions scientifiques au sein du Département de l’Energie de l’administration Obama, et qui donc n’est pas à classer dans le groupe des « climato-sceptiques », rappelait récemment dans le Wall Street Journal que « le climat change perpétuellement, il a changé par le passé, il changera à l’avenir. Les relevés historiques et géologiques montrent que des bouleversements climatiques se sont produits dans le passé, parfois en quelques décennies seulement. »
En clair, le climat peut évoluer sans que l’homme soit responsable de son évolution. Il existe une part de changement climatique qui est « naturelle » et une part de changement qui est « due à l’activité humaine ». Cela vaut aussi pour les gaz à effet de serre. Une part est produite naturellement. Ainsi le premier gaz à effet de serre dégagé par notre planète est la vapeur d’eau provenant des océans, qui recouvrent 70% de la surface du globe. Plus la température augmente, plus ces gaz sont présents dans l’atmosphère. Leur accumulation peut être, non pas la cause du réchauffement climatique, mais sa conséquence…
Quant à la part des activités humaines dans l’accumulation de ces gaz, Steve Koonin estime qu’elle représente l’équivalent de « 1% à 2% des gaz à effet de serre produits naturellement dans l’atmosphère».
Bref, toutes les émissions industrielles pourraient cesser demain 98% à 99% des gaz responsables de l’effet de serre continueraient à s’accumuler…
A partir de là, prédire sérieusement ce que sera le climat demain tient de la gageure. Mais tout le monde prétend néanmoins le faire. Les scénarios se multiplient présentant des variations ahurissantes. D’ici 2100, nous dit-on, la température augmentera de 2 à 6 degrés, et le niveau des océans s’élèvera de 18 cm à 1 mètre 20 ! Ces scénarios ont néanmoins un point commun. Ils sont tous catastrophiques. Effrayants. Pourquoi ? Parce que leur fonction n’est pas d’offrir une vision réaliste de l’avenir, mais de faire peur ! De faire peur pour pousser gouvernements et citoyens à agir! C’est une loi de base de la communication. Pour mobiliser un auditoire, il faut le faire rêver, ou lui faire peur. La peur fait recette…
On est néanmoins en droit de se mander pourquoi des prédictions présentées comme « scientifiques » varient à ce point. Et là l’explication est simple. Personne, dans la communauté climatologique internationale, n’utilise les mêmes données de base, ni ne mesure les mêmes choses. Steve Koonin relève ainsi que dans le rapport 2013 du GIEC (le Groupement d’Experts Intergouvernementaux sur l’Evolution du Climat), 55 modèles différents sont utilisés pour projeter l’évolution climatique et ses conséquences. Tant pis pour le fameux « consensus scientifique »…
Cette confusion organisée n’empêche pas certains de vouloir agir, et nos gouvernants de se sentir responsables. Mais là encore, si le problème est planétaire, tous les pays de la planète ne sont pas logés à la même enseigne. Car derrière les émissions de CO2, et derrière le recours aux combustibles fossiles riches en carbone (comme le charbon et le pétrole), il y a la question du développement. Un certain nombre de pays dits « émergents », dont la Chine, l’Inde et la Russie (respectivement 1er, 3e et 4e plus gros émetteurs de CO2 dans le monde) ont clairement fait le choix de privilégier leur développement, à la lutte contre le réchauffement climatique. La Chine a besoin d’une croissance forte pour préserver la paix sociale au sein de son milliard et demi d’habitants, et, aux yeux de Pékin, cette paix sociale est autrement plus importante quelques degrés Celsius gagnés ou perdus. D’ailleurs aucun de ces trois pays n’a dépêché son plus haut dirigeant à New York. Pas plus que le Canada ou l’Australie. Ces deux nations ont pourtant une forte sensibilité écologique. Mais leurs dirigeants sont gagnés par le «climato-sceptisicme» et ils n’ont pas plus envie que les autres de sacrifier leur croissance à des chimères.
Etrangement, l’absence de ces gros pollueurs des accords climatiques a longtemps été tolérée.
Le Protocole de Kyoto, conclu en 1997, et qui visait déjà à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, exonérait la Chine, l’Inde et quelques autres d’objectifs contraignants… On aurait pu s’attendre à ce que cette « exception climatique » ne déclenche la colère des écologistes. Après tout, elle tuait le protocole dans l’œuf. Pas du tout ! La vindicte populaire et médiatique fut entièrement dirigée contre… l’administration américaine! Pour son refus de ratifier le traité. Il se trouve qu’partir de 2001, le locataire de la Maison Blanche s’appelait George W. Bush, ennemi désigné des progressistes du monde entier.
Au passage, sans avoir ratifié Kyoto les Etats-Unis ont réduit leurs émissions de 10% entre 2005 et 2012. Ce qui en fait un des rares bons élèves de la planète. La Chine, devenue premier « émetteur » en 2008, a encore augmenté ses émissions de 4% en 2012.
Mais c’est la face cachée de l’engagement pour le climat. La grande cause planétaire du côté pile, cache, côté face, un combat contre le système capitaliste en général et la puissance américaine en particulier.
Et cela s’est encore vérifié dans les manifestations des 21 et 22 septembre. A New York, les slogans scandés étaient : « A bas le capitalisme », « Non au gaz de schiste », « Stop au nucléaire », « Arrêtez Monsanto », etc. Le carnaval costumé et bon enfant du dimanche, a été suivi le lundi par une manifestation plus dissipée donnant lieu à des dizaines d’interpellations… Ce rassemblement se déroulait à Wall Street, siège emblématique de la finance et du capitalisme, et se voulait un écho au mouvement « Occupy Wall Street » qui avait mobilisé l’extrême gauche américaine au plus fort de la crise.
N’en déplaise à Leonardo Di Caprio, superstar millionnaire, icone de la gauche-caviar, qui roule en voiture électrique, mais se déplace en jet privé, le réchauffement climatique n’est pas « un moment clé de l’histoire de l’humanité », mais une péripétie dans l’éternelle lutte entre riches et pauvres, entre « Haves » et « Have-Nots ». Le dernier livre de Naomi Klein, égérie de la cause anticapitaliste devenue millionnaire en dénonçant la mondialisation, s’intitule « Ca change tout, le capitalisme contre le climat ». Son message est simple, les riches pollueurs doivent payer, alors que les pauvres ont le droit de polluer, justement parce qu’ils sont pauvres… Le Global Carbon Project qui mesure les émissions de CO2 années après année indique dans son dernier rapport que les combustibles fossiles ont produit 36 milliards de tonnes de CO2 en 2013 et la déforestation, 39 milliards de tonnes. Soit trois milliards de tonnes de plus. Mais la déforestation touche les pays pauvres, elle est donc rarement dénoncée.