Culture & Cinéma

Le Cinéma policier français

Que serait le cinéma sans les films policiers? C'est le genre le plus populaire. Plébisicité par les spectateurs, mais aussi par les réalisateurs, qui ont tous voulu, au moins une fois, mettre en scène une histoire de gendarmes et de voleurs. Jean Ollé-Laprune, cinéphile qui a fait de Canal + un groupe à jamais lié au cinéma, a décidé de rendre hommage à ce genre, dans le cinéma français, à travers cent films réalisés entre 1901 et 2019.

Mais ce livre n'est pas une sélection des cent meilleurs films policiers français, c'est l'association d'un film et d'un metteur en scène. Le même nom n'apparait pas deux fois. Parti pris qui fait qu'Henri Verneuil est bien présent avec le Clan des Siciliens, mais Cent mille dollars au soleil ou Mélodie en sous-sol, deux films majeurs riches en scènes d'anthologie, sont absents de la sélection parce que dûs au même réalisateur. Jean Pierre Melville est là bien sûr, pour le Samouraï, mais pas pour le Cercle Rouge, ou le Doulos, également des classiques. CE parti pris fait que quelques metteurs en scène oubliés ont droit à leur petite page, tel Henri Bromberger pour identité judiciaire, sorti en 1951 ou Richard Pottier pour Ouvert contre X en 1952. Sinon les grand incontournables sont là, Le Corbeau de Clouzot, A bout de Souffle de Godard, Plein Soleil de René Clément, la Piscine de jacques Deray, le Boucher de Chabrol, Série noire d'Alain Corneau ou encore Divas de Jean Jacques Beneix. Sans surprise les années 1960-1970 sont les plus représentées. Et on notera une évolution du genre vers le policier social, inspiré de la vie dans les cités dans les années 2010, ainsi qu'une sélection moins rigoureuse sur les dernières années, qui laisse la place à des curiosités récentes comme Laissez bronzer les cadavres, ou la Proie.

Le livre se feuillette néanmoins comme un album souvenir, avec pour chaque film des anecdotes sur le tournage et les acteurs.

Le Cinéma Policier Français, cent films, cent réalisateurs , Jean Ollé-Laprune, Hugo & Cie, 240 pages, 300 photos, 24,90 €

Intégrale Hitchcock chez Taschen

« Le public doit toujours se rappeler du nom du réalisateur d’un film, disait Alfred Hitchcock. Les acteurs vont et viennent mais le nom du réalisateur doit rester graver dans la mémoire du public. » Le maitre du suspense sur grand écran aura réussi à mettre en pratique sa propre maxime au-delà de ses espérances. Son nom est irrémédiablement associé à l’âge d’or d’Hollywood et sa patte si identifiable qu’elle a même donné naissance à l' adjectif « hitchcockien », pour qualifier un film au suspense implacable et la construction minutieuse.

Certains des films de Sir Alfred sont devenus des « classiques », Rebecca, Psychose, Les Oiseaux, Fenêtre sur Cour, Sueurs Froides, ou encore La Mort aux Trousses.

D’autres, surtout les films muets de ses premières années, ne sont connus que de ses vrais fans, mais tous ont une touche qui les distingue et en fait des films identifiables comme des produits de M. Hitchcock. Un meurtre terrifiant, une femme blonde séduisante et froide, tantôt victime, tantôt prédatrice, un faux coupable qui doit se disculper et donc retrouver le véritalbe meurtrier, des assassins psychopates qui se cachent sous des traits anodins… Voilà les éléments d’un univers hitchcockien.

Taschen a eu la bonne idée de rééditer en un volume la filmographie complète du maître Alfred Hitchcock, avec une analyse de chacun de ses cinquante-trois opus et une myriade d’illustrations saisissantes. L’avantage de la photographie sur le film est qu’elle arrête l’image et autorise à se délecter de la direction d’acteurs.

A l’heure où les nouvelles générations se gavent de séries télévisées – écrites et réalisées en équipe selon des formules stéréotypées – et d’effet spéciaux toujours plus extravagants, on apprécie d’autant plus l'originalité, la simplicité et l’efficacité du style « hitchcock ».