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France-Amérique le blog de Gérald Olivier
30 juillet 2022

Etats-Unis : Et maintenant, une récession ! Où finira la chute de l’Amérique de Joe Biden ?

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Depuis l’entrée de Joe Biden à la Maison Blanche, l’Amérique n’a cessé de régresser. Energie, sécurité, criminalité, wokisme, immigration, inflation, déficits (commercial et budgétaire), rayonnement international, puissance militaire, etc,  tout, absolument tout, va plus mal que sous Donald Trump. Et tout ne cesse d’aller toujours plus mal. Et l’on se demande quand l’Amérique touchera le fond.

Certains ont pensé que l’invasion de l’Ukraine par la Russie, était ce fond. Ils ont pensé que Poutine avait senti les Etats-Unis de Joe Biden si faibles qu’il en avait conclu qu’il pouvait intervenir en toute impunité chez son voisin. C’était le 24 février 2022.

Mais depuis l’Amérique est tombée encore plus bas ! L’Amérique est entrée en récession. Tout augmente aux Etats-Unis, du gallon d’essence (+ 120% depuis janvier 2021) à la douzaine d’œufs (+15%). Tout sauf le PIB, (c’est-à-dire la richesse nationale) qui vient de se contracter pour deux trimestres consécutifs ! De janvier à mars 2022 l’économie américaine a rétréci de 1,6%. D’avril à juin elle reculé de  0,9% ! Ce sont les chiffres publiés par le département du Commerce. Rien ne peut être plus officiel.

Joe Biden U

Techniquement deux trimestres consécutifs de recul économique constituent une « récession » ! C’est la définition communément acceptée. Bien sûr à Washington et dans les médias dominants, tous se refusent à adopter un tel vocabulaire. La Maison Blanche nie tant qu’elle peut la réalité et les journalistes de CNN, de MSNBC  ou du New York Times multiplient les contorsions sémantiques pour éviter d’utiliser le terme.

Joe Biden a ainsi déclaré : "Les discussions vont aller bon train pour savoir si nous sommes en recession ou pas. Mais si vous regardez le marché de l’emploi, les dépenses des ménages, et les investissements d’entreprises, vous verrez des signes de progrès économiques.” Et de conclure “la réalité est que l’économie américaine est dans une phase de transition vers une économie stable et durable.” Cela s’appelle de la com !

Joe Biden struggling with his mask

Et personne ne croit, ou même n’écoute plus le président Biden. D’autant que ses propos sont démentis par son propre département du commerce.  Le Bureau d’analyse économique, qui dépend du département du Commerce, constate au contraire la baisse simultanée « des investissements privés, des investissements fonciers et des dépenses de l’Etat au niveau local, régional et fédéral ». Bref les ménages américains ont moins d’argent à leur disposition, parce que tout coûte plus cher,  et toute l’économie s’en ressent. Quant au marché de l’emploi, il reste largement en dessous de son niveau pré-covid.  Trois millions d’emplois ont été perdus depuis fin 2019. Le problème américain est moins le chômage que des entreprises qui ne trouvent pas les bons candidats à l’embauche. La réalité est là. L’Amérique de Joe Biden est un pays en recul, pour ne pas dire en déclin.

Et cette Amérique n’a qu’elle-même, ou ses dirigeants, à blâmer pour cette situation. Car la récession américaine n’est ni la conséquence du Covid, le virus chinois, ni la conséquence de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ou de la brutalité de Mohamed Ben Salman, prince héritier d’Arabie Saoudite, ou de tout autre événement extérieur aux Etats-Unis. Elle est la conséquence des politiques menées depuis dix-huit mois par Joe Biden et les démocrates radicaux qui l’ont porté au pouvoir.

Donald Trump departing

Cette récession est totalement induite. Elle aurait pu être évitée. Elle est le résultat prévisible, et d’ailleurs annoncé par certains, des décisions de l’administration Biden depuis le 21 janvier 2021. Donald Trump eut-il été réélu, les Etats-Unis de 2022 auraient un tout autre visage. Et le monde sans doute aussi !

S’il n’est pas possible de changer le passé (tout au plus certains peuvent-ils prétendre l’effacer ou le réécrire), il est possible de le remonter pour comprendre les mécanismes qui ont conduit l’Amérique dans cette chute sans fin, ce maelström pathétique du déclin délibéré.

Joe Biden signs executive orders

Tout commence le jour même de l’investiture de Joe Biden. Son discours devant le Capitole à peine terminé, Biden se précipite dans le bureau ovale, où l’attend une nuée de photographes. Là, tout sourire, il signe un décret présidentiel qui suspend la construction du « Keystone XL project », un pipeline reliant le Canada au Golfe du Mexique et devant acheminer des hydrocarbures destinés à la fois aux besoins énergétiques locaux et à l’exportation. Le geste est symbolique mais clair. L’ère des hydrocarbures est terminée. Contrairement à tous ses engagements de campagne, Joe Biden vient de déclarer la guerre au pétrole et au gaz, en particulier à ceux produits aux Etats-Unis. Raison de cette guerre ? Le réchauffement climatique. Biden veut diminuer drastiquement les émissions de CO2 aux Etats-Unis, et comme l’exploitation des hydrocarbures contribuent à ces émissions il a décidé de se passer des hydrocarbures ! Le fait que les Etats-Unis n’aient pas à leur disposition d’énergie de substitution fiable ne semble pas effleurer sa pensée.

Keystone XL -pipeline

Les industriels du secteur, eux, ont compris le message. Il est temps de désinvestir et de se tourner vers autre chose. Un champ gazeux ou pétrolifère représente un investissement sur plusieurs décennies. Il faut des années pour le mettre en production et beaucoup d’autres pour le rentabiliser. La question du réchauffement climatique n’étant pas près de disparaître, ces industriels réalisent qu’ils ont contre eux l’administration et les médias, donc l’opinion publique, et décident de limiter leurs pertes.  La production américaine de pétrole chute du jour au lendemain de 20%. Le pays qui venait de parvenir au seuil d’indépendance est contraint à nouveau de se tourner vers les marchés extérieurs. Cette demande conjuguée à la reprise mondiale post pandémie de covid provoque des tensions à la hausse sur les marchés. Avec une retombée immédiate sur le prix de l’essence à la pompe (très peu taxé aux Etats-Unis). Stable à moins de 2 dollars le gallon depuis dix ans, ce prix se remet à monter de manière spectaculaire.

Gas price out of control U

Les ménages américains s’en inquiètent. Ils roulent moins. Pires, les doutes sur l’avenir des  véhicules à essence provoquent une chute des ventes d’automobiles, neuves et d’occasion. Avec des retombées négatives tout du long de la chaine de production.

Nous sommes au printemps 2021. La pandémie de Covid-19 n’est pas encore tout à fait passée. Les vagues de virus se succèdent. De moins en moins léthales, mais toujours aussi contagieuses. Biden ne veut pas être en reste de Donald Trump qui a distribué plus de deux mille dollars aux ménages américains en 2020 pour compenser les pertes de revenue induites par la politique de confinement. Le confinement a été levé à peu près partout mais Biden n’en démord pas. Il veut lui aussi signer un chèque aux Américains. Cela va s’appeler le  American Rescue Plan et coûter 1,9 millier de milliards à l’Etat fédéral. Un argent que bien sûr le gouvernement américain n’a pas… mais qu’il peut « créer » par l’emprunt et en imprimant quelques milliers de milliards de « billets verts » (surnom du dollar) supplémentaires…

Covid relief checks 2

Bien évidement cette masse monétaire artificielle injectée dans le système va créer des pressions inflationnistes. Mais Biden et les Démocrates radicaux s’en fichent. La redistribution des revenus c’est eux. L’Etat nounou, c’est eux ! L’ère de l’argent gratuit, ils l’appellent de leurs vœux… D’ailleurs le plan, signé le 11 mars 2021 par Joe Biden, inclut la prolongation des allocations chômages exceptionnelles dues au covid, alors même que le marché du travail est déjà tendu et que de nombreux secteurs sont en manque de main d’œuvre.

Les résultats seront à la hauteur des prétentions. L’économie fait du sur place alors que les prix partent massivement à la hausse. L’Amérique ne produit pas assez pour satisfaire les dépenses de ménages soudain inondés de cash. Les moins ambitieux en profitent pour ne pas retourner au travail. Puisque l’Etat est prêt à les payer pour ne rien faire. Les entreprises qui souhaiteraient embaucher ne le peuvent pas. Les salaires augmentent et avec eux les coûts de production et les prix à la vente. Le premier cercle vicieux inflationniste se met en place à la faveur de la politique de la Maison Blanche. Or, l’inflation est comme un paquebot en haute mer. Une fois lancé, il est difficile de le faire ralentir ou virer de bord…

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Sur le coup, la Maison Blanche nie la réalité. Experts et représentants officiels de l’administration se succèdent pour parler d’une « inflation transitoire » (quel que soit le sens d’une telle expression). Pour eux, il ne s’agit que de tensions temporaires liées à la relance de l’économie.

Plutôt que de changer de politique, la Maison Blanche poursuit son agenda et s’emploie à faire voter par le Congrès un autre plan de dépenses, bien plus ambitieux, destiné à rénover les infrastructures américaines. Le plan s’appelle Build Back Better. Il porte sur dix ans, et doit coûter 3,5 milliers de milliards de dollars. Comme l’Etat n’a pas cet argent, ce plan sera financé par l’emprunt et de nouveaux impôts  - prélevés exclusivement sur les « riches », affirme la Maison Blanche, c’est-à-dire les ménages américains gagnant plus de 400 000 dollars par an.

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Les Républicains sont vent debout contre le projet de loi et certains démocrates aussi ! Beaucoup qualifient ce plan de suicide électoral. Comment justifier auprès de leurs électeurs trois mille milliards de dollars d’emprunts et d’impôts supplémentaires alors que la dette publique du pays approche les trente mille milliards et que les ménages américains sont déjà pénalisés par une inflation record ! Les élections de mi-mandat arrivant en novembre 2022, beaucoup d’élus démocrates craignent d’en faire les frais.

Résultat, le texte de loi est rejeté. Il doit être révisé à la baisse. L’économie ne parvient pas à redémarrer. Au contraire, des disruptions dans la chaîne d’approvisionnement créent des pénuries soudaines et sans précédent, sur certains produits. Les acteurs économiques s’inquiètent. La bourse, reflet de l’optimisme ou du pessimisme des investisseurs, accentue sa tendance baissière. Le Dow Jones, indice des principales valeurs américaines, qui était à 35 000 points en janvier 2021, à la fin du mandat de Donald Trump, s’affiche désormais à 30 000 points. Une baisse de 17%. Pour les ménages américains qui possèdent un portefeuille boursier, et dont les pensions de retraite son indexées sur le marché, cela constitue une perte de revenu immédiate et tangible.

Wall Street Bull or Bear market

Les tensions militaires entre la Russie et l’Ukraine, et leurs conséquences potentielles sur les marchés de l’énergie et des céréales, viennent s’ajouter à l’inquiétude ambiante. Sur la base de leurs renseignements, les Etats-Unis dénoncent publiquement le plan d’invasion des Russes. Mais ils échouent à empêcher Vladimir Poutine de passer à l’acte. Le 24 février 2022, quand la Russie envahit son voisin, les Etats-Unis et les pays de l’Otan votent des sanctions contre elle qui incluent un embargo sur ses exportations de pétrole (le gaz, essentiel à l’approvisionnement énergétique de l’Europe, est laissé de côté), avec pour conséquence immédiate une nouvelle envolée du prix de l’essence à la pompe.

Ukraine russian invasion 3

L’inflation aux Etats-Unis atteint alors son plus haut niveau depuis quarante ans. Elle s’établit à 9,1% en moyenne annuelle. Et plus personne ne parle « d’inflation transitoire ». Au contraire, elle risque de durer et de s’amplifier.  Il faut remonter aux années de la présidence de Jimmy Carter (1977 – 1981) et à l’embargo sur le pétrole iranien pour trouver un rythme de hausse des prix comparable. La Réserve Fédérale, instance régulatrice de la masse monétaire, aux Etats-Unis se décide à agir en faisant monter les taux d’intérêts. L’idée est de rendre l’argent plus cher, donc plus rare, et de désamorcer les pressions inflationnistes. Le contre-coup de ces mesures est un ralentissement immédiat de l’activité économique. Car l’argent cher rend aussi les emprunts et donc les investissements plus coûteux. Ce ralentissement se traduit par la baisse constatée du PIB américain sur les six derniers mois.

Joe Biden with Jimmy Carter

A trois mois des élections de mi-mandat – le scrutin se tiendra le mardi 8 novembre – Joe Biden et tous les communicants aux ordres de la Maison Blanche (ce qui inclut pas mal de journaliste officiellement impartiaux) se gardent bien de prononcer le mot de « récession ». Pour ne pas effrayer encore plus  les électeurs. Mais ceux-ci ne sont pas dupes.

Le moral des ménages est à son plus bas depuis l’arrivée des Démocrates à la Maison Blanche. La hausse des prix est visible dans tous les rayons des supermarchés et grands magasins américains (je rentre des Etats-Unis et je l’ai personnellement constaté). La crainte est désormais celle d’un retour de ce qu’on a appelé dans les années 1970 la « stagflation », mélange d’inflation et de stagnation économique.

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C’est le spectre évoqué par Steve Forbes, économiste, ancien candidat présidentiel et patron du magazine éponyme, dans un éditorial récent : « Les mesures de la Réserve Fédérale et du gouvernement n’empêcheront pas un retour aux jours sombres de la stagflation des années 1970, 1980… Combattre l’inflation en faisant augmenter le chômage n’est pas la solution. » Pour lui l’inflation actuelle est générée par une « offre limitée par les guerres, les pandémies, et les problèmes d’approvisionnements. » « Si l’administration Biden a aggravé le problème par sa politique inflationniste », elle peut soulager les tensions immédiatement en « libérant les forces de production », et ce en particulier dans le secteur pétrolier.

 

 

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