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France-Amérique le blog de Gérald Olivier
22 février 2024

Etats-Unis, Immigration clandestine : Comment les Démocrates ont trahi l’Amérique (2e partie)

 deuxième partie, L’Explication

Biden's border crisis 6

Au prétexte que le système migratoire américain était « cassé » et devait être revu de fond en comble les Démocrates ont préparé à partir de 2021 une nouvelle loi d’envergure dont le Congrès devait débattre. Kamala Harris, la vice-présidente s’est vue consacrée « Tsar de la frontière » … avec pour mission « d’aller aux racines du problème ». Une mission aussi vaste que vague autorisant la vice-présidente… à surtout ne rien faire. Ce qui a été largement le cas.

 En vérité le système migratoire américain n’était aucunement cassé. La réalité est que les Démocrates, sous l’influence de leur aile la plus radicale, ont abandonné les travailleurs américains au profit des travailleurs immigrés et embrassé l’idéal d’un monde sans frontières.

Illegal immigration 2024 border Crisis

 Jusqu’alors les Démocrates s’accordaient avec les Républicains pour condamner l’immigration clandestine. Parce qu’elle constitue une pression à la baisse sur les salaires des ouvriers non qualifiés, en mettant à la disposition des entreprises une main d’œuvre abondante, bon marché et malléable. Tous les économistes, même les plus à gauche,  le reconnaissent.

 Jusqu’à récemment, les Démocrates défendaient les droits et la syndicalisation des travailleurs de l’agriculture, dont beaucoup étaient des immigrants d’Amérique centrale. Leur représentant s’appelait Cesar Chavez, figure iconique de la gauche américaine, fondateur du syndicat des ouvriers agricoles (United Farm Workers Union), lui-même d’origine mexicaine et farouchement opposé à l’immigration clandestine.

Cesar Chavez 1

 Le parti Démocrate, parti des travailleurs et de la classe ouvrière, avait fait du combat contre l’immigration clandestine un pilier de son identité.  Le président Bill Clinton le rappelait d’ailleurs en 1995 dans son discours sur l’État de l’Union : « Les Américains s’interrogent sur l’entrée massive de personnes étrangères clandestines sur notre territoire. Ils prennent des emplois qui pourraient être occupés par des citoyens américains, ou des immigrants légaux. Ils font peser un poids sur les services sociaux que les citoyens américains doivent financer par leurs impôts... C'est la raison pour laquelle mon administration s'est attelées à mieux sécuriser nos frontières, à eùbaucher de nouveaux gardes-frontières; à déporter deux fois plus de criminels étrangers que par le passé; et i interdire tout bénéfice social aux étrangers clandestins.»

Bill Clinton against Illegal immigration

 Dix ans plus tard, en 2006, les élus Démocrates du Congrès, Barack Obama et Hillary Clinton en tête, votèrent pour la construction d’une « cloture »  à la frontière mexicaine. Le « Secure Fence Act » fut signé par le président Bush autorisant la construction de près de six cents milles de clôture le long de la frontière sud des Etats-Unis entre Pacifique et le golfe du Mexique.  

 Tout au long de son mandat, Barack Obama, ordonna la déportation de plusieurs centaines de milliers de clandestins chaque année de 2009 à 2016 avec un top de quatre cent mille en 2012. Ce qui d’ailleurs lui valut le surnom de « déportateur en chef » !

immigration Secure fence act of 2006 senators

 Tout cela a changé à l’instant où Trump est entré à la Maison Blanche.

 Tout comme Ronald Reagan avait bénéficié du soutien de « Démocrates » ayant tourné le dos à Jimmy Carter, Trump fut élu avec le soutien massif des travailleurs américains et de la petite classe moyenne provinciale, victime des délocalisations et de la désindustrialisation qui a tourné le dos au nouveau parti Démocrate voulu par Barack Obama et Hillary Clinton.

 Les Démocrates ont pris note de ce bouleversement électoral et pour remplacer ces électeurs perdus ils ont embrassé les nouveaux et futurs citoyens issus de l’immigration clandestine.  Dès lors, ils se sont concentrés sur le moyen d’offrir aux clandestins le fameux « chemin vers la citoyenneté » afin d’encourager leur venu en nombres toujours croissants. Au contraire des Républicains, qui ont toujours considéré que ce chemin existait déjà et passait par une immigration légale.

Donald Trump and the border wall

 A plusieurs reprises à partir de 2001, les Démocrates ont proposé de nouvelles lois pour légaliser la présence des millions de clandestins, notamment ceux arrivés quand ils étaient enfants. Qualifiés de « Dreamers », à la fois parce que le terme veut dire « rêveurs » et parce que leur sort était codifié dans un texte de loi appelé « Development, Relief and Education for Alien Minors » ou « DREAM » Act, ces jeunes sont devenus un enjeu politique.

 Les Démocrates ont pris leur parti, par progressisme et idéalisme. Les Républicains leur ont au contraire tourné le dos et ont refusé de leur venir en aide, voyant dans la loi la récompense d’une violation de la constitution, des lois du pays, et un affront à tous les immigrants respectueux du processus d’immigration légal. 

immigration DREAM act deferred

 Différents textes de loi prévoyant de légaliser la situation des Dreamers ont été successivement rejeté par le Congrès. Finalement , en 2011 Barack Obama a pris les choses à son compte en signant un décret en leur faveur. Ce décret fut attaqué en justice comme un abus du pouvoir présidentiel et invalidé en 2017 àl’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. Biden a réinstitué ce décret pour le voir aussitôt  invalidé à nouveau par un juge au motif qu’il est contraire à la Constitution américaine.

 Cette bataille a clairement établi la ligne de fracture entre Républicains et Démocrates sur l’immigration clandestine. D’un côté les Républicains qui privilégient le respect de la Constitution et les filières d’immigration légale. De l’autre les Démocrates qui acceptent la réalité du terrain,  et sont prêts à accorder la citoyenneté à tous les clandestins déjà présents sur le territoire. Avec la conviction que, devenus citoyens américains, ces ex-clandestins seront des électeurs démocrates à vie…

Immigration illegal aliens in sanctuary cities

 Dans le même temps, les stratégies de passage ont changé. L’immigration clandestine aux Etats-Unis est devenue une « industrie » gérée par les organisations humanitaires et les cartels. Les premiers agissent par idéologie. Les seconds pour l’argent. Mais le résultat est le même et le travail des uns bénéficient aux aspirations des autres.

 Les associations telles Peuples Sans frontières se chargent de réunir les candidats à l’immigration et à leur venir en aide jusqu’à la frontière. Les caravanes humaines organisées en 2018 et 2019 pour faire pression sur l’administration Trump étaient toutes le fait d’associations ayant pignon sur rue à Washington. Les initiatives privées se multiplient aussi. Selon une étude de l’Onu en  2021 le trafic d’immigrants rapporte 1,7 milliards de dollars par an aux pays d’Amérique Centrale.

 Les cartels se chargent aussi de faire franchir la frontière aux clandestins. Ils les transportent en voitures, camions, ou bus jusqu’à des points de passage précis et les lâchent dans la nature. Ils utilisent les clandestins pour faire entrer de la drogue aux Etats-Unis, notamment le fentanyl, fabriqué en Chine, expédié au Mexique et introduit et revendu aux Etats-Unis où il provoque des dizaines de milliers de morts par surdose tous les ans…  Le modus operandi est simple. Plusieurs centaines de migrants seront lâchés à un endroit particulier pour attirer et mobiliser les gardes-frontières, autorisant les « mules » (transporteurs de drogue) à passer par un autre endroit laissé à découvert par ces mêmes gardes-frontières mobilisés ailleurs…

immigration border fence, secure fence act 2006

 Longtemps la Californie et l’Arizona concentraient les points de passage. Aujourd’hui c’est le Texas qui est principalement visé. Cet Etat est au centre des Etats-Unis et permet un accès plus facile aux Etats de la côte Est. La frontière est plus proche du centre du Mexique. Le Rio Grande, fleuve qui marque la frontière est aisément franchissable, notamment en été. Enfin les gardes frontières sont comparativement moins nombreux qu’en Arizona ou en Californie. D’autant que Donald Trump n’a jamais obtenu les vingt-six mille nouveaux agents qu’il avait demandés. Le Congrès a refusé de payer.

 Le profil des clandestins a également changé.  Bien qu’ils continuent de passer par la frontière mexicaine, ils ne viennent plus seulement d’Amérique centrale mais du monde entier. Il y a parmi eux des Chinois, des Pakistanais, des Indiens des Bangladeshis, des Mauritaniens, des Nigériens, des Haïtiens, etc . L’Amérique centrale est devenu le « hub » de transition pour des immigrants du monde entier souhaitant rentrer aux Etats-Unis. Fin décembre un Boeing avec trois cents indiens en route pour le Nicaragua a été intercepté en France. A l’évidence le Nicaragua n’était pas la destination finales de ces migrants…

immigration Chinese immigrants

 Désormais ce ne sont plus seulement de jeunes adultes de sexe masculin qui tentent l’aventure mais de plus en plus des familles entières, avec des enfants en bas âge. Pour une raison simple. Les Etats-Unis n’ont pas de structures adaptées à la détention de familles entières. Donc quand des immigrants sont arrêtés « en famille » ils sont relâchés plus rapidement. Le problème est que les familles qui se présentent ne sont pas forcément de « vraies » familles. Un trafic d’êtres humains sans précédent a été mis en place par les cartels pour confier des enfants à des adultes qui ne sont pas leurs parents mais le prétendent auprès des autorités pour ensuite livrer les enfants à des structures d’accueil contrôlées par les cartels.

 L’un des plus gros scandales qui entachent la gestion migratoire de l’administration Biden est la « disparition » de 85 000 mineurs, rentrés sur le territoire américain depuis 2021, mais dont les autorités ont perdu la trace…

 Résultat, il y a aujourd’hui vingt-deux millions de clandestins vivant aux Etats-Unis. L’objectif des Démocrates est de leur octroyer aussi rapidement que possible la citoyenneté.

immigration when non citizen get the right to vote

 Et il ne fait aucun doute qu’ils y parviendront avec le temps. Or leur nombre représente trois fois la marge de victoire de Joe Biden à la présidentielle de 2020 au nombre de suffrages populaires.

 A défaut de régularisation, certaines municipalités américaines, comme New York et San Francisco, accordent déjà le droit de vote aux non-citoyens pour les élections locales. D’autres Etats ne s’embarrassent pas de vérifier la nationalité des électeurs lors des inscriptions sur les listes électorales. C’est le cas de la Californie. De sorte que les Américains se voient concurrencés et supplantés par des électeurs n’ayant même pas la nationalité américaine…

Donald TRump against illegal aliens

 Il se pourrait qu’en novembre prochain ces mêmes Américains finissent par se dire que trop c’est trop et réinstallent au pouvoir celui qui a fait vœux de les défendre coûte que coûte.

 

 

 

 

 

 

 

 

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