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France-Amérique le blog de Gérald Olivier
28 février 2015

Présidentielle 2016 : Républicains, à vos marques! (1ere partie)

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Mars 2015. Dans un an les Etats-Unis seront au cœur des primaires, ce fastidieux processus de désignation des candidats à l’élection présidentielle. Mais les candidats se positionnent dès à présent. Car pour être en tête du peloton en mars 2016, il faut se mettre à courir aujourd’hui. 
Côté démocrate, il n’y a guère de suspense. Hillary Clinton est archi-favorite pour l’emporter. C’est une figure connue et reconnue. Elle a accumulé un trésor de guerre considérable, (le plus gros budget jamais établi pour une campagne présidentielle, dont le coût pourrait dépasser deux milliards de dollars!). Et ses ambitions ont été mille fois exprimées. Seule manque sa déclaration de candidature officielle.  En l’absence de concurrence sérieuse elle viendra le plus tard possible, peut-être pas avant l’été. Hillary domine à ce point le terrain que personne n’ose la défier.  Seuls deux petits noms émergent parfois dans la presse américaine, celui de Jim Webb, ancien sénateur de Virginie et celui de Elisabeth Warren, sénatrice du Massachusetts. Personnalités honorables, mais qui n’ont pas sa stature.

Hillary Clinton 2016

Côté républicain par contre la course est grand ouverte et les candidats se bousculent au portillon. Ils étaient plus d’une douzaine au tout récent CPAC, « Conservative Political Action Conference », grand-messe des conservateurs américains et étape incontournable pour les candidats à la candidature. Le défilé des intervenants se lit comme une liste des partants pour la nomination républicaine : Chris Christie, Carly Fiorina, Ted Cruz, Bobby Jindal, Scott Walker, Sarah Palin, Newt Gingrich, Marco Rubio, Rick Perry, Rand Paul, Rick Santorum, Donald Trump et Jeb Bush (dans l’ordre de leur apparition à la tribune).
Treize personnalités donc. Un chiffre qui porte malheur! Pourtant le futur candidat du parti républicain est sans doute dans cette liste. Aussi peu inspirante soit elle ?
Voici en quelques mots qui ils, et elles, sont et quelles sont leurs chances de devenir celui, ou celle, qui représentera le parti de l’éléphant face à Hillary. 

CPAC 2015

Chris Christie est le gouverneur du New Jersey. Il a 52 ans. Elu en 2009, il a été largement réélu en 2013. C’est un poids lourd du parti. Au sens propre comme au sens figuré. Car Christie  a un sérieux problème d’embonpoint. Il a aussi un problème au sein du parti où il est perçu comme trop modéré. En 2012, quelques semaines avant le scrutin présidentiel, il s’était affiché avec Barack Obama pour saluer l’action du gouvernement après l’ouragan Sandy. Une démarche très mal accueillie alors par le camp Romney. Entre lui et la base, les tensions subsistent. Il y a du « mauvais sang »  (« bad blood ») comme  disent les Américains.

chris christie

Carly Fiorina ne vient pas du monde politique mais du milieu des affaires. Elle fut PDG de Hewlett-Packard, au début des années 2000 et avait fait de la marque le premier fabricant d’ordinateurs au monde. Elle a 60 ans et sa seule campagne politique est une vaine tentative pour devenir Sénateur de Californie en 2010. Elle est par définition une « outsider ». Parce que ses chances d’aller au bout sont minces. Et parce que son principal atout est justement d’être « extérieure » à un monde en mal de crédibilité.

carly fiorina

Ted Cruz est sénateur du Texas. Agé de 44 ans et élu en 2012, il n’en est qu’à l’aube de son premier mandat. Et pourtant il a déjà des ambitions nationales et sa renommée ne cesse de s’étendre. Cruz est à la fois hispanique (d’origine mexicaine), et un des représentants les plus écoutés du Tea Party,  l’aile « libertarienne » et anti-impôts du parti républicain. S’il n’est pas candidat en 2016, il faudra néanmoins compter avec lui à l’avenir.

ted cruz

Bobby Jindal est le gouverneur de la Louisiane. A 43 ans il fait aussi partie de la génération montante du parti. Né à Baton Rouge, de parents immigrés d’Inde, il a été élu gouverneur en 2007 à l’âge de 36 ans, et réélu en 2011. En 2008 John Mc Cain l’avait placé sur sa liste des possibles vice-présidents. Jindal est un conservateur classique. Catholique, il est opposé à l’avortement et au mariage gay. Fiscaliste, il souhaite éliminer aussi bien l’impôt sur le revenu que l’impôt sur les sociétés et dénonce régulièrement la menace que fait peser la dette fédérale sur l’avenir des Américains.

Bobby Jindal

Scott Walker est le gouverneur du Wisconsin, état rural et froid sur la rive ouest du lac Michigan. Il s’est fait un nom en 2012 lorsqu’il survécut à une tentative de « rappel » (recall) orchestrée par les syndicats après qu’il eut imposé d’importantes concessions salariales aux fonctionnaires de son Etat. Agé de 47 ans, il est régulièrement mentionné parmi les hommes susceptibles de remettre de l’ordre à Washington et dans le budget américain. Depuis le retrait (définitif ?) de Mitt Romney, Walker apparait régulièrement  dans les sondages parmi les trois candidats républicains les mieux placés pour 2016.

scott walker

Sarah Palin n’a plus besoin d’être présentée. Elle est passée instantanément de l’anonymat à la célébrité en 2008 quand John Mc Cain l’a choisie comme candidate à la vice-présidence. Son franc parler, et sa culture géopolitique  plus que limitée, lui ont valu les railleries de média. Mais ils lui ont aussi assuré une place de choix dans le cœur des républicains, surtout au sein de l’Amérique profonde. Elle n’a pas fait connaître ses intentions pour 2016, mais le candidat désigné, devra avoir son soutien pour rallier et motiver la base du parti.

SARAH-PALIN

Newt Gingrich est un semi-retraité de la politique. A 71 ans il serait le doyen des candidats, et le plus âgé des présidents s’il était élu… Leader de la majorité républicaine du Congrès dans les années 1990, il a quitté le Capitol en 1999 pour une carrière, beaucoup plus lucrative, de lobbyiste. Il continue néanmoins d’être actif au sein des cercles d’idées républicains.

newt-gingrich

Marco Rubio, est un autre des jeunes loups du parti. Âgé de 43 ans, sénateur de Floride, et d’origine cubaine, il a émergé en même temps que le Tea Party, devenant une des voix de cette réforme populiste contre l’establishment de Washington. Depuis qu’il a rejoint les bancs du Sénat, et couve des ambitions nationales, son discours s’est considérablement adouci. Il est vu comme un possible numéro 2  sur le ticket républicain.

Marco Rubio 2

Rick Perry, a été pendant quinze ans gouverneur du Texas, de 2000 à 2015. Elu au poste de lieutenant-gouverneur en 1998 il accéda à la marche supérieure en 2001 quand George W. Bush laissa le poste vacant pour entrer à la Maison Blanche. Il effectua ensuite trois mandats successifs. Candidat à la nomination républicaine en 2012, ses espoirs furent ruinés par une performance désastreuse lors d’un débat. Performance qui ne l’empêche pas de garder des ambitions. Ses chances d’emporter la nomination sont, cependant, limitées.

Rick Perry

Rand Paul est sénateur du Kentucky. A 51 ans, il forme avec Rubio et Cruz le trio des têtes d’affiche de demain. Beaucoup d’observateurs pensent que l’un de ces trois-là sera un jour président… Paul est le fils de Ron Paul, longtemps figure obscure de la politique, dont les positions libertariennes ont fini par rencontrer un écho favorable, notamment avec l’essor du Tea Party. Fidèle à la ligne du père, Rand Paul souhaite limiter les prérogatives de l’Etat fédéral, réduire sa taille en conséquence, ainsi que les finances publiques et les impôts. En même temps il recommande un désengagement massif des Etats-Unis de la scène internationale. Un retour à l’isolationnisme qui fut la norme jusqu’à la seconde guerre mondiale. La dangerosité du monde depuis que le président Obama a lui-même battu le rappel des troupes pourrait jouer contre lui en 2016.

Rand Paul

Rick Santorum, est un ancien sénateur de Pennsylvanie qui avait surpris en 2012 en finissant deuxième de la course à la nomination républicaine. Malgré des ressources financières très limitées il était parvenu à toucher l’électorat conservateur avec un message catholique traditionnaliste. Ses positions résonnent au sein de certains groupes de sympathisants notamment dans le sud et le midwest.  Sans être nécessairement capable d’emporter la nomination, Rick Santorum peut agir pour tirer le message de tous les candidats vers la droite.

rick-santorum


Donald Trump est le trublion du groupe. Homme d’affaires,  il a fait fortune dans l’hôtellerie et les casinos, forte personnalité du paysage audiovisuel américain, c’est un amuseur public qui a cherché à transformer son bagou et sa célébrité en capital politique. Il est brièvement entré dans la course à la nomination républicaine en 2012, et une nouvelle tentative est possible en 2016. Il demeure cependant le moins crédible des candidats potentiels.

Donald Trump


Jeb Bush, dernier des intervenants au CPAC, n’en est pas moins le favori actuel de la course. Favori au sens américain de « frontrunner ». Il fait la course en tête dans les sondages. En grande partie sur la célébrité de son nom de famille. C’est le fils de George Herbert Walker Bush, 41e président des Etats-Unis, et le  frère cadet de George W. Bush 43e président. Il fut gouverneur de Floride de 1999 à 2007, et donc en poste en 2000  lors de l’interminable décompte des voix entre George W. Bush et Al Gore, qui avait ouvert les portes de la Maison Blanche au premier.  Bush est l’homme de l’establishment. De par ses liens familiaux il dispose d’appuis importants au sein des bailleurs de fonds du parti.  Un atout considérable. Jeb Bush est incontournable parmi les candidats à la nomination s’il décide de poursuivre l’aventure.

Jeb Bush

La perspective d’un affrontement entre un candidat appelé Clinton et un autre appelé Bush est donc possible en novembre 2016. L'Amérique pourrait-elle se passionner pour un tel duel? Pas sûr! La complainte la plus fréquente de  l’électorat américain vis-à-vis du monde politique est que rien n’y change jamais. Or les noms de Bush et Clinton occupent l'avant scène politique depuis plus d'un quart de siècle. Le risque d'une telle bataille est que les Américains se détournent un peu plus du processus politique et, par là même, du monde. Alors même que les désordres et les menaces qui ont fait surface ces dernières années (Ukraine, ISIS, Syrie, Libye, Sahel, Nigéria, etc) ont rendu celui-ci plus dangereux qu'il ne l'a jamais été depuis 1945, et que le besoin d’Amérique se fait douloureusement ressentir.

hillary Clinton -2016

 

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