Anti-terrorisme: Un nouveau raid réussi pour les Navy Seals

La nouvelle a reçu très peu d’échos. On se demande pourquoi ? C’est une bonne nouvelle. Bonne pour l’Amérique, le Danemark et tous les partisans du monde libre. Et une mauvaise pour le terrorisme et toutes les formes de banditisme international.  Les médias n’aiment-ils que les mauvaises nouvelles… ?

Dans la nuit du mardi 24 au mercredi 25 janvier un commando de Navy Seals ("Sea, Air and Land", soit "Mer, Air et Terre") américains a délivré deux otages détenus en Somalie. Les otages, une femme américaine de 32 ans et un danois de 60 qui travaillaient pour une ONG, sont sains et saufs. Aucun Seal n’a été blessé. Les neuf ravisseurs ont été tués. « Ce raid est un message clair, a dit le président Obama, on ne peut pas attaquer impunément des citoyens américains dans le monde… L’Amérique sera très ferme avec tous ceux qui menacent son peuple. »

Ce raid réussi est important car la dernière intervention américaine en Somalie remontait à 1993. Elle s’était soldée par un échec douloureux et la mort de 18 rangers.  Il est important aussi comme modèle d’interventions à venir. Les Etats–Unis et l’Otan disposent, avec  leurs forces spéciales, de moyens techniques et d’une expertise supérieurs. Plutôt que de s’engager dans un aventureux « nation-building » et de transformer les soldats en assistants de l’Onu, il est plus logique de les utiliser pour ce qu’ils font de mieux : combattre.

Les deux occidentaux avaient été kidnappés au mois d’octobre dans le centre de la Somalie, une zone jusqu’alors inviolée par les pirates. Des négociations étaient en cours. Chaque libération étant négociée autour de 10 millions de dollars par les kidnappeurs. Mais les discussions piétinaient et l’état de santé de l’américaine s’est soudain détérioré. Les Américains ont décidé d’agir dimanche, le feu vert a été donné par Obama lui-même mardi matin, sachant que l’opération aurait lieu, àlors qu'il délivrerait son discours sur l’Etat de l’Union à Washington.

L’opération héliportée, a été menée depuis la nouvelle base américaine de Djibouti, Camp Lemonnier, jadis occupée par la Légion Etrangère.    Elle abrite environs 3500 GI’s,  affectés à l’opération « Liberté Immuable »  dans la Corne de l’Afrique. Les Seals appartenaient  à la même unité d’élite, le Seal Team Six, responsable pour  l’assaut contre Ben Laden en mai 2011. Parachutés à quelques kilomètres de leur cible, les Seals ont rallié le camp des ravisseurs à pied, les ont neutralisés et ont libéré les otages qui ont été  ensuite transférés en Allemagne.

Informé du succès de l’opération juste avant son discours, Obama a félicité Leon Panetta le secrétaire à la Défense « bon travail ce soir, bon travail ! »

La Somalie vit sans gouvernement depuis plus de vingt ans. Les prises d’otages, sur mer et désormais, sur terre, y sont devenues, le plus sûr moyen de s’enrichir et d’acheter des armes pour poursuivre une  guerre entre tribus rivales sous couvert de « djihad ».

 Les attaques sont passées de quelques  dizaines à plusieurs centaines chaque année (219 en 2010). Trois sur quatre échouent, les autres valent une belle récompense aux pirates. Parfois les choses tournent mal. En février 2010 quatre navigateurs américains avaient été tués lors de l’assaut contre leur yacht. Les opérations de protection mises en place, pour assurer la sécurité du commerce maritime dans les eaux du Golfe d’Aden, accès à la Mer Rouge et au Cana de Suez, coûtent plus de douze milliards de dollars par an. 

Un français est détenu en Somalie par des « shebab », combattants radicaux islamistes,   depuis 2009 et un autre américain a été capturé la semaine dernière.