Primaires Républicaines : Pourquoi la Floride est le plus important scrutin à ce jour !
La primaire de Floride qui se déroule ce mardi 31 janvier revêt une importance capitale. Et presque inattendue !
Son intérêt a en effet été relancé par le résultat de la primaire de Caroline du Sud. Alors qu’une victoire de Mitt Romney aurait entamé le suspense, la nette victoire de Newt Gingrich a démontré que « l’affaire n’était pas encore pliée ».
Voici les raisons de son importance :
La Floride est un « grand » Etat. Le premier de ce type à voter. Au contraire de l’Iowa et du New Hampshire, petits Etats ruraux, la Floride compte 19 millions d’habitants, c’est le 4e Etat le plus peuplé du pays. Les blancs non hispaniques ne représentent que 58% de la population, entourés de 22% d’hispaniques et latinos, de 16% de noirs et 2% d’Asiatiques. Une mixité représentative de l’ensemble de la population américaine aujourd’hui.
C’est un Etat très urbanisé. Quinze de ses villes comptent plus de cent mille habitants, dont Jacksonville au nord près d’un million, Miami cinq cent mille. Orlando au centre et Tampa à l’ouest, trois cent mille chacune. C’est aussi un Etat à la fois très jeune, comme tous les Etats à forte immigration, et très vieux, car il abrite une importante population de retraités. Traditionnellement ce dernier groupe vote en masse. Mais récemment on a vu les jeunes américains s’intéresser beaucoup plus à la politique qu’avant. D’où une participation importante attendue.
La Floride est aussi un "winner-take-all state" . Le candidat qui arrivera en tête « rafflera la mise » ; il se verra attribué l’ensemble des délégués en jeu. Soit 50. En fait moitié moins. Seulement 25, car pour punir les républicains de Floride d’avoir avancé illégalement la date de leur primaire, le comité national républicain, qui chapeaute le processus les a privés de la moitié de leurs délégués…Se cache ici un des enjeux cachés du scrutin, à savoir le calendrier des primaires. De nombreux électeurs, républicains autant que démocrates, se plaignent de ce que les « petits » Etats votent d’abord et en tirent une influence et une importance démesurées par rapport à leur poids démographique et économique…Du coup c'est à qui votera le plus tôt...
La Floride est enfin un « swing state ». Cela signifie que son vote oscille d’un camp à l’autre et peut ainsi déterminer l’issue d’une élection. En 2000 ce n’est qu’après le long et confus dépouillement des bulletins de Floride que Bush fut déclaré vainqueur de l’élection présidentielle. Actuellement les Républicains ont l’avantage sur les Démocrates, le choix du candidat pourrait donc être une indication de comment l’Etat votera en novembre…
Mais une indication, pas plus ! Car les sondages laissent entrevoir un choix radicalement différent en fonction du vainqueur. Romney est crédité de 48% des voix en Floride face à Obama en novembre s’il est le candidat républicain. Mais Gingrich de 41% seulement. A noter que ces deux scores reflètent la position des candidats au plan national.
Selon les derniers sondages Romney avait 5 points d’avance sur Gingrich, 36% contre 31%. Mais c’était avant que Herman Caïn ne se prononce en faveur de ce dernier.
Ce qui est acquis est qu’il n’y a déjà plus que deux candidats véritablement en lice. Ron Paul va continuer de batailler pour le segment « libertarien » et « isolationniste » du parti. Non parce qu’il espère gagner mais parce qu’il veut faire passer un message et qu’il a un « noyau dur » de partisans qui lui garantit 15% des voix, ou plus à chaque primaire. Pour Rick Santorum, les choses sont plus compliquées. La bataille des conservateurs a été remportée par Gingrich en Caroline du Sud. Il ne peut plus faire que de la figuration.