Primaires Républicaines : Suspense à Dixieland

Trois nouveaux scrutins au menu de ce mardi 13 mars dans le cadre des primaires républicaines : l’Alabama et le Mississippi organisent leurs « primaires », Hawaïï tient son "caucus". En jeu 119 délégués, dont 90 pour les seuls deux Etats du vieux sud.

C’est eux que l’on va regarder de près. Car leur vote reste indécis.

Nous sommes « in the heart of Dixie », au cœur du  Vieux Sud des plantations de coton de l’Amérique antebellum; dans la « Bible Belt », la ceinture religieuse, terreau favorable au message conservateur de Rick Santorum. Nous sommes aussi tout près de la terre natale de Newt Gingrich. Il a déjà gagné en Caroline du sud et en Géorgie, qui sont voisins. Il compte sur deux nouvelles victoires pour relancer sa candidature. Nous sommes enfin une semaine après Super Tuesday, remporté par Mitt Romney, et il se doit de confirmer son ascendant pour conforter l’air d’inévitabilité qui entoure désormais sa nomination.

Mais le Vieux Sud a bien changé.

Le Mississippi demeure l’Etat le plus pauvre, en revenu par habitant, de l’Union, et celui où la vie est la moins chère. Il rassemble 3,5 millions d’habitants dont 40% sont des noirs, descendants d’esclaves.  Entièrement voué à la culture du coton au XIXe siècle, il reste peu industrialisé. Ses revenus proviennent entre autres  de la légalisation des casinos installés dans le delta du Mississippi. Jusqu’en janvier dernier, il avait pour gouverneur,  Haley Barbour, l’un des grands dirigeants du Parti Républicain, jadis proche de Ronald Reagan. 

Si l’Alabama, Etat de 4 millions d’habitants reste marqué par les grands combats de l’unité américaine – la Guerre de Sécession d’abord, que les Américains appellent « Civil War », et la lutte pour les droits civiques ensuite dans les années 1950 et 1960- c’est aujourd’hui un Etat industriel qui a investi dans l’aérospatial, la défense, l’électronique, l’automobile et la banque.  Toyota, Honda, Mercedes y ont des usines et la NASA a installé son « US Space and Rocket Center »  à Huntsville. En dépit des clichés, qui ont la vie dure comme l’on sait, l’Alabama pourrait se rallier à Romney, l’homme du nord-est…tout un symbole.

Dans les sondages, les trois hommes se tiennent dans un mouchoir, autour de 30% chacun. Avec Gingrich donné en tête dans le Mississippi, Romney dans l’Alabama et Santorum deux fois troisième, à deux points. Ron Paul est largement distancé. D'ailleurs il n'a pas fait campagne dans le sud.

Les électeurs républicains sauront-ils enfin donner un signal fort quant à l’homme qu’ils souhaitent voir les mener à la victoire en novembre? Beaucoup en doutent. Un militant confiait récemment au New York Times la raison de cette lutte prolongée et indécise : « le candidat idéal est en fait un composite des trois principaux prétendants; il aurait l’allure de Romney, l’intelligence de Gingrich, et la force morale de Santorum. »