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France-Amérique le blog de Gérald Olivier
10 octobre 2012

Election Présidentielle Américaine: Paul Ryan peut-il faire aussi bien que Mitt Romney ?

L’Amérique va « découvrir » Paul Ryan, à l’occasion du débat qui l’opposera au vice-président Joe biden le 11 octobre. L’enjeu pour Ryan est de taille : confirmer le renouveau du ticket républicain.


paul_ryan 2012
Voici une semaine les électeurs américains ont « découvert » Mitt Romney. Comme  pour la première fois.  C’est-à-dire qu’ils ont pu le voir tel quel. Pendant 90 minutes. Sans le miroir déformant des médias. Et ils ont aimé ce qu’ils ont vu.
Jeudi 11 octobre, ils pourront découvrir son colistier, Paul Ryan. A 21h00 locales (03h00 du matin vendredi 12, en France), à Danville, dans le Kentucky, se tiendra le second débat de la campagne américaine,  celui des vice-présidents. Il mettra face à face Joe Biden, 69 ans, ancien Sénateur et vice-président américain en exercice et Paul Ryan, 42 ans, représentant du Wisconsin, et président de la Commission du Budget de la Chambre des Représentants.

Joe Biden
L’Amérique ne connait pas Paul Ryan. Ou très peu. Le reste du monde, encore moins. C’est donc un rendez-vous capital pour lui. Comme le disent les Américains, on n’a pas deux fois l’occasion de faire une première impression… Ce rendez-vous est d’autant plus important que la performance de Romney le 3 octobre a remis le ticket républicain en selle. L’élection est aujourd’hui plus ouverte et plus indécise qu’il y a huit jours. Ryan se retrouve avec la lourde charge de confirmer le renouveau républicain. De faire que le retournement de situation initié par Mitt Romney se poursuive, au moins jusqu’au prochain débat présidentiel, le 16 octobre. 
Face à Obama, Romney a démontré  compétence, calme et détermination.  Ryan fera-t-il aussi bien ? Il en a les moyens. C’est un jeune homme brillant et dynamique. Mais justement parce qu’il est jeune, sa fougue peut lui jouer des tours. Et il ne peut se prévaloir de l’expérience de son adversaire et aîné démocrate. 

Pau Ryan and family

Paul Ryan est né en 1970. Il est catholique, marié et père de deux enfants. Il a étudié à Oxford ! Non pas l’Oxford anglais, mais l’Oxford de l’Ohio. Il possède un B.A. (« Bachelor of Arts »), équivalent de la licence, en sciences politique et en économie.
Jeune, il s’intéressa aux écrits de la philosophe Ayn Rand, de Friedrich Hayek et Milton Friedman. C’est un partisan du libéralisme économique  et un défenseur du  capitalisme.
Sa carrière politique a commencé comme assistant de Jack Kemp, Représentant de New York à la Chambre, et candidat à la vice-présidence des Etats-Unis sur le ticket de Bob Dole en 1996.
Elu à la Chambre des Représentants en 1998, alors qu’il n’avait que 28 ans, Ryan a été réélu six fois depuis. Avec toujours plus de 60% des voix.  Membre de la Commission du Budget, il en devint président  à la faveur des élections de mi-mandat de 2010 qui virent les Républicains regagner la majorité. 

Romney & Ryan
Sa désignation comme vice-président par Romney fut néanmoins une demi-surprise. Ryan était bien sur la « short list ». C’est-à-dire qu’il faisait partie des trois à cinq personnes ayant une vraie chance d’être désignée. Mais il n’était pas le favori. Ce label revenait à deux autres individus, Rob Portman, sénateur de l’Ohio et Marco Rubio, sénateur de Floride.
A cela plusieurs raisons. Le Sénat est un « club » plus prestigieux que la Chambre des Représentants. Les Etats de l’Ohio et de la Floride sont des « swing states », dotés de plus de voix au Collège électoral que le Wisconsin. Respectivement 18 et 29 contre 10. Enfin, Portman, sénateur d’un Etat victime de la désindustrialisation, aurait pu attirer vers Romney le vote des « clos bleus » déçus par Obama, tandis que Rubio, un Américain d’origine cubaine, aurait pu attirer une partie du vote hispanique.

Marco Rubio 2

Rob Portman

Néanmoins c’est Ryan qui fut choisi.   Pourquoi ? D’abord parce que Romney et lui s’entendent bien. On les a vus bras dessus bras dessous en campagne, démontrant une camaraderie à laquelle Romney se laisse peu aller. Ensuite, parce que Ryan est un spécialiste du budget et que s’il est élu, Romney fera de la réduction des dépenses gouvernementales sa priorité. Cela afin de favoriser l’emploi et restaurer la prospérité américaine.
Le grand accomplissement de Paul Ryan est en effet d’avoir produit en 2011, puis en 2012, deux projets de budget visant à revenir à l’équilibre des finances. Alors que le budget de l’administration Obama affiche, lui, un déficit supérieur à mille milliards de dollars. Ces deux projets portent  un même nom, « The Path to Prosperity », « En route vers la prospérité ».

Paul Ryan, the path to prosperity
Les trois éléments clés de ces projets de budget sont une diminution des dépenses de l’Etat dans tous les domaines sauf ceux liés à la sécurité nationale, une réforme du système d’assurance santé des séniors, appelé Medicare, visant à une privatisation partielle de ce système, et une simplification du code des impôts avec une baisse des taux sur les entreprises, le capital et le travail, compensée par l’introduction d’une TVA.
Ce projet a été soutenu « en bloc » par les Républicains du Congrès, à quelques exceptions,  et rejeté en bloc par les Démocrates. Barack Obama l’a sévèrement critiqué, le décrivant comme « du darwinisme social à peine voilé ». Mitt Romney a par contre endossé ce projet de budget, tout comme le think-tank conservateur,  The Heritage  Foundation.
Il y a fort à parier que, lors du débat, Biden attaquera Ryan sur ce projet, l’accusant de favoriser les riches et d’accabler les pauvres. Il y a fort à parier également que Biden cherchera à décrire Ryan comme un extrémiste, voué à mettre à bas l’Etat providence, pour le remplacer par une société du « chacun pour soi et Dieu pour tous ».
Avec un bilan économique médiocre, donc difficile à défendre, et sans véritable programme à proposer aux Américains, sinon la continuation de la politique menée depuis quatre ans, les démocrates ont en effet bâti leur campagne sur une attaque du projet républicain et une dénonciation de ses conséquences sur la classe moyenne et  les ménages les plus fragiles.

RCPpoll-10-09-2012

Cette stratégie a été payante. Le ticket Obama-Biden a toujours conservé une longueur d’avance dans les sondages. Jusqu’au débat du 3 octobre. Il est alors apparu au grand public que le projet républicain n’était pas aussi radical que certains le disaient et que Romney n’était pas ce gaffeur millionnaire et méprisant décrit par les médias.
Le défi de Ryan est de démontrer que, comme son « boss », il est avant tout un manager compétent, fier de son pays et résolu dans sa volonté de le ramener sur la voie de la croissance. Une croissance au service de tous les Américains. 

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