Photographie: Peter Beard
En 2006, les éditions Taschen publiaient un volume "Collector" des collages et photographies africaines de Peter Beard. Le livre fut épuisé en un rien de temps. Aujourd’hui il parait à nouveau, dans une édition grand public en trois langues. C’est un petit évènement tant cet ouvrage est étonnant.
Sept cent pages de clichés noir et blanc ou couleur, de paysages africains, d'animaux de la jungle, de tribus sauvages, encadrés de frises naïves, plaqués à la va vite sur des fonds de bandes dessinées des années 50-60, de clichés de mode et de coupures de journaux. Une sorte journal de bord en photos.
Peter Beard est né à New York en 1938 avec le privilège d’être riche. A 17 ans, il découvre le Kenya et tombe amoureux des grands espaces africains encore vierges. Il s’est nourri des écrits de Karen Blixen, avec qui il noue une amitié, et pour lui, jeune playboy, l’Afrique est le royaume du « Big Game », expression qui veut dire à la fois « grand jeu » et « gros gibier ». Mais dans les années soixante, à l ‘aube de l’indépendance des colonies britanniques ou françaises, l’Afrique connait une rapide expansion démographique, une forte urbanisation, une explosion du tourisme et en même temps du commerce illicite. Les animaux en sont les principales victimes silencieuses. Soudain privés d’espace vital et de nourriture, les éléphants et rhinocéros du Park National de Tsavo, au Kenya, meurent par milliers. Beard est là qui documente leur agonie et leur noblesse tragique.
Ces photos resteront le témoignage de sa vie. Mais il a d’autres activités. Beard est un dilettante qui fréquente la jet-set d’alors, de Jackie Kennedy à Andy Warhol en passant par Mick Jagger. Entre les virées dans les boites de nuit de Manhattan, les tournées des Rolling Stones et ses apparitions régulières au Studio 54, Beard vit en artiste bohème, plus soucieux de profiter du temps présent que de se bâtir une carrière. Sa seconde épouse Nejma s’en charge désormais pour lui.
Les photos et collages de Beard ont la force de l’authenticité et de la sincérité. Souvent non dénuées d’humour, elles ramènent l’homme à ses « humbles origines », selon l’expression de Darwin, dont les travaux l’ontinspiré. Beard est un naturaliste qui n’a jamais cessé de documenter la fin d’un monde.
Couverture rigide, 23,4 x 34 cm, 770 pages
Nouvelle édition, seulement € 49,99
Édition originale € 1.500
Edition multilingue: Allemand, Anglais, Français