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France-Amérique le blog de Gérald Olivier
7 mai 2016

Présidentielle U.S. : Et maintenant le « veep » !

Pourquoi le choix de son Vice-Président par Donald Trump est capital, et pourquoi la liste des candidats est réduite.

Donald Trump étant désormais le « candidat présumé » (« presumptive nominee ») du parti Républicain pour l’élection présidentielle du 8 novembre, il se doit de désigner un vice-président. Car les Américains élisent leur président et leur vice-président ensemble. Il y a toujours deux noms sur le « ticket » d’un parti.

Donald Trump wins Nevada

 Traditionnellement l’identité du numéro deux est révélée juste avant la convention, histoire de ménager un certain suspense et susciter l’attention des médias. Mais pour Trump attendre ne servirait à rien. Il est la sensation du moment - un moment qui a commencé voici onze mois, qui a duré plus longtemps que quiconque s’y attendait et qui se prolonge encore sans qu’on puisse dire quand il cessera et s’il cessera même un jour…. Les média n’ont d’yeux que pour lui.

 Et il a besoin de reconstruire l’unité du parti républicain. Le choix de son vice-président  sera déterminant dans cette démarche. Il est donc probable que Trump annoncera son choix rapidement. Il est possible que pour se faire il se tourne vers l'un des perdants de la primaire. C'est le meilleur moyen de montrer que les rivalités d'hier sont oubliées au profit d'une nouvelle unité tournée vers l'élection de novembre, la seule qui compte. c'est ce qu'avait fait Ronald Reagan en 1980 en faisant de George Bush son VP.

Reagan Bush button, let's make america great again!

 Sinon deux critères guident la désignation du vice-président. Soit il est choisi pour aider le candidat à se faire élire. Soit il est choisi pour aider le futur président à gouverner.

C’est la première option qui prévaut généralement. Sauf lorsqu’un président sortant très populaire se présente pour être réélu. Ce fut le cas en 1940 et 1944 lorsque Franklin Roosevelt, se présenta à un troisième puis un quatrième mandat (la limitation à deux mandats n’avait pas encore été inscrite dans la Constitution) avec à chaque fois un vice-président différent.

Pour aider un candidat à se faire élire le vice-président doit donc être en mesure de lui apporter des électeurs. Dès lors deux cas de figure se présentent. Soit il apporte les électeurs de sa région, ou même de son Etat si celui-ci est déterminant dans la bataille. Soit il apporte un groupe d’électeurs –  les jeunes, les femmes, les minorités, les catholiques, etc – et contribue à élargir la base électorale du candidat au plan national.

Roosevelt v Truman

 Les Etats qui comptent en 2016 sont au nombre de sept. Dans l’ordre d’importance il s’agit de  la Floride, la Pennsylvanie, l’Ohio, la Virginie, le Wisconsin, le Colorado et l’Iowa.

Ils comptent parce que ce sont des « swing states », des Etats susceptibles de faire la différence, selon qu’ils penchent d’un côté ou de l’autre et que, de par leur population, ils représentent un nombre appréciable de grands électeurs (entre 9 et 29).

swing-state-map 2016

La Floride, avec ses 29 électeurs, est très prisée. Elle pourrait inciter Trump à se rapprocher d’un Marco Rubio, qui est sénateur de cet Etat et fut candidat à la primaire, ou d’un Jeb Bush, qui en fut gouverneur. Mais il les a tellement mal traités l’un et l’autre durant la campagne qu’un rapprochement de dernière minute semblerait artificiel, et aurait toutes les apparences d’une collusion politique, soit exactement le type d’arrangement que Trump condamne dans ses discours…

John Kasich

L’Ohio est également crucial. De toute l’histoire américaine aucun candidat républicain n’est devenu président sans emporter l’Ohio. Et cette année, Donald Trump aura beaucoup de mal à parvenir à la Maison Blanche s’il ne gagne pas dans cet Etat. Ce qui fait de John Kasich le candidat numéro un  à la désignation comme vice-président.  Kasich est le gouverneur de l’Ohio. Il est populaire et respecté chez lui. Le 15 mars il a aisément remporté la primaire de cet Etat. Ce fut sa seule vraie victoire de toute la campagne, mais il est désormais connu des électeurs américains. Kasich est aussi un « modéré » qui serait susceptible d’attirer les démocrates centristes déçus par Hillary. Il était d’ailleurs le seul des candidats républicains qui devançait la candidate démocrate dans les sondages, en cas d’une confrontation en novembre. Kasich a également passé dix-huit ans au Congrès comme représentant de l’Ohio. Il pourrait à la fois faciliter le ralliement des barons du parti à la candidature de Trump, et compenser son manque d’expérience politique en cas de victoire. Enfin c’est quelqu’un de posé, réfléchi et rassurant, dont la personnalité peut contrebalancer le caractère impulsif et excessif de Donald Trump.

Ted Cruz conservative

Toutefois si l’Ohio est important ce n’est pas le seul Etat dont Trump aura besoin le 8 novembre. Il lui faudra en emporter deux ou trois autres, dont la Virginie, ou le Wisconsin, ou le Colorado, ou même la Pennsylvanie. Pour avoir une chance d’y parvenir il devra faire le plein de toutes les voix républicaines, y compris celles des plus conservateurs. Exactement ce que Romney avait échoué à réaliser en 2012 et qui lui avait coûté la victoire.  Or pour l’instant un certain nombre de conservateurs au sein du parti sont toujours vent debout contre sa candidature. D’où la tentation  de proposer la vice-présidence à Ted Cruz ! Le sénateur du Texas fut le plus coriace de ses adversaires, et c’est de loin le plus conservateur de tous par ses idées. Il rassurerait à la fois la base proche du Tea Party et l’establishment intellectuel qui a fait campagne pour lui, soit depuis le début, soit depuis que Marco Rubio s’est retiré. Ted Cruz est également le candidat qui a rassemblé le plus grand nombre de voix après Trump lors des primaires. A eux deux ils ont reçu (à la date du 5 mai) 18 millions de suffrages, contre 12 millions pour Hillary Clinton. Sachant qu’il en faudra 65 millions, au moins, pour gagner en novembre…

Nikki Haley South Carolina Governorsarah palin 3

Il existe d’autres cas de figure bien sûr. Donald Trump accuse un déficit sur Hillary Clinton au sein de l’électorat féminin. Il pourrait donc désigner une femme au poste de VP, pour compenser ce retard. Nikki Haley, dynamique gouverneur de la Caroline du Sud serait alors toute désignée. Tout comme Kelly Ayotte, sénateur du New Hampshire. Carly Fiorina qui a rejoint Cruz au dernier moment est hors course. Sarah Palin, aussi, parce qu’elle a déjà eu sa chance et qu’elle attire un électorat populiste déjà acquis à Donald Trump.

Susanna Martinez Texas governor

Trump est également accusé (à tort) de s’être aliéné la communauté hispanique par ses positions radicales sur l’immigration clandestine. Il pourrait compenser ce handicap en désignant Suzanna Martinez au poste de vice-présidente. Elle est gouverneur de l’Etat du Nouveau Mexique, Elle est d’origine hispanique et c’est une femme ! Ainsi Trump tendrait la main à deux catégories d’électeurs à la fois.

Bref le candidat présumé républicain peut choisir entre plusieurs personnes, mais trois occupent la tête de sa liste  Cruz, Kasich et Martinez.

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