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France-Amérique le blog de Gérald Olivier
5 janvier 2024

Etats-Unis : La Maison Blanche, enjeu primordial de 2024

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 Aux Etats-Unis, 2024 sera d’abord une année électorale avec le plus important enjeu de tous, la Maison Blanche. La quadriennale élection présidentielle se tiendra le mardi 5 novembre. Cette échéance va conditionner tout ce qui va être dit et fait, aux Etats-Unis, et même ailleurs, au cours des dix mois à venir.

 Tout indique, en ce début janvier, que le duel présidentiel opposera le président sortant Joe Biden à l’ancien président Donald Trump, pour un « remake » de l’élection présidentielle de 2020, la plus controversée de l’histoire américaine.

 Tous deux ont actuellement la main mise sur la nomination de leur parti. Mais cela pourrait changer. Il n’est pas certain que ces deux personnalités seront bien les candidats Démocrate et Républicain en novembre.

Frail and old Joe Biden

 Joe Biden est candidat à sa réélection. Président en exercice, il a droit à un second mandat. Il est le champion légitime de son camp et en l’absence d’un challenger sérieux, il emportera sans combatte la nomination Démocrate. A moins qu’il ne décide de renoncer. De son propre gré ou sous la pression d’élus et de caciques du parti qui le jugent trop faible physiquement et intellectuellement pour le job.

 Joe Biden aura 82 ans en novembre et la baisse préoccupante de ses capacités cognitives et physiques est mise en évidence à chacune de ses apparitions publiques. Il n’est pas non plus à l’abri d’un accident, comme une simple chute en descendant de son avion présidentiel, qui pourrait l’incapaciter et l’empêcher d’assurer ne serait-ce que la fin de son mandat.   

Donald TRump 2024 announcement 2

 Côté Républicain les électeurs s’exprimeront dans le cadre des élections primaires qui débuteront dès le 16 janvier dans l’Iowa. Donald Trump est le favori. Il détient une avance considérable dans les sondages sur ses challengers, Ron De Santis, gouverneur de la Floride, Nikky Haley ancienne gouverneur de Caroline du Sud et ambassadrice à l’Onu, Vivek Ramaswamy, homme d’affaire d’origine indienne, et Chris Christie ancien gouverneur du New Jersey. Le site Real Clear Politics, dans sa moyenne des sondages, crédite Trump de 63% des intentions de vote au plan national chez les Républicains, contre  11% pour Haley, 11% également pour De Santis et 4% pour Ramaswamy. Christie étant à moins de 1%.

 

                        Nikki Haley launch of a campaign  Ron de Santis for president 2024

                        Vivek Ramaswamy 2   Chris Christie 2024

 Le calendrier des primaires républicaines va s’étirer du 15 Janvier à 4 Juin mais l’affaire pourrait être réglée dès le mardi 5 mars, qualifié de « supermardi » parce que quinze Etats voteront en même temps ce jour-là, dont la Californie, le Texas, la Caroline du Nord et la Virginie. Le vainqueur du jour pourrait avoir alors accumulé suffisamment de délégués pour être assuré de la nomination de son parti.

 Fait sans précédent le favori des candidats Républicains, Donald Trump, sera peut-être le jour même de ce scrutin capital, en comparution devant un tribunal de Washington D.C. pour répondre de multiples accusations, dont celle d’insurrection…

 Donald Trump fait en effet l’objet de plusieurs poursuites judiciaires, dont les motivations sont principalement politiques, et qui visent à empêcher sa réélection.  

 Pour mémoire :

Trump est poursuivi par le procureur du district de Manhattan, Alvyn Bragg, un Démocrate, élu sur la promesse de faire tomber Trump, qui l’accuse d’avoir triché sur ses comptes de campagne de 2020 en omettant de déclarer un paiement de cent vingt mille dollars à un star du X, supposément pour acheter son silence sur une relation sexuelle avec Donald Trump.

Alvin Bragg

Trump est poursuivi dans l’Etat de New York par le procureur de cet Etat, Letitia James, une démocrate, qui a également fait campagne sur la promesse de faire tomber Trump. Trump a déjà été jugé coupable par l’unique juge présidant le procès, Arthur Engoron, un autre démocrate. Ici c’est l’entreprise Trump qui est visée et le seul suspense concerne l’ampleur de la sanction qui sera infligée.

Laetitia James A

Trump est poursuivi par le procureur du comté de Fulton, en Géorgie, Fani Willis, encore une démocrate, pour avoir tenté d’altérer le résultat du scrutin présidentiel de 2020 dans cet Etat. Dix-neuf autres personnes ont été accusées en même temps que Trump dont certaines ont accepté depuis de témoigner contre lui. Willis se base sur une loi anti-mafia, le RICO act, pour accuser Trump de conspiration.

Fani Willis

Enfin Trump est poursuivi par le procureur spécial Jack Smith, désigné à ce poste par le ministre de la justice Merrick Garland, lui-même nommé par le président Biden. Jack Smith enquête sur la contestation des résultats de l’élection de 2020 par Donald Trump et sur les événements du 6 janvier 2021, qui avaient vu une foule de manifestants envahir le Capitole de Washington, siège du Congrès, alors que celui-ci était en session pour certifier le résultat de l’élection présidentielle. Jack Smith a prévu d’ouvrir son procès contre Trump le 4 mars 2024, donc la veille du "supermardi".

 Jack Smith

En tout ce sont quatre-vingt onze chefs d’accusations qui ont été portés contre Donald Trump et son organisation.  En plus de satisfaire les ambitions et l’égo des différents procureurs qui se rêvent en « héros de la démocratie » pour être parvenu à faire tomber l’ancien président, l’objectif de ces multiples poursuites est de disqualifier Trump du scrutin présidentiel 2024. A défaut, il s’agit de l’empêcher de faire campagne en requérant sa présence devant les tribunaux, de garder frais dans la mémoire des Américains sa contestation des résultats de 2020, et de convaincre l’opinion publique par tribunal médiatique interposé qu’il constitue une « menace contre la démocratie américaine » et n’a pas sa place à la Maison Blanche. Bref une réédition de la campagne démocrate de 2020

Donald TRump save America Rally assault on capitol

 Au-delà de ces poursuites en cours, plusieurs Etats étudient la possibilité d’éliminer purement et simplement Donald Trump du scrutin. Mi-décembre, la Cour Suprême du Colorado a ainsi interdit à Trump de se présenter, le jugeant coupable (à quatre voix contre trois) « d’insurrection » dans le cadre des événements du 6 janvier 2021.

 Une décision purement symbolique car en vérité sans conséquence. Le Colorado peut interdire à Trump de se présenter à la primaire Républicaine au Colorado, car ce scrutin est sous sa juridiction, mais pas à l’élection du 5 novembre, qui est une élection fédérale. Cela n’a pas empêché l’Etat du Maine d’emboîter le pas au Colorado et de retirer Trump de son scrutin quelques jours plus tard.

January 6 images 1

 Pour rappel, personne - ni Trump, ni aucun de ses supporters présents le 6 janvier à Washington - n’a été accusé « d’insurrection ». Et encore moins condamné pour ce motif. Les plus de mille citoyens américains poursuivis et condamnés en lien avec cet envahissement du Capitole l’ont été pour « trespassing », c’est-à-dire pour être entrés sans permission. Mais les juges du Colorado sont passés outre ce vide pour estimer que le comportement de Donald Trump ce jour-la le rendait inéligible en vertu du 14e amendement de la Constitution. Cet amendement date de 1868 et avait pour but d’interdire aux « confédérés » - les citoyens des onze Etats sécessionnistes d’alors - de se présenter à tout poste électif.

 Donald Trump a fait appel de ces décisions auprès de la Cour Suprême des Etats-Unis, et elles seront vraisemblablement invalidées, car dépourvues de toute fondement juridique. Il n’empêche que le zèle de certains juges contre Donald Trump illustre une volonté concertée des Démocrates de voir Trump interdit de candidature en 2024. Ils craignent qu’il ne l’emporte face à un Joe Biden affaibli par son âge et un bilan médiocre, et préféreraient ne pas prendre un tel risque…

Joe & Hunter Biden 3

 D’autant que Joe Biden lui-même n’est pas à l’abri de déboires politiques et judiciaires. Les élus Républicains de la Chambre des Représentants devraient, d’ici quelques semaines, voter « l’empêchement » de Joe Biden. Ils enquêtent depuis des années sur des soupçons de corruption, de parjure et d’obstruction de justice, en lien avec les activités de son fils Hunter Biden, entre 2009 et 2017, quand Joe était vice-président.

Hunter Biden drugs sex and crime news

 Hunter Biden avait profité de la position de puissance de son père pour mettre en place un vaste système de trafic d’influence lui permettant de recevoir des millions de dollars de personnalités et puissances étrangères, en échange d’un « accès » à son père. Une grande partie de cet argent a été dilapidé en drogue, en alcool et en services sexuels tarifés par Hunter, mais une partie a vraisemblablement été reversée à Joe Biden.

check from James to Joe Biden

Celui-ci a reçu plusieurs paiements par chèques correspondant à des fonds versés au départ à son fils par des puissances étrangères… Ces chèques existent. Ils sont incontestables. Seule l’origine des fonds peut faire débat.  (Ces opérations de trafic d’influence et la campagne de dissimulation des autorités américaines mise en place en 2019 et 2020 pour insulariser et protéger Joe Biden sont détaillées dans mon livre « Cover Up, le clan Biden l’Amérique et l’Etat profond, aux éditions Konfident, disponible sur Amazon, Fnac, et toute libraire).

Cover-Up

 Les élus Républicains du Congrès estiment avoir rassemblé suffisamment de preuves de l’implication de Joe dans les affaires de son fils pour déclencher une procédure dite d’"impeachment », c’est-à-dire de destitution. Celle-ci passera par un vote à la majorité simple de la Chambre, puis un procès devant le Sénat. Comme ce fut le cas pour Trump.

 Pour l’heure les grands médias américains (et étrangers ) maintiennent une forme d’omerta sur le sujet. Ils refusent d’en parler pour ne pas porter préjudice au président Biden, perçu comme le dernier rempart contre Trump. Mais cette attitude pourrait changer. Si l’exposé des faits allégués par les Républicains affaiblissent un peu plus Biden et que les sondages continuent de prédire une victoire de Trump en novembre, on pourrait assister alors à revirement de ces médias et un lâchage en règle de Joe Biden pour le pousser à se retirer de la course.  

Joe Biden turning his back on questions and Americans

 La donne de 2024 serait alors totalement bouleversée.

 De son côté, quelle que soit l’adversité, Trump se battra jusqu’au bout. Jusqu’à présent d’ailleurs il a plutôt profité des attaques dont il fait l’objet. Sa côte de popularité n’a cessé de monter depuis le 29 mars 2023, date de sa toute première mise en examen à Manhattan.

Donald Trump defiant

 L’élection présidentielle 2024 est donc loin d’être jouée. La seule certitude est que la bataille sera âpre. Donald Trump reste un épouvantail pour de  nombreux Démocrates. Le harcèlement judiciaire qu’il endure de leur part leur laisse entrevoir des représailles sans merci, en cas de victoire présidentielle. Ils sont prêts à tout pour éviter une telle éventualité. En 2020, l’épidémie de Covid avait été le perturbateur principal de la campagne, donnant aux Démocrates un prétexte pour légitimer un vote par correspondance, favorisant les irrégularités. Les émeutes consécutives à la mort de George Floyd avaient été le second perturbateur de la campagne. On ne sait pas encore quels seront les perturbateurs de 2024. Mais il y en aura.

 

 

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