U.S.A. Primaires Démocrates: Qui est Bernie Sanders?
Il est crédité de 24 % des intentions de vote. C'est aujourd'hui le principal adversaire d'Hillary Clinton dans la course à la nomination démocrate. Mais c'est un marginal. Une exception dans le paysage politique américain. Il s'appelle Bernie Sanders. Il est séateur du Vermont, petit Etat rural de Nouvelle Angleterre, où il ne passe jamais rien. Sa popularité soudaine est une illustration de l'incapacité d'Hillary a convaincre au sein de son propre camp. elle reflète aussi la tendance de l'électorat américain, à seize mois du scrutin présidentiel, à prêter attention aux petits candidats, ceux dont on sait qu'ils n'iront pas au bout.
Bernard Sanders est un doyen de la politique américaine. Il en a l’âge, 74 ans, et l’allure. Avec son grand crâne dégarni, ses cheveux blancs clairsemés et ses grosses lunettes carrées, il ressemble à un professeur d’université à la retraite. Sanders est un cas à part. Il n’a jamais eu d’autre profession que la politique, ayant commencé comme militant dans les années soixante, à l’époque de la lutte pour les droits civiques et contre la guerre au Vietnam, pour devenir représentant du Vermont en 1988 puis sénateur de ce même Etat à partir de 2007. C’est un « indépendant », qui se décrit comme un « démocrate socialiste » et vote avec le bloc démocrate. Il trouve son inspiration dans le modèle scandinave et appartient à l’aile la plus à gauche du spectre politique américain. C’ est un pacifiste, un écologiste, un progressiste, hostile à la finance et au monde des affaires, favorable à une couverture sociale universelle, aux droits de toutes les minorités, surtout sexuelles, et à un nivellement des revenus par l’impôt. Bref il représente une frange bien définie du public américain, rencontrée autour des campus universitaires de Columbia ou de Berkeley et au sein d’une élite intellectuelle social-libérale urbanisée, lectrice de la New York Review of Books et des magazines Mother Jones ou the Nation. Un public qui ressemble aux personnages des films de Woody Allen et représente moins de 3% de l’électorat…
Bernie Sander a encore moins de chance d’être élu président que Donald Trump, le trublion républicain. Mais il peut faire parler de lui. Sa popularité soudaine –ses meetings attirent des milliers de curieux, surtout parmi les jeunes- correspond aussi à la montée d’une certaine extrême gauche liée, aux Etats-Unis, au mouvement Occupy-Wall Street. A la fois spectaculaire, médiatique mais quantitativement insignifiant. Bernie Sanders rappelle dans ses positions la campagne de Jerry Brown en 1992. Elle avait suscité un engouement inattendu mais sans lendemain.