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France-Amérique le blog de Gérald Olivier
24 octobre 2015

U.S.A. 2016 – Nomination démocrate: Hillary, seule en piste!

hillary-clinton seule en piste

Quelle semaine pour Hillary Clinton ! Elle a marqué quatre énormes points en vue de la nomination du parti démocrate. Et de ces quatre points elle n’est vraiment responsable que d’un seul : sa prestation devant la commission du Congrès sur l’affaire de Benghazi.  Les trois autres ont été des concessions faites par trois de ses concurrents pour la nomination.  Jim Webb, Joe Biden et Lincoln  Chafee (qui ?),  ont en effet, à 24 heures d’intervalle, annoncé qu’ils renonçaient à poursuivre leur quête…
Du coup Hillary est plus que jamais seule en piste. Côté démocrate la campagne est finie avant d’avoir commencé. Sauf surprise majeure – et à ce stade il faudrait vraiment qu’elle soit « majeure », Hillary sera le candidat du parti démocrate pour l’élection présidentielle de 2016.

Certes on le savait déjà. Ou quasiment. Mais les choses sont allées encore plus vite que l’on ne l’imaginait. 

D’abord les audiences du Congrès.

On ne tape pas sur un cheval mort, dit le provèrbe, mais tout de même! Benghazi était l’événement international qui en 2012 aurait dû faire de Barack Obama le président d’un seul mandat. Un ambassadeur et trois Américains tués à l’étranger, des manquements éhontés à la sécurité d’un diplomate et du personnel américains, une politique étrangère d’une naïveté affligeante, une soupe indigeste, truffée de mensonges, servie par la communicatoin de la Maison Blanche pour couvrir ses erreurs, des membres de l'administration pris au piège de leurs mensonges incohérents, bref, l’amateurisme de l'équipe Obama était flagrant… Les Républicains n’ont jamais réussi à exploiter cet évènement comme ils auraient dû et  ils l’ont regretté tous les jours depuis. Quatre ans après, ils continuent de le regretter. Les audiences de cette semaine n’étaient que la dernière manifestation – au combien vaine - de ces regrets. Vaine, car elle n'a rien changé et que la question va désormais être remisée.

Hillary-Clinton-Benghazi-hearing oct 22 2015

Les Républicains n’ont pas démérité. Ils ont décrit l’affaire et ils ont souligné les fautes de l’administration. Hillary Clinton s’en est tenue à sa version des faits – une manifestation spontanée qui aurait dégénéré – elle a mis ses sentiments et son honneur en avant. Personne ne l’a crue. Mais personne n’a pu démontrer qu’elle mentait. Et rien de nouveau n’est apparu. Hillary est toujours en selle. Elle peut se vanter de ne s’être pas dérobée, d’avoir répondu à toutes les questions, dont certaines étaient surtout motivées par une voolnté de nuire à sa camapgne, plus que de faire tout l'éclairage sur cette tragédie... Bref c’est une bataille qu'elle a gagnée.

Trois autres batailles ont été gagnées dans la foulée, sans même qu’elle ait à combattre.

Mardi, Jim Webb l’ancien secrétaire à la Marine et gouverneur de Virginie a mis fin à sa campagne. Il pourrait se présenter en tant qu’ « indépendant »  a-t-il laissé entendre.  Il s’est plaint d’un système électoral qui profit aux extrêmes aux dépens du  centre, alors que la majorité des électeurs rejette les extrêmes, et attend un « vrai débat ». Voilà un discours que l’on a entendu ailleurs ! Au-delà des mots, Jim Webb a échoué à éveiller un véritable intérêt auprès des bailleurs de fonds habituels.  Dès lors sa quête devenait donquichotesque…

Jim-Webb-quits-Democratic-presidential-bid

Mercredi Joe Biden, dont on annonçait l’entrée en lice, a renoncé à son tour ! Pour la  même raison, ou presque Cette concession, faite depuis le Jardin de Roses de la Maison Blanche, en présence du président Obama, tire un trait sur sa campagne, mais aussi sur sa carrière. Sans qu’on s’en aperçoive Biden vient de prendre sa retraite, après quarante-trois ans de service (il a été élu sénateur du Delaware pour la première fois en 1972, il avait 30 ans). Car désormais plus rien ne l’attend à l’issue de cette administration.
C’est un constat d’échec navrant pour quelqu’un qui avait été deux fois déjà candidat à la nomination (1988 et 2008) et à qui les instances du parti faisaient des appels du pied depuis des semaines. « J’ai trop attendu » a-t-il dit, « il est trop tard ». A douze mois du scrutin et trois mois de la première primaire, une telle affirmation a de quoi surprendre. Et pourtant !  Hillary a vidé tous les coffres et elle s’est acheté tous les talents du parti. Vainqueur annoncé elle a  attiré à elle tout  ce que le petit monde de la communication politique démocrate compte à Washington, mis à part les vétérans des campagnes d’Obama, restés fidèles au président. Résultat Biden n’avait personne de valable sur qui compter. Il s’en est d’ailleurs plaint, mais trop tard. Pour monter une campagne il faut de l’argent et des gens, de préférence des gens qui ont des idées. Il n’y en a plus. Hillary a tout pris…

Joe Biden announcement rose garden oct 21 2015

A la vérité, l’excuse est un peu facile. Dans un marathon comme celui des primaires quelques succès dans les premiers scrutins peuvent changer le cours des choses. Regardez Hillary en 2008. Elle devait déjà l'emporter, mais Obama a gagné  l’Iowa, où elle est arrivée troisième et elle ne s’en est jamais remise… Regardez Biden lui-même en 1972 pour sa toute première campagne. Il n’avait pas un centime et personne sinon les membres de sa famille. Et il a pourtant été élu… Biden aurait pu tenter sa chance. S’il ne l’a pas fait c’est qu’il n’en a pas eu le cœur. Ce qui peut se comprendre.

La carrière politique de Joe biden a été marquée par la tragédie. En décembre 1972 quelques jours après sa victoire électorale, sa femme et sa fille, âgée d’un an, étaient tuées dans un accident de la route. Cette année, en mai, son fils aîné, Beau, qui avait survécu à l’accident de 1972 est mort d’une tumeur au cerveau, à l’âge de 46 ans… A 72 ans, Joe Biden ne s’est pas senti le cœur à partir au combat. Pas après ce nouveau deuil. C’est un homme plein de charme et d’une grande dignité qui s’en va, mais qui laissera un goût d’inachevé derrière lui…

Enfin, le 23 octobre, Lincoln Chafee s’est également retiré. Ce n’est pas une grande perte. Jusqu’au débat du 18 octobre, personne ne savait qu’il était candidat, et personne ne savait à quoi il ressemblait, sauf peut-être ses voisins du Rhode Island… Plus que le manque d’argent ou de moyen c’est son incapacité à susciter le moindre intérêt de la part de l’électorat qui l’a convaincu. Il faut dire qu’il travaillait sur un créneau déjà occupé par Sanders, celui du pacifisme et d’une Amérique apaisée sur une terre où "tout le monde il est beau et tout le monde il est gentil…"

Lincoln Chafee calls it quits

Les deux candidats à la nomination encore en course sont donc Bernie  Sanders et Martin O’ Malley. Le premier est un « socialiste » avoué, qui n’a aucune chance réelle d’entrer à la Maison Blanche. Le second fait un galop d’essai en vue de présidentielles ultérieures. Autant dire qu’Hillary n’a désormais plus d’opposition réelle.  A part elle-même.

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