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France-Amérique le blog de Gérald Olivier
12 juin 2020

Etats-Unis: Le début de la fin de la démocratie américaine ?

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 « Où finit la loi, commence la tyrannie ! » Il y a quelque chose de malsain dans la façon dont la mort de George Floyd a été récupérée et détournée pour excuser tous les excès, y compris l’abolition de certains services de police. Les démocraties, comme les civilisations, sont mortelles.

Assiste-t-on au début de la fin, tant annoncée, de la démocratie américaine ? Les épisodes des derniers jours : de la mort de George Floyd, aux pillages des boutiques de luxe, en passant par l’incendie de bâtiments publics, les génuflexions collectives , les diatribes anti-flics, ou même la censure par HBO du film « Autant en Emporte le Vent », tous ces épisodes, aussi disparates soient-ils, illustrent une même réalité : l’Amérique est en ébullition et l’intolérance et la tyrannie y gagnent du terrain tous les jours. L’ironie est que par une inversion des valeurs, intolérance et tyrannie progressent au nom du supposé  « bien commun »…

George Floyd Riots 5 kynews-flag-burning-protest_5000477

Une chose est sûre. Ceux qui dénonçaient en Trump une « menace pour la démocratie » se sont trompés, et ont trompé leur monde. Loin d’être une menace, Trump apparaît comme le dernier rempart de la démocratie américaine. Ceux qui en sapent sciemment les fondations, ceux que Laura Ingraham (journaliste de la chaine Fox) appelle les « nouveaux bolcheviques », sont des sympathisants de gauche. Démocrates modérés ou radicaux, ils ont été nourris au biberon des droits de l’homme et de la pensée unique. Ce sont les idiots utiles du nouveau totalitarisme en marche. Avec leurs bons sentiments en gage de docilité.  Et leur méconnaissance de l’histoire comme garantie d’assentiment…

President Trump fist raised

A court terme, de nouveaux heurts sont à craindre aux Etats-Unis. La campagne présidentielle qui s’amorce est une période à hauts risques. Les tensions vont être exacerbées. Deux échéances sont à redouter.

Première échéance, les conventions nationales des deux grands partis.

La convention nationale Démocrate est prévue à Milwaukee dans le Wisconsin du 17 au 20 août. La convention républicaine se tiendra du 24 au 27 août, on ne sait pas encore où ! (Ce devait être à Charlotte en Caroline du Nord, mais Donald Trump a demandé qu’elle soit déplacée, face aux exigences du maire Démocrate de Charlotte en matière de distanciation sociale liée au coronavirus).

Les conventions nationales sont les deux plus grands rassemblements politiques aux Etats-Unis. Un rituel quadriennal vieux de près de deux cents ans. Des dizaines de milliers de militants et délégués sont invités à se retrouver pendant quatre jours pour adouber le candidat du parti, choisir son vice-président et lancer la campagne. Récemment les conventions sont devenues des célébrations populaires et bon-enfants. Mais il fut un temps où elles étaient le théâtre d’affrontements politiques passionnés. En particulier chez les Démocrates. En 1968 à Chicago les jeunes radicaux rassemblés sous la bannière du Youth International Party (d’où leur surnom de  « Yippies », à ne pas confondre avec les « Hippies », marginaux parfumés au patchouli) avaient semé le désordre aux abords et à l’intérieur de la convention.  Les forces de l’ordre étaient intervenues. Le rassemblement avait dégénéré en émeute.

Democratic convention 1968

L’atmosphère de 2020 rappelant celle de 1968, les Black Lives Matter ou autres groupes radicaux du moment pourraient s’inviter à la convention et exiger de Joe Biden des engagements précis en matière de réforme de la police et de lutte contre les discriminations… De quoi garantir une atmosphère électrique !

Rien de tel n’est attendu au sein du camp Républicain. Par contre il n’est pas exclu que les Antifas ne tentent de troubler la fête du « GOP » (Grand Old Party, surnom du parti Républicain), en organisant des contre-manifestations et en provocant des affrontements, comme ils l’ont fait à Seattle, Portland, Berkeley, Boston et ailleurs récemment.

Deuxième échéance, le 4 novembre, lendemain du scrutin présidentiel. Il est à peu près certain que l’issue de l’élection présidentielle sera suivie  de manifestations. Indépendamment du résultat. Quel que soit le vainqueur, une frange de l’Amérique descendra dans la rue à l’issue du vote. Ceux-la mêmes que l’on a vu protester à travers le pays ces derniers jours. Vainqueurs ou vaincus ils reprendront possession du terrain qu’ils viennent de conquérir. Leur humeur sera fonction du résultat.  

Si Joe Biden est élu, ces manifestations seront une célébration bruyante de la défaite de Donald Trump. Les opposants de toutes sortes à Trump se rassembleront dans la rue pour crier leur joie de sa fin prochaine, et célébrer ce qui sera pour eux comme une libération. Le terme de « libération » pourrait même être repris en gros titre par les médias. Après tout, les Démocrates n’ont-ils pas qualifié l’opposition à Trump de « résistance » ! Ces manifestations seront revanchardes, et pourront occasionner des violences contre les symboles de l’autorité en général et de l’Amérique de Trump en particulier.

Si, au contraire, Trump l’emporte ce seront des manifestations de la colère et elles seront beaucoup plus violentes. Face à la perspective de quatre années supplémentaires de Donald Trump à la Maison Blanche, et après une deuxième défaite consécutive contre celui dont Barack Obama avait affirmé qu’ « il ne serait jamais président », les forces de la gauche radicale, accompagnées par les autoproclamés « antifas », et autres Black Lives Matter, tous seront dans la rue pour crier leur haine du président, leur haine de l’Amérique qui l’aura élu et leur rejet du verdict démocratique.

Barack obama signing another executive order

Ce rejet est un phénomène nouveau. On en vit l’embryon avec Barack Obama. Et la pleine expression sous Donald Trump. Aucun président n’a été autant contesté que Trump. Jusqu’à présent les Américains ont toujours accepté le verdict électoral. La campagne achevée, les votes comptabilisés, le vainqueur devenait le président de tous les Américains et toutes les institutions se rassemblaient pour jouer leur rôle et faire progresser le pays.

Constitutional Convention

Cela a toujours été le cas, sauf depuis 2016. Donald Trump s’est vu contesté par l’opposition Démocrate dès le 9 novembre 2016 au motif qu’il avait remporté l’élection au sein du Collège électoral, mais pas dans le vote populaire (cas de figure fréquent dans l’histoire américaine, prévu par la constitution, sans préjudice sur la légitimité du président).  Il n’a cessé ensuite d’être attaqué par les médias et les faiseurs d’opinion.  Au prétexte qu’il n’était pas « digne » de la fonction. Même si la dignité, ou son absence, sont subjectives et ne constituent pas des critères disqualificatifs. Les élus Démocrates du Congrès ont refusé de jouer leur rôle institutionnel. Au lieu de légiférer et de rechercher le plus large consensus, ainsi qu’il sied à un Congrès, les Sénateurs et Représentants Démocrates ont refusé de travailler avec le président et se sont, au contraire,  efforcés de le renverser. Les agences fédérales, garantes de la loi, telles le FBI, ont participé à ces tentatives. Ce qui constitue un abus de pouvoir digne d’une république bananière ! On le sait désormais, car cela a été amplement prouvé par les documents récemment déclassifiés, l’enquête du procureur Robert Mueller sur des liens avec la Russie, les poursuites engagées contre certains des collaborateurs de Donald Trump, et le procès en destitution n’étaient justifiés par rien, sinon la volonté des Démocrates de renverser Donald Trump. Ces manœuvres s’apparentent à des tentatives de coup d’Etat institutionnel.  A un déni de démocratie.

Electoral college map result 2016

Malgré ces attaques incessantes, Donald Trump est resté très populaire au sein de son propre camp. Par contre il a été incapable d’élargir sa base. Ses supporters lui sont restés fidèles. Ils le soutiendront quoi qu’il arrive. Ses opposants continueront de le rejeter. Quoi qu’il fasse. Les lignes sont figées. La société américaine est non seulement divisée, elle est polarisée. Les différents camps ne se parlent plus, ne se côtoient plus et ne se respectent plus.

Il existe désormais une forme de ségrégation politique aux Etats-Unis. Les comtés dominés (60% de l’électorat ou plus) par l’un des deux partis sont de plus en plus nombreux.  En 1992,  6 comtés  sur 10, à travers le pays, étaient « violets », c’est-à-dire que les électeurs Républicains (couleur rouge) y côtoyaient en nombre égal les électeurs Démocrates (couleur bleu). Aujourd’hui seuls 4 comtés sur 10 sont encore dans ce cas. Plus de six comtés sur dix sont soit rouge soit bleu. Mais plus les deux.  Les comtés ont basculé vers l’un ou l’autre camp. Les citoyens se répartissent selon leur affiliation politique et se mélangent de moins en moins.

Donald TRump with Black leaders

Difficile de faire fonctionner une démocratie si le président n’est plus respecté, si les institutions ne jouent plus leur rôle et si les citoyens se replient dans d’étroites communautés idéologiques. C’est le problème des Etats-Unis aujourd’hui. La nature n’aimant pas le vide, cette paralysie des institutions, s’est accompagnée de la montée en puissance d’un autre pouvoir, celui de la rue et des nouveaux groupes de pression. Non pas les « lobbies » traditionnels, mais des associations de citoyens avec un fort pouvoir de nuisance, notamment grâce à la puissance de communication des réseaux sociaux.

George Floyd Riots Seattle city hall overrun

Comme l’ont prouvé les émeutes qui ont suivi la mort de George Floyd, la rue est devenue le moyen le plus rapide d’imposer des changements radicaux au sein de la société américaine. Il est désormais question d’éliminer les services de police dans certaines grandes agglomérations américaines. Alors qu’il y a trois semaines la question n’était évoquée par personne, nulle part.  Or la rue n’a aucune légitimité démocratique. Au contraire elle est le lieu de la tyrannie la plus outrageante. Que pèsent quelques milliers d’émeutiers contre quelques millions d’électeurs ? Rien dans une démocratie qui se respecte. Trop dans une démocratie qui s’effondre. L’enchaînement des évènements aux Etats-Unis au cours des derniers jours est le signe d’un tel effondrement.

En quelques jours le pays est passé de la vidéo d’un homme Noir interpellé et succombant durant son arrestation, à l’incendie de milliers de commerces, et d’une église  historique de Washington, puis à l’agenouillement de milliers de citoyens dans une tentative d’expiation symbolique pour les crimes supposés de leurs ancêtres (et encore, pas tous, car nombre d’Américains descendent d’immigrants arrivés aux Etats-Unis après 1865, donc après l’émancipation des esclaves) et à l’humiliation de dizaines de responsables politiques (le maire de Minnéapolis en tête, pourtant un démocrate progressiste) pour leur incapacité à résoudre les problèmes de la communauté noire. Comme si la solution pouvait venir de quelqu’un d’autre que des membres de cette communauté… Dans la foulée, en Virginie, Etat de l’ancienne capitale de la Confédération,  Richmond,  on a déboulonné la statue de Robert E.Lee, le général de l’armée sudiste durant la guerre de Sécession. A Saint Paul, c’est carrément Christophe Colomb qui s’est retrouvé face contre terre. Ailleurs on a décapité… les statues par dizaines…

Robert E lee 1

Comment un tel enchainement a-t-il été possible aussi rapidement ? Comment la première démocratie occidentale est-elle tombée à un tel niveau de désordre qu’elle est devenue la proie d’une foule déchainée et haineuse appliquée à réécrire l’histoire et aseptiser le passé pour conforter son idéologie ?

Cela ne s’est pas fait en un jour. Mais en plusieurs décennies. En cédant petit à petit sous les assauts répétés du  « progressisme ».

Depuis plus de cinquante ans les forces du progrès mènent une lutte sans relâche contre les valeurs traditionnelles américaines. Elles se sont attaquées aux piliers de l’ordre ancien - liberté, individualité, responsabilité, devoirs, famille, religion, travail, épargne, entreprise, indépendance etc –  pour faire table rase et leur substituer une dictature morale camouflée derrière un paravent de justice et d’égalitarisme.  Les maîtres mots sont devenus : communauté, identité, victime, droits, respect, repentance, égalitarisme, etc.

Dans les universités, dans les journaux, sur les lieux de travail, à Hollywood ou à Broadway, les tenants de l’ordre ancien ont été évincés, l’histoire a été réécrite, le vocabulaire a été adapté et les comportements régimentés. Un narratif s’est progressivement mis en place, faisant des « Hommes Blancs » des êtres maléfiques, responsables de tous les malheurs du monde, et en particulier de l’oppression des peuples étrangers. Ce narratif est devenu l’histoire officielle, unique et incontestable. Les esprits ont été amollis, préparés à l’étape suivante, la soumission.

George Floyd Riots Kneeling chief of police NYC

C’est ce narratif qui explique la pandémie de génuflexions observée parmi la foule des manifestants (outre une propension particulière des personnes au mimétisme moqué en son temps par Rabelais).  La façon dont une poignée de citoyens a pu exiger l’allégeance, voire la soumission, des autorités, au nom d’un passé supposé coupable, illustre combien ce narratif est désormais ancré dans l’inconscient de toute une génération.

Non satisfaits de cette allégeance, les manifestants ont embrayé sur une nouvelle demande : des « réparations » (comme si l’on pouvait « réparer » le passé au lieu de le dépasser) . Il en a va ainsi du pouvoir tyrannique, il n’est jamais satisfait et pousse toujours plus loin ses exigences. A moins d’être  confronté et stoppé. Le mot de Munich a-t-il un sens pour tous les adeptes de la génuflexion ?  

Qui aux Etats-Unis peut aujourd’hui confronter cette montée de l’intolérance et y mettre un terme?

Donald Trump law and order

Certainement pas les Démocrates, pétris de culpabilité et largement acquis aux thèses des minorités tyranniques. Pas les Républicains non plus. Certains, comme Mitt Romney, candidat à la Maison Blanche en 2012, ont d’ailleurs pris le parti des contestataires. D’autres se disent depuis longtemps « conservateurs en économie, mais progressistes sur les questions de société ». Ceux-là aussi ont accepté la réécriture de l’histoire. Ne restent donc que les conservateurs ! Seules les personnes attachées aux valeurs universelles qui ont fait la grandeur des Etats-Unis sont capables de s’opposer à la vague radicale qui déferle. Et le chef de ces conservateurs s’appelle Donald Trump.

Donald Trump logo on a cap make America great again

Né en 1946, Trump a grandi dans l’Amérique d’avant 1968. A une époque où les Etats-Unis étaient le leader du monde libre et le maître incontesté de la planète. Derrière le slogan « Make America Great Again » il y a la volonté (réaliste ou pas, c’est une autre question) de retrouver cet âge d’or qui fut le temps de sa jeunesse. Trump, passé par une académie militaire, connaît les vertus de la discipline, et les vices du désordre. Enfin Trump, homme d’entreprise, sait qu’il n’y a pas de prospérité sans sécurité.  On ne bâtit pas une économie florissante sans respect des lois et de la propriété privée. Des leaders américains d’aujourd’hui, il est le seul qui possède la poigne et la combativité nécessaires pour dominer le chaos et rétablir l’ordre.

Donald Trump and the silent majority

A l’instar de Richard Nixon (lui aussi mal aimé par les médias) en 1968 qui avait appelé la majorité silencieuse à se faire entendre au nom d’un retour « à la loi et l’ordre », Donald Trump se présente en 2020 comme le candidat de « la loi et de l’ordre » et le représentant de la majorité silencieuse. Mais dans le cas présent, il s’agit de bien plus que des slogans de campagne. Ce sont aujourd’hui des exigences essentielles si les Etats-Unis veulent être en mesure de prolonger l’expérience américaine.

Richard Nixon

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